numero special de vacances - Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes

Antoine TURMO
Adresse : Vle Union
Régionale C. N. T.
Bourse du Travail
Place Saint-Sernin
TOULOUSE (H.-G.)
Tél. : 62-64-90
ABONNEMENT
ANNUEL
F r a i l e e ................
25 F
E tran g er..............
32 F
Paiements: Celma Michel
4, rue Belfort, Toulouse
C.C.P. No 952-38
HEBDOMADAIRE
N ' 189-190
♦
ORGANE
DE LA
VI8 UNION
REGIONALE
22 AOUT 1965
DE LA C. N. T. F.
Prix : 0,50 F
NUMERO SPECIAL DE VACANCES
LA REVOLUTION DES VALEORS
A M" Didier Sciama, avocat
à la Cour d’Appel, dant l ’essai sur o Le Produït », a
été, pour mol, cette lueur
fulgurante que les hommes
n ’aperçoivent qu’une fols ou
deux seulement, dans toute
leur existence.
I
Les causes des pex lurbations
qui
secouent
actuellement
le
monde, sont simples, extraordinairement simples; il s’agit tout
simplement dè la « passation des
pouvoirs » d’une forme de l ’économie à une autre forme. Une
économie s’éteint, par suite de
circonstances qui lui sont devenues graduellement et progressivement défavorables. Une autre
va lui succéder — lui succéde
déjá dans de nombreux cas —
et la transition en cours bouscule
toutes les notions plusieurs fois
millénaires sur les rapports et
les formules qui existent, ou devraient exister, entre les hommes.
Que sera-ce alors lorsque, la période transitoire passée, dépassée,
la nouvelle économie se sera installée, et dans les faits, et dans
les esprits ?
L ’esprit, en effet, recule, épouvanté devant l ’éventualité d’un
remaniement complet, total, de
tout ce qui a existe, toujours
existe. H admet très difficilement que la période choisie soit
précisément celle oü nous vivons.
l'instant
fugitif,
l ’éclair
bref
dans la nuit des siécles et des
siécles. Pourquoi, pense-t-on, ces
événements sans précédent parviennent-ils à se faire jour du­
rant notre vie, pourquoi n ’ont-ils
pas eu lieu avant, ou après cette
génération ? Hé, il fau t bien
qu’elles se manifestent,- un jour
ou l’autre, ces nouvelles manifestations de la vie, ou plutót les
nouveaux rapports entre hom­
mes. si nous voulons étre plus
exaets.
La Nature s’inquiéte peu du
moment, de l’époque, oü, compri­
mée par toute une foule de
contraintes, d’erreurs et de préjugés, elle s’en débarrasse dans
un seul sursaut. La Terre avertit-elle lorsqu’elle se secoue, lorsqu’elle ride sa minee écorce de
boue ? L ’évolution d’abord lente,
accentue sa cadenee, precipite
son allure et.finalement, expióse
comme ces météorolites qui s’enflamment au contact de l’atm osphére terrestre et leur explosión
n’a pour cause primordiale que
leur vitesse grandissante. Nos générations actuelles assistent, héberluées. à cette course vertigineuse et, sans s’en douter le
moins du monde, provoquent l’explosion par l’oxygéne social done
elles sont saturées.
En économie, comme en toute
chose, il en est ainsi. Les générations passées ont transmis leurs
espoirs... et des possibilités la­
tentes. Inaperçues alors, ces pos­
sibilités
finissent
par
vaincre
l’inertie amblante et à s’imposer,
tót ou tard. Nous sommes ce
« tót ou tard ». Et pourquoi pas
nous, d’ailleurs ? II faut bien
qu’un jour ou l’autre, les aspirations — tant naturelles qu’humaínes — se fassent un jour...
L ’ECONOMIE
DESCENDANTE
i
La valeur fictive, acceptée, de
toute chose est motivée par une
foule de raísons. Des raisons po­
sitives,
matérielles
s’intégrent
aux raisons de « convenance »,
ce qui n ’inclut nullement l’idée
d'un partage égalitaire. Cette égalité est, en effet, le résultat d'une
évolution, aussí bien dans les
esprits que dans les faits, et qui
sera étudiée au cours de cette
étude.
L ’économie actuelle, qui compte
avec angoisse ses derniers jours,
enseignait que le « produit » tirait
sa valeur reconnue, tout d’abord
de sa nécessité, ensuite de sa
qualité — ou de sa durée — et
enfin de sa présentation. II va
de soi que le premier intérim
entrant dans la somme établissant la valeur — la nécessité ne
souffre pas l’ombre d’une discussion — dans cette étude du
moins.
II n ’en est pas de méme pour
Íes deux determinants suivants,
qui bien qu’accessoires ont pesé de
tout
leur
poids
prédominant
pour l’établissement de la valeur
et pour l’acceptation, sinon uná­
nime, du moins reconnue par le
plus grand nombre. La qualité et
la présentation, justifient, gráce
à une aberration de l’esprit, düe
à
la routine intellectuelle et à
l’incompréhension des possibilités
nouvelles de conception et de
cijéation, engendrent et ju sti­
fient l’inégalité de la répartition
et, par voie de conséquences. tou­
tes les inégalités économiques et
sociales.
Dans l ’état pnm itif de la satisfaction des besoins résultant
des moyens plus ou moins archai'ques mis à la disposition de
la production tout au long des
siécles écoulés, il était — non
pas naturel — mais fatal que des
inégalités économiques se fissent
jour. Une production défaillante
perturbe la valeur du produit, en
exacerbant sa nécessité, c ’est un
fait. Ceci est aggravé par l’im possibilité — pour tout le monde
— de se procurer alors l’article
réalisant à la fois la qualité dans
la durée et l’agrément par la
beauté.
Entendons bien. Dans une organisation rationnelle, seule la
nécessité doit réellem ent déterminer la valeur du produit. Le
supplément qu’y apportent qualité
et présentation n ’ont qu’une relation fictive — ou tout au moins
une incidence positive de dem ier
ordre n ’influençant que fort peu
sur la valeur définitive de Par­
tióle.
Or, dans cette économie en déclin, la valeur est surtout — de
façon primordiale — déterminée
cependant par ces éléments secondaires. La qualité — ou durée
suivant les cas — fausse la notion de nécessité. La présenta­
tion — produit brut, demi-brut,
finí ou de luxe — achéve de
consommer l’erreur. Passe encore
pour les dífférents stades
de
transformation de la matiére, en
vertu de la somme de travail exigée. Mais chacun sait que la
cause déterminante toute puissante — dans la présentation du
moins — de la valeur, réside
dans ce « snobisme » déprimant
connu
sous
la
dénomination
« luxe ».
Aussi et dans l’état actuel et
passé de nos conceptions écono­
miques, qualité et présentation
au'gmentent-elles — d’un poids
intolerable et vraiirent inadmis­
sible — la notlon de la valeur
de ce produit en se superposant
— plusieurs fois fréquemment —
á la valeur « intrinséque », ma­
tiére et travail, de l’article. II
s’ensuít que la valeur ainsi artificillement
et
arbitrairement
flxée, entraine une « classiflcation » des hommes, injustifiée
naturellement. mais surfaite ou
amoindrie selon les cas par les
notions humaines erronnées.
C’est la facilité, plus ou moins
grande, qu’avaient certains hom­
mes á se procurer les articles,
plus ou moins nécessaires, plus ou
moins luxueux, inútiles, qui a
présidé á la elassifleation humaine encore existante, qui les a
compartimentés en classes socia­
les. Ces cloisons pouvaient — à
1'extréme rigueur — ètre lògiques
étant donné les conditions désastreuses — matérielles et intellectuelles — dans lesquelles évoluaient les humanités
d’alors.
Par Marcel LEPOIL
Elles sont devenues monstrueuses
depuis très longtemps gráce aux
nouvelles découvertes géographiques, gráce aux nouvelles inventions techniques, gráce enfin, au
progrés qui a tout bouleversé, tout
í'évolutionné.
Toutes les bases sur lesquelles
a reposé l ’économie depuis des
millénaires s’efïondrent lam enta­
blement, s ’effilochent invinciblement et se diluent rapidement.
LE PRO GRES,
ELEMENT REVOLUTIONNIRE
}
Ce n ’est pas d’aujourd’hui seu­
lement que ces bases sont a tta quées. L ’offensive dure depuis
longtemps, mais les effets s’en
font sentir maintenant seulement
avec une forcé suffisante pour
étre perceptible de tous. Certes,
depuis des décades et des décades,
les penseurs, les chercheurs, se
sont penchés sur ce phénoméne.
Us n’ont pu y découvrir que ce
que le stade d’alors du progrés
leur permettait d’apercevoir. Les
géniaux visionnaires qui en ont
énoncé les conséquences plus ou
moins lointaines, furent, comme
de coutume, traités de fous, lorsqu’ils ne furent point mis à mort,
ou plus simplement emprisonnés.
Dés 1783, à la veílle de la
Grande Révolution, G. T. Raynal
écrivait ces lignes clairvoyantes
et prophétiques t « II n’y a point
eu d’événement aussi intéressant
pour l’espéce humaine en général,
et pour les peuples de l’Europe
en particulier, que la découverte
du Nouveau Monde, et le passage
aux Indes par le cap de BonneEspérance. Alors a commencé une
révolution
dans
le commerce,
dans la puissanee des nations,
dans les mceurs, l’industrie et le
gouvernement de tous les peuples.
C’est à ce moment que les hom­
mes des contrées les plus éloignées se sont rapprochés par de
nouveaux rapports et de nouveaux
besoins.
« Les productions des climats
placés sous l’Equateur se consomment dans les climats voisins du
póle;
l’industrie du Nord est
transportée au Sud; les étoffes de
l’Orient sont devenues le luxe des
Occidtntaux; et par-dessus tout,
les hommes ont fait un échange
mutuel de leurs opinions, de leurs
lois, de leurs usages, de leurs
maladies, de leurs remédes, de
leurs vertus et de leurs vices. »
« TOUT E ST CHANGE
ET DOIT
CHANGER ENCORE .. (1)
Les découvertes géographiques
ont préparé et le climat et les
possibilités physiques des gran­
des inventions, comme le prévoyait le génial Raynal. Seule­
ment le départ fut laborieux et
lent. Au cours des décades qut
suivirent la mise en route du
progrés industriel, l’allure s’accéléra,
timidement
certes,
mais
bientót de façon constante et
Progressive. Si nous osions faire
une image, le progrés serait représenté par une bieyelette dispo­
sant d’une roue ilbre, mais dépourvue de frein, se présentant
au sommet d’une cóte. L ’allure
initiale est lente, mais les premiers métres sur la pente en
accélérent l’allure, qui devient
très vive pendant les premiéres
dizaines de métres, vertigineuse
durant les centaines de métres.
Ce phénoméne, normal, logique, naturel, d'accélération graduelle peut étre definí sous le
terme de vitesse géométrique, et
actuellement, aucune actlvité hu­
maine n’y échappe. L ’époque que
nous vivons a rompu avec les
normes du passé, méme récent,
de notre jeunesse. L ’unité de
mesure 'n’est plus la méme.
Certes, le systéme métrique
existe toujours. Un métre se
compose toujours de 100 centimétres, mais le temps que l’on met
m aintenant à le parcourir n’est
plus du tout le méme qu’aupai avant. L ’échelle
des mesures
s’est rapetissée pour certaines
choses et pour certaines gens.
Elle s’est, par contre, allongée
pour certaines autres gens. II n ’y
a plus rien. rien, RIEN de commun avec le passé !
Eugéne Pottier avaít raison :
« Du passé faisons table rasse »,
et l’erreur commune est de vouloir expliquer le préssnt avec les
mesures, m aintenant faussées du
passé. Car ce qui se passe est
inédit, sans précédent, et les valeurs millénaires, séculaires et
méme des années derniéres, sont
périmées, viciées, mensongéres et
décevantes et dangereuses pour
quiconque cherche à comprendre
)e présent par l’enseignement du
passé.
C’est que le progrés est non
seulement
d’essence révolutionnaire, mais il est aussi impavide.
Qu'il brise les con ven tions, qu’il
détruise les conceptions,
qu’il
supplante les progrés passés, qu’il
« nihiiise ». qu’il anéantit, qu’il
pulvérise... peut lui chaut. Il suit
sa route, poussá par des forces
supérieures qui dépassent l’homme, qui dépassent les organisations humaines •et naturelles, qui
le dépasse lui-méme. Il est l’Evolution, l’évolution constante, mo­
tile. toujours et fatalem ent en
mouvement.
C’est ce progrés anarchique
dans le passé et aussi dans une
certaine mesure dans le présent,
anarchiste dans l ’avenir immédiat, qui découvre des matiéres
premiéres nouvelles qui remplacent — ou remplaceront — ces
matiéres
séculaires,
millénaires
méme dont l’utilísation semblalt
éternelle, dont la disparition — en
tant qu’utilité — ne se pouvalt
concevoir, dont le róle prépondérant devait étre immuable, aussi
évident, irréfutable que l’existence
de la lumiére soíaire. C’est l’aluminium détrónant l’acier dans de
nombreuses industries, le cuivre
d'un certain nombre d’agitations.
C’est l'uranium créant des possi­
bilités incalculables, incroyables,
folies. Mieux encore, á peine utilisé, l’uranium doit-il ceder la
large part, en tant que quantité,
á cette autre nouvelle matiére :
’.e thorium.
Le progrés ne s’arréte pas. il
court, il volé, il détruit l’utilité
et l’indispensabilité des matiéres
premiéres naturelles. II tend á
les supplanter, á les ignorer délifcérément
il crée des matiéres
premiéres artificielles supérieures
en qualité et en quantité aux m a­
tiéres naturelles.
Qui done ignore que la seule
industrie américaine du caoutchouc synthétique peut — si elle
le désire — produiré davantage
que le tonnage mondial de la
gomme natuerelle ? Que l ’on n’argue pas de la qualité inférieure
du produit : elle est uniquement
le résultat de contradictions éconemiques financiéres. Le caoutchouc synthétique est supérieur
en qualité au caoutchouc naturel,
si l ’on y adjoint les fibres texti­
les artificielles qui suppriment les
inconvenients de la rigidité, seu­
lement ces fibres coütent plus
cher que les autres !
Chacun connait l’essence syn­
thétique tirée du charbon, du
bois, etc. Les textiles artificiéis, le
lignon, le super-lignon. aux propriétés miraculeuses de beaucoup
supérieures à la soie naturelle.
Moins connu est l’ardil, tiré des
algues marines et possédant sur
la laine naturelle les avantages
appréciables de ne pas luiré à
l’usage et de repousser victorieusement les mites. Les matiéres
plàstiques, enfin, dont l’utilisation
peut se faire dans presque tous
les domaines : édifices gigantesques dont les murs de souténement, de refend, les cloisons, les
plafonds,
etc.,
peuvent
n ’étre
composés que de cette matiére.
Bateaux, valises, ustensiles, automotiles, etc., la gamme d’utilisation est tout simplement ahurissante, déconcertante méme.
Quantité pratiquement illimitée,
qualité supérieure et présentation
— ou beauté — indéniablement
plus élévés, telles sont les propriétés des matiéres premiéres
synthétiques, artificielles, et par
conséquent révolutionnaires.
Ces produits d’une beauté ja ­
máis atteinte par les matiéres
premiéres naturelles, d’une solidité extraordinaire. ruinent leurs
ainés dans la méme utilisation;
cette utilisation eút-elle des miílénaires d ’existence, se trouve
radicalemént
et
soudainement
privée d’intérét, pratique et idéal,
(Suite en page 7.)1
(1) Histoire philosophique et politique des établissements et du
commerce des Européens dans les
Deux Indes par Guillaume-Thomas Ravnal. Edition origínale de
1783.
Los grandes muertos: Francisco ASCASO
Desde aquí estamos hurgando
en las tumbas
de los grandes
muertos, no para rendirles culto,
pero en sí en busca de ocultos
tesoros intentando aliviar las ho­
ras de miseria moral que atrave­
samos. Ignoramos en qué vísperas
vivimos; sólo alcanzamos a sos­
pechar que una gran parábola ha
terminado. Nos encontramos en
la vuelta trágica del camino que
va a ocultarse por mucho tiempo
a nuestros ojos, de manera que
volvamos la mirada hacia el pa­
sado, grabando en la retina el
recuerdo de los grandes hombres
que se fueron para que aquellas
vidas ejemplares nos retemplen en
la marcha misteriosa que vamos
a recomenzar, según la perdura­
ble expresión de Malatesta.
A
Francisco
Ascaso es uno de
nuestros más altos y discutidos
valores del también bastante dis­
cutido y zarandeado mundo anar­
quista.
Sí nosotros creyéramos en la
ley Metempsicosis, tendríamos que
pensar que en Ascaso se habían
reencarnado varios espíritus indo­
mables con el deliberado propó­
sito de crearle una férrea y te­
sonera voluntad.
Si fuéramos « epicureanos » no
podríamos menos que inclinarnos
ante lo quo él llamó « precursorvuelo de aguiluchos », porque
Ascaso era eso : un aguilucho
precursor; es por eso que su vida
que se desliza en lucha permanente
— lucha que es una especie de ca­
lamita que lo subyuga hasta anu­
lar todo otro
sentimiento
que
no sea el de la libertad — , ter­
mina en el instante preciso de
un recomenzar sublime :• el 20 de
julio de 1936, cuando la aurora
de la Revolución mil veces pre­
sentida, se anuncia prometedora
en la Península. En su vida y
en su muerte, Asenso fue nada
menos que un genuino precursor
de tan magno acontecimiento so­
cial revolucionario.
E l fué para la Iberia « afri­
cana » — según la estúpida ex­
presión de uno que dijo que « más
allá de los Pirineos termina Eu­
ropa » — , pero prodigiosamente
ubérrima, uno de los primeros y
más firmes puntales de la acción
directa revolucionaria. El es el haz
de luz que viene . a desgarrar las
densas sombras que dominan la
piel de toro. Es quien pretende
hacerle entender al pueblo el alto
significado del anarquismo mili­
tante, junto con ese sistema filo­
sófico que niega todo aquello que
sea sobrenatural y que solo acepta
lo que la ciencia y la razón pue­
dan demostrar.
A
Ascaso retorna del exilio en circustancias que el 14 de abril la
monarquía con sus equilibrios, vál­
vulas de escape, falsedades e hi­
pocresías, se hundía en el polvo,
y los que también habían sido
perseguidos durante la dictadura
de Primo de Rivera le reempla­
zan en el poder. Los nuevos re­
publicanos cometieron el « error»
de todos los gubemamentalistas :
conservaron en sus puestos a la
mayor parte de los funcionarios
del antiguo régimen, es decir, a
los mismos bandoleros que los ha­
bían perseguido; tales como el
general Franco, Cabanellas, Sanjurjo,
Mola,
Queipo de Llano,
etc., y toda clase de personajes
monárquicos,
carlistas,
imperia­
listas, requetés, etc., que tuvieron
la poca aprensión de apresurarse
a ofrecer sus servicios a la Re­
pública; sin faltarles la osadía de
presentarse en las reuniones pú­
blicas disfrazados de progresistas
y hasta con blusa sobre la ca­
saca — por aquello de « repú­
blica de trabajadores » —, y de
expresar conceptos a cual más re­
publicanos.
De esta manera nació la se­
gunda república española del 31.
Muerta desde su cuna por la
candidez de los republicanos en
admitir en su seno, ¡y dar parti­
cipación en el poder, a los am­
biciosos de todos los partidos; y
fue la era de los farsantes y de
los desleales con la monarquía y
con la república, entonces como
ahora y como antaño, fue la era
de los que sólo viven atentos a la
satisfacción de su incolmable am­
bición y su codicia.
Y aquellos filósofos sentimenta­
listas filántropos — no tanto a
veces —, que con sus ilusiones
ampararon a los antiguos minis­
tros de Alfonso X III, les faltó lo
que en nuestros dias se llama
conciencia de posición o concien­
cia revolucionaria. Por eso Calvo
Sotelo, individuo del gobierno re­
publicano, dueño también de un
célebre espíritu reaccionario, pudo
convencer a muchos republicanos
para que se prestaran a servir
a los enemigos de la libertad. El
propio Alcalá Zamora, presidente
de la República, se confesaba cada
mañana al tiempo que se decía
defensor del laicismo. Es en aquel
medio en que faltó la prudencia
y la energía en cada uno de los
instantes respectivos — excepto
cuando se trataba de ame,rallar al
pueblo — , que la reacción pudo
aprovechar el miedo de los con­
servadores, excitar a los indife­
rentes y dispersar desorganizados
a los republicanos, donde Ascaso,
júnto al gran Duiruti — hombre
de acción revolucionaria inigua­
lable —, y otros héroes, recogió
el fruto precioso de la compren­
sión proletaria.
A la vera de ese hombre —
Durruti — . que se había hecho
amar por el proletariado cons­
ciente, y a quien nuestro ro­
mántico soñador acompañó! du­
rante tantos años, aprendió a dis­
tinguir con meridiana claridad lo
que significan el « hecho » y el
« derecho ».
Comprendió que aquella Repú­
blica que había sido una sorpresa
para todos, precisamente cuando,
en todas las formas y tonos, se
agitaba la cuestión social —- y
aún cuando el cenetismo no ha­
bía proclamado en forma precisa
su máxima finalidad como lo hi­
ciera en mayo de 1936 en el Con­
greso de Zaragoza : el Comu­
nismo Libertario —, bullía en to­
dos los círculos la ardiente ne­
cesidad de dar solución a los pro­
blemas que la producción y dis­
tribución de las riqueazs viene
constantemente presentando.
Sor­
presa republicana que sin « derra­
mar un sola gota de sangre » reac­
cionaría, es muy posible que histó­
ricamente no represente otra cosa
que el anquilosamiento de la jus­
tificada rebeldía de todo un pue­
blo en el instante más preciso de
su
vital
desarrollo, ¿ Habrían
muerto dos millones de españoles
durante la « gran cruzada » a
no ser por el manto republicano
que quizás vino a impedir la
brusca transformación social que
España pedía a gritos ? ¿ De
qué manera realizar tamaña trans­
formación con
medias tintas ?
i Cómo hacer frente en forma di­
recta y exitosa a una reacción tan
extremadamente cruel y vandálica,
si para ello interviene un tan la­
mentable periodo
de « transi­
ción » ? Etcétera. Estas son pre­
guntas que todavía no pueden
hallar la adecuada respuesta, pero
que las futuras generaciones se
encargarán de contestar.
Ascaso pudo así observar la
gran dificultad, pues mientras el
proletariado reclamaba su dere­
cho, la Constituyente se declaraba
incapaz y rehuía toda discusión
formal, a pesar de los anuncios,
vaticinios y protestas de los refor­
madores que encerraba en su seno.
Comprendió que el « hecho »
era una realidad. Y entendió que
el « derecho » es algo incierto,
algo que tiene una pobreza deso­
ladora.
E l derecho, ya se trate
en el campo individual o colectivo,
tanto en lo regional como en lo
internacional — amparado por el
Estado — , descansa en una equí­
voca interpretación de intereses.
Entendió que en el « hecho » el
« derecho » sólo existe para los
que tienen más fuerza.
Introducido por el mismo Du­
rruti en el grupo « Los Solida­
rios », Ascaso pudo darse cuenta
de que un grupo anarquista no
sólo es un templo donde se en­
cuentra la fe idealista y la belleza,
sino que es el recinto donde des­
cansa la sabiduría y se busca la
verdad que son la piedra trian­
gular donde reposa la libertad con­
quistada a base de esfuerzo y
tesonera voluntad.
Su clara percepción abarcó de
la primera ojeada el lenguaje mudo
y significativo de la acción y llenó
su temperamento del fecundo op­
timismo que necesita el verdadero
conductor. De ese conductor que
es necesario que crea con fuerza
profunda para poder realizar. Gra­
cias a esa luz es que tuso la
obsesión de la realidad que signi­
fica el mal triunfante, y que para
conquistar el bien no sólo se ne­
cesita resistencia; es indispensa­
ble una fuerte dosis de voluntad.
Quien no espera vencer ya está
vencido.
E l optimismo es la flor de la
vida material, es el reflejo de un
inmenso amor humano que no
teme ni titubea, pero que sabe y
ordena. No es servidumbre me­
drosa hacia nada ni a nadie, es
una subordinación filial hija de una
gran solidaridad noble y abne­
gada. Es el sentido de la respon­
sabilidad en suma.
Francisco no se hizo anarquista
para medrar, para buscar una po­
sición política, económica o so­
cial para sí o para los suyos —
pues nada de eso, sino sacrificio
ofrece la lucha anárquica -—, Llegó
a ser notable no por la ductilidad
de su espíritu como llegan a serlo
tantos otros en el campo autori­
tario; lo fué por espontánea se­
lección, como las plantas florecen
y fructifican en la hora precisa,
como parido por la multitud; parlo
que puede ser providencial o fa­
tal, pero que todos abriéndole an­
cho camino consienten y atacan.
Nos encontramos a 25 años de
distancia del instante en que la
parca llamó a su seno frío al
hombre que no supo encontrar
reposo en su raudo peregrinar en
busca de la ansiada libertad y
que durante su corta vida des­
pertó las más encontradas pasiones.
Unos exaltaron sus merecimientos
como ideólogo de inimitable sen­
cillez sin escatimarle adjetivos :
le llamaron « elocuente orador »;
otros dijeron que era un pensador
-.< original » capaz de traducir en
hechos las palabras con la rapi­
dez del rayo, y si el frenético en­
tusiasmo de sus admiradores no
les hizo decir « héroe del pue­
blo » es porque en ese terreno,
su compañero y amigo Durruti
le opacaba.
Para que el lector pueda com­
prender la inmensa labor realizada
por Francisco Ascaso, para poder
aquilatar su verdadero valor, sin
escatimarle mérito ni aumentar sus
bondades, es preciso tener en
cuenta el medio ambiente en el
cual se concibió y ejecutó, por
ser éste el factor más decisivo de
la importancia de la acción lle­
vada a cabo. De modo que la ad­
miración de sus compañeros aún
cuando algunas veces pueda pa­
recer exagerada tenía sólida base.
Sus adversarios — los enemigos
de la reivindicación proletaria —
apasionados hasta la ofuscación que
entorpece los sentidos hasta ce­
rrar los ojos del espíritu que borra
toda visión delicada, sordos a la
voz armoniosa de la razón, lo ata­
caron implacablemente valiéndose
aún de los más bajos recursos,
negándole total y absolutamente
todas sus buenas cualidades.
Es verdad que Ascaso y Du­
rruti no fueron fundadores de la
C.N.T. La C.N.T. no fue obra
exclusiva de destacada personali­
dad alguna del acratismo español.
Mucho le debe — esto es indu­
dable —■ a los grandes precursores
entre los que destaca como figura
de primer orden el excelentísimo
autor de « El Proletariado Mili­
tante » pero el verdadero fun­
dador fué el proletariado anónimo,
pero consciente, aún cuando ella
haya servido de ara y de pedestal
a lo que podríamos llamar la glo­
ria de Ascaso y otros héroes del
movimiento obrero y revolucio­
nario.
En aquel año de 1911, la lucha
entablada entre burgueses y obre­
ros, era de las que no pedían ni
daban cuartel. Cada uno de los
bandos en lucha deseaba la vic­
toria, y para lograr este deseo,
los
explotadores habían cerrado
herméticamente las puertas del co­
razón a todo sentimiento de pie­
dad. Pero es que ahora mismo,
en este desdiefado presente su­
jeto a la amenaza del desencade­
namiento atómico, ¿ los eternos
amos del poder y la riqueza aca­
paradas las tienen más abiertas ?
Para defender la nueva doc­
trina preconizada por la Escuela
Racionalista, los trabajadores fun­
daron la C.N.T., donde Ascaso se­
ría una de sus más grandes figu­
ras.
Desde el principio mismo, la
C.N.T. dejó sentadas las bases en
las que debía descansar el edi­
ficio de la organización que sería la
tribuna para divulgar las nuevas
ideas, y la palanca de acción di­
recta que con tanta entusiasmo y
voluntad reivindicativa
utilizarían
los Seguí, los Boal, los Bajatierra,
los Durruti y los Ascaso. Esto
queda perfectamente establecido
cuando en el propio Congreso de
Bellas Artes, los delegados resuel­
ven la declaración de huelga ge­
neral como protesta contra las
matanzas de Marruecos y en soli­
daridad con los huelguistas de los
Altos Hornos de Bilbao, lo que
fué causa de una gran represión
gubernamental, y de la clausura
de la naciente Confederación. Clau­
sura- que se mantuvo hasta 1914.
A
Que Ascaso fuera o no fundador
de la C.N.T., no quita ni pone
rey. Es la verdad que la C.N,.T.
fué la tribuna donde predicó la
transformación social
intentando
destruir las bases de una sociedad
corrompida, autoritaria y egoista.
Pese a sus detractores es im­
posible negar que con la C.N.T.
terminó un ciclo y se abrió otro,
porque el telón cayó detrás de
los actores.
Si tuviésemos que encontrar un
parecido entre Ascaso y Prieto
(Indalecio) — por ejemplo — , ten­
dríamos que buscarlo en la pa­
reja que erró por los campos de
La Mancha : el niño grande, el
corazón esforzado, el hombre de
la quimera que agita las muche­
dumbres con la palabra y refuerza
su pensamiento con la acción,
es Francisco.
Ascaso lo ha visto en España y en
todas partes donde la fuerza de la
sinrazón lo arrojase
con violen­
cia —i durante su largo exilio de
los años de la dictadura primoriverista y posteriores — ; pero to­
davía no puede creer en el poder
del mal. Había pasado por todas
las batallas que dan las pasiones,
pero nada pudo consumir la in­
quietud fabril de su- tempera­
mento de sembrador laborioso.
Vivió su vida. No fué un árbol
más en la selva; no fué un peso
estéril sobre la tierra : fué lo que
debía ser. Desarrolló todo su con­
tenido virtual; sufrió la detracción
que es “4a polilla que anida en el
alma de los mediocres y de los
malvados. ¿ Qué no se dijo de él
a raiz del atentado que costara la
vida al cardenal Saldevila ? Sin
embargo, su pensamiento y sus
hechos son tan limpios y claros
como la luz del día.
Con la luminaria del espíritu en­
cendida,
Francisco Ascaso luchó
por la libertad de los trabajado­
res y el pueblo, porque había
comprendido que la solución no
radicaba en el cambio de gobierno
ni en esas manoseadas y aisladas
reformas constitucionales,
porque
no ignoraba que por sobre ellas
el mal persistiría. Es por eso qué
se fue a la raiz misma del mal,
atacando la ignorancia y la po­
breza porque eran las causas que
habían producido aquellos efectos,
y para hacerlo, no buscó escudos,
lo hizo de frente y en forma con­
creta.
Ataoó la ignorancia propagando
el ideal y la cultura; atacó la po­
breza proclamando la igualdad. Su
método era simple : educar y li­
bertar — pensamiento y acción
amalgamados — ; no dar ni permi­
tir tutores en el seno de la gleba.
La espada de los antiguos gue­
rreros tenía, por las necesidades
del combate, filo, contrafilo y
punta : así era la pluma de Ascaso. No supo escribir ninguna
página por pasatiempo, porque su
vida era acción. Escribir y hablar
eran para él necesidades orgánicas,
pero mucho más que eso, instru­
mentos de lucha. Y fué de él y
del armonioso movimiento de sus
manos que poetizaban su pala­
bra en la tribuna, que recibimos
la más bella impresión de elevado
anarquismo, cuando allá por el
año de 1932 nos ofreciera una
charla inolvidable a sus « pai­
sanos » — los aragoneses — , en
Tardienta,
localidad
situada
a
cinco kilómetros de Almudévar,
donde nació nuestro héroe.
Las ideas sueltas y confusas que
alientan los pueblos, con maravi­
llosa intuición las captaba y las
hacía tangibles^
claras y hasta
puede decirse, les dió cuerpo de
persona, desde las tribunas de la
C.N.T. y de la F.A.I.
Hubo un instante en que la in­
fluencia ejercida por « Los Soli­
darios » en la vida peninsular,
y tal el sentimiento de simpatia
que habían logrado despertar en­
tre el proletariado, que el general
Franco que por aquellos días se
hacía pasar por defensor de la
República, al mando de una di­
visión en Africa, sintió tambalear
el solio de la militocracia. y com­
prendió que era llegado el mo­
mento de tomar una drástica me­
dida, que por cualquier medio ha­
bía que ahogar el germen de la
fermentación si es que se quería
evitar que el día menos pensado
estallara la revolución. Hoy puede
decirse que los terratenientes, los
grandes pulpos de la riqueza y
del poder acaparador, los milicos,
la clericalla, los carcas, los reaccio­
narios en una palabra, le deben
a Franco todo lo que son. Y de­
ben tener un cinismo capaz de
disculparlo — lo que ya es decir
bastante —, todos aquellos que sin
haber perdido su calidad de tales,
desde adentro o fuera de España
se atreven a escaparse de sus tilas,
como las ratas de un buque que
hace agua, cuando sus incolmables
ambiciones no pueden ser ,ya de­
bidamente satisfechas por el ti­
rano. ¡; Qué horror de gentes in­
fames y despreciables !
i*4
Ascaso ya estaba acostumbrado
al pululamiento de cretinos. Buena
prueba de ello tenia cuando Don
Manuel Azaña.
-esidente de la
República, basado en una huelga
de campesinos hambrientos que en
Casas Viejas pedían pan, pronun­
ció su famosa arenga que conte­
nía aquella nefanda orden totali­
taria : « No quiero heridos ni
prisioneros;
los
tiros a la ba­
rriga », la cual fué cumplida a
rajatabla por los guardias de asalto
y civiles que quemaron vivos en
sus chozas a Seisdedos y sus com­
pañeros. Ascaso y los mejores mi­
litantes del cenetismo manifestaron
su indignación en todos los tonos
posibles, frente a tamaño crimen
republicano, y no tardaron en ser
acusados de inmorales, blasfemos
y sediciosos; y encarcelados, per­
seguidos y torturados por cente­
nares.
Hecha la represión de rigor,
Ascaso y sus compañeros reaccio­
naron con entereza de héroes. El
ala no se detiene frente a la garra.
Eran dos fuerzas que se encontra­
ban una vez más en plena barri­
cada, una especie de orto de sol
dentro de su propia gloria. Azaña
es la espada de Astrea agitada
por manes serviles, ignorantes y
abyectas que de espaldas a la
doliente humanidad quieren devo­
rar el cadáver de la libertad; los
ácratas son Espartaeos renovando
sus bríos « incendiando sus iras.
Los acusados no tienen defensor
— Francisco Layret había sido ase­
sinado en plena calle; Barriobero
se debate impotente frente a tanto
sabueso — ; tienen que defenderse
solos. Oyen como en un eco le­
jano el aullido do las acusaciones
(State en page 6).
CUENTECITO
« A m i hija, estudianta en
una Universidad en Francia : a
mis
sobrinos , residentes
en
Francia y C anadá; y a todos
los niños d el mundo en generat,
con cariño y amistad. I.G. .»
Las sombras del crepúsculo ex­
tendían su manto sobre la me­
seta castellana, al tiempo que un
cielo opaco cubierto por rojos nu­
barrones aparecía por el Norte.
Por la carretera rectilínea, que
desde los extensos sombrados de
trigo se dirige hacía la aldea, ca­
minan tres labriegos acompañados
por un mozalbete de aproximada­
mente doce años de edad. Con
paso lento, luego de larga jornada
de trabajo, marchan hacía la al­
dea en la que saben les espera el
descanso y gazpacho que repondrán
¡as fuerzas perdidas durante las
largas horas de labor.
El más avanzado de edad —
a quien en el pueblo conocen desde
hace muy poco tiempo, y a quien
apodan « el libertario », diri­
giéndose al jovenzuelo lo pregunta
amablemente :
— ¿ Cómo es que tampoco hoy
fuiste a la escuela, Juanito ?
— Mire usted, Libertario... no
fui a la escuela porque mi madre
necesita do mi ayuda v de lo que
trabajando me pagan,., y además
en la escuela del pueblo no ense­
ñan otra cosa más que el cate­
cismo. Otra de las razones por
la que no fui a la escuela es por­
que hoy es el día que pasa el
señor cura a hablarnos
<Te la
Gloriosa Cruzada contra los rojos.
Yo, eso, ya me lo se de memoria,
y dudo que lo que el señor cura
nos cuenta de los rojillos pueda
ser verdad... y...
— i Qué sabes tú, chiquillo, so­
bre la Gloriosa Cruzada para que
tengas que dudar de lo que te
cuenta el cura — volvió a pre­
guntar el Libertario — .
¿ Yo ?... Mire usted, Libertario :
el señor cura nos dijo infinidad de
veces que usted había sido des­
terrado a este pueblo como cas­
tigo por los pecados cometidos en
Barcelona durante la Cruzada;
que es usted uní hombre de quien
tenemos que cuidamos, y. sobre
todo no escuchar sus palabras de an­
ticristo. Yo,, que he trabajado va­
rias veces en compañía de usted,
he podido convencerme que lo
que cuenta el señor cura es todo
una calumnia. Como quiere usted
que pueda creer las otras cosas
que nos cuenta ese señor,.,, si to­
das son igual de ciertas que lo
que nos dice de usted, la gran
cruzada debe ser todo una mentira.
Quien ahora conocemos por el
Libertario siguió caminando len­
tamente. Su mirada dirigida ha­
cía la aldea parecía perdida en
el infinito de la llanura que por
doquier extendíase. Su mano de­
recha apoyada sobre el hombro
de Juanito apretaba fuertemente
en prueba de cariño. Luego de
caminar así durante algún tiempo,
el Libertario volvió a romper el
silencio :
— ¿ Pero y ayer..., tampoco
fuiste a la escuela. Que hiciste
ayer, Juanito ?
— ¿ Ayer ?... ¡ Oh sí 1 Ayer
fui a ver aquel lugar que usted
me dijo que podríase encontrar
agua para el pueblo. No es que
dude de sus conocimientos de hi­
drografía pero, por más que miré,
no pude ver por donde corre la
vena de agua, o gomo usted la
quiera llamar. Allí lo único que
se puede ver..., y desde muy le­
jos, es el cristo que sobre la loma
se alza con sus brazos abiertos :
por otro motivo fué también por
lo que no pude ir a la escuela;
tuve que ir a la charca para ayu­
dar a traer el agua para dos o
tres días de la semana, como us­
ted sabe hacen todos los del pue­
blo. La charca — ya lo sabe
usted — está a más de dos ki­
lómetros de la aldea. Por esos
dos motivos no fui ayer a la es­
cuela, Libertario.
Calló un momento el Libertario.
El pueblecito, cada vez más cerca,
empezaba a apercibirse entre la
obscuridad de la noche que en
esos momentos era completa. A
través de las sombras nocturnas
divisábase claramente la torre de
la iglesia y, bien alto, su campa­
nario, y, a su rededor, una masa
compacta de casas pequeñuelas de
las que lucecitas diminutas apa­
recían como fuegos fatuos de ce­
menterio.
Nuevamente oyose la voz del Li­
bertario, que dirigiéndose a Jua­
nito le decía.
— Mañana, domingo, y si lo
deseas, podrás encontrarme junto
al cerro. Estaré allí hacía las diez
de la mañana ; juntos haremos al­
gunas búsquedas en las cuevachas de debajo del cristo... Ne­
cesito que me ayudes ; ¿ vendrás,
Juanito ?
— ¡ Pero Libertario ! A esa
hora es cuando el señor cura dá
su misa más importante..., si no va­
mos nos va a pelar.
— Bueno. Tu podrás venir más
tarde; después de la misa. ¡ Sí !
Será mejor que vayas para evitar
inconvenientes con el cura... Yo,
estaré en el cerro muy temprano.
Cuando tú llegues ya habré em­
pezado las primeras excavaciones.
Despidiéronse en el centro de
la plazoleta con un « hasta ma­
ñana ». Antes de marchar, uno
de los dos campesinos que les
acompañaban, al tiempo que se
despedía díjole al Libertario ;
— Oíga, Libertario : tenga us­
ted cuidado con el cura. Ayer,
me dijo mi esposa, el cura excitó
los ánimos del pueblo contra sus
hechicerías de búsqueda de agua
para el pueblo.
A mí, por ser su amigo, y por­
que le aprecio, me dolería; le pa­
sase algo malo. Usted ya sabe que
hay algunos en la aldea que es­
cuchan las palabras del sacerdote.
Tenga usted cuidado.
— Gracias Pedro... gracias, por
tu interes hacía mi persona; sin
embargo debo de seguir mis bús­
quedas; por el bien del pueblo y
también para satisfacer mi con­
ciencia de hombre que se ponsidera fuera de la órbita del cura
y del sacristán. Hasta el lunes,
Pedro... Y una vez más, gracias.
El cura, tieso, en el pedacito de
sombra que daba el único y ra­
quítico árbol del lugar, seguía los
movimientos del Libertario en el
cerro, mientras Joaquín, el sacris­
tán, barría el atrio de la iglesia
y unos chiquillas, unos fantasmas
de harapientos, jugaban a la peonza.
— Que agua ni que demonios
anda buscando ese anarquista. Lo
que busca es el tesoro que du­
rante la revolución escondieron los
revolucionarios del diablo — ma­
nifestó el cura con enfado. — Si
con la ayuda de ^Dios yo no pude
encontrar ese tesoro, como lo ha
de encontrar ese anarquista de­
jado de la mano del todopoderoso.
E l Libertario aquel, que lle­
vaba tan solo varios meses en el
pueblo, y que se decia hidrógrafo,
salía con sus raros aparatos ape­
nas despuntaba el día de sus jor­
nadas libres de trabajo en
el
campo, y subiendo y bajando el
cerro acompañado
por
Juanito,
pasábase las horas cavando y re­
cavando hasta que al finalizar el
día regresaba al pueblo
polvo­
riento y rendido por el trabajo
realizado.
Hacía un ratito que habían ter­
minado los servicios religiosos del
domingo cuando Juanito, deprisa
y saltando como un cabrito, em­
prendió su camino hacía el cerro
con el fin de reunirse con el L i­
bertario como así se lo había pro­
metido la víspera. De repente de­
túvose ante la enorme mole de
cemento que servía de pedestal al
« Cristo Redentor ». Las voces
que lanzaba el Libertario y los
gestos que sus brazos hacía, hi­
cieron comprender al chiquillo que
lo que tanto esperaba se había
conseguido. Oyó el Libertario que
decía ;
— ¡ Aquí está, Juanito, aqui
está El cura desde abajo del cerro
comprendió que algo anormal ocu­
rría allí arriba junto al enorme
cristo redentor.
Al tiempo que
fruncía el ceño, sintió un vio­
lento golpe en el pecho cuando vio
recortarse la pequeña figura del
Libertario junto al enorme cristo,
que se alzaba lo más alto del
cerro y que parecía proteger con
sus grandes manos, desde la al­
tura, a los infelices miserables del
pueblo que, sin embargo supieron
privarse para reunir la suma que
requirió el monumento. Ah, lo fe­
liz que había sido el cura el ben­
dito día en que el señor obispo
inauguró la obra y le felicitó, ase­
gurándolo la entrada en el Cielo.
Y ahora, ese maldito Libertario,
agachado sobre quien sabe que
empezaba nuevamente sus excava­
ciones precisamente junto al mo­
numento, pues había saltado la
verja que lo circundaba y empe­
zaba a dar golpes con su pico.
— ¡ Basta !, pues solo faltaba
eso — gritó el cura, echando a
correr entre los ariscos de las ro­
cas que serpenteaban la senda
que conducía al cerro y dejando
pedazos de la sotana enganchados
a los espinos — .
— ¡ Pare usted, pare usted, en
el nombre de Dios !
El Libertario, picando con to­
das su fuerzas no oyó los gritos del
cura. Un empujón que sufrió fue
lo que le hizo percatarse de la
presencia del cura.
—■ ¿ Que le pasa a usted ?
I Por que me empuja ? — pre­
guntó desconcertado — .
— ¡ Va usted a tirar a Cristo
Rey, anarquista desgraciado ! —
gritó el cura, a punto de sufrir
un ataque — Paro usted o., lo
para çl pueblo entero con la ayuda
de Dios !
El
Libertario sonrió amarga­
mente. A cuantos curas había te­
nido
que
combatir, y vencer,
cuando en otros tiempos, allá en
Cataluña, se dedicaba a hacer tra­
bajos aprovechosos para las aldeas.
Miró hacía bajo el cerro, Vió
gentes que empezaban a reunirse
en el parquecito y a señalar ha­
cía arriba. Juanito, con la pala en
la mano miraba temoroso al cura.
— Mire señor — empezó a
decir el Libertario, quien no po­
día llamarle padre porque no lo
era -—. Este pueblecito necesita
agua. El agua está aquí, hay que
perforar aquí mismo. En todo caso,
el monumento a cristo puede mo­
verse, pero lo importante es que
haya agua buena, potable, para
todo el pueblo, para que la gente
pueda asearse, para que viva este
lugar hasta ahora maldito.
— ¿ Maldito llama usted a un
lugar cobijado en los brazos amo­
rosos de Cristo Rey ? Largúese
de aquí, y del pueblo, porque de
lo contrario daré la orden para
que lo echen a pedradas.
E l Libertario vió que el sol se
había escondido detrás de unos
nubarrones lejanos. Se sentía can­
sado y por eso no podía continuar
el trabajo, además con la ayuda
de Juanito, un niño... ¿ que podía
hacer ? Valía más ir al pueblo y
pedir ayuda. Sin decir una palabra
más recogió su pico y su pala, dio
la mano a Juanito y emprendió la
bajada del cerro.
Unos dias más tarde, el cura
oyó a las beatas de la primera
misa, la de las seis de la mañana,
decir que algo anormal pasaba en
el cerro del Cristo. Salió corriendo
al pórtico, lleno de santa indigna­
ción. Las beatas lo siguieron tan
de cerca que fué una de ellas la
primera que gritó :
— ¡ Dios mío, han descabezado
a Jesucristo Nuestro Señor !
El
Libertario
trabajaba
fe­
brilmente, con la ayuda de cuatro
o cinco hombres y de Juanito, en
desmontar la estatua al tiempo
que repetía las recomendaciones
por enésima vez :
— ¿ Ven ? Es desmontable.
No debe sufrir ni siquiera un ras­
guño para que, al levantarla en
aquel lugar — y señaló un pro­
montorio que simulaba un grano
en la pelada cúspide del cerro —
Que quede como ahora está, por­
que sino el curita se nos echará
encima. Hay que trabajar rápido,
rápido, antes que llegue el día...
No pudo terminar su frase por­
que un furioso repicar de cam­
panas, abajo en la aldea, hízole es­
tremecerse, por más que estuviese
acostumbrado a problemas por el
estiló. E l badajo de la campana
parecía querer quebrar el bronce
en el cual repiquetaba, al tiempo
que a su llamada vió como apare­
cían docenas de grandes hormigas
que tales parecían los vecinos del
pueblo, que habían suspendido sus
ocupaciones y miraban hacía arriba
del cerro mientras,
acercábanse
presurosos de la iglesia.
El Libertario volvióse hacía los
campesinos que le ayudaban en la
tarea de desmontar la estatua de
Cristo Rey y díjoles con voz apu­
rada :
— ¡ Aprisa, aprisa, que a esta
gente hay que ayudarla a fuerza
de ejemplos ! ¡ Tendrán a su Cristo
pero también tendrán agua, que
caray !
Mientras abajo crecía el tumulto,
incitado por el cura, el Libertario,
ante el nerviosismo de sus ayu­
dantes, procedió a quitar la gran
pieza que formaba el tronco de
la estatua, cuyos brazos dispensa­
dores de todo bien descansaban ya
en el suelo, junto a la noble ca­
beza. Y locamente, furiosamente,
haciendo trabajar a sus asustados
compañeros, comprendiendo que
solamente disponía de unos mi­
nutos para descubrir la vena de
agua, maldecía al cura y la igno­
rancia de los que le escuchaban.
Cuando vió a los que le ayu­
daban emprender la carrera ate­
morizados por la presencia cer­
cana del cura y de los vecinos del
pueblo, que con p.alos en alto
amenazaban
hacia arriba el ce­
rro, usó de la palanca para hacer
el último esfuerzo de su vida y
desalojar la gran piedra de base.
Fué entonces cuando la primera
piedra lanzada por los vecinos del
pueblo le golpeo la cabeza.
Las pedradas continuaban ca­
yendo hasta que la cabeza quedó
convertida en pulpa sanguinolenta
y negra, que no alcanzaba a lavar
el grueso chorro de agua que
desde hacía unos segundos ha­
bía empezado a salir de debajo de
«Se puede llegar a entender el
inglés en más o menos tiempo;
pero a los ingleses no los enten­
deremos nunca.»
Del libro «Londres», de J . Cam -,
ba. 4,00 F ejemplar.
Pedidos a ESPO IR .
donde estuvieron los pies de Jesús
Redentor, ni las lágrimas y gritos
de Juanito, que pedia, en llanto,
piedad para el Libertario.
Hoy el pueblo es feliz y ha cam­
biado mucho. El Cristo bendecidor
ampara a gente que aunque ca­
rece de muchas cosas por lo me­
nos dispone de agua abundante y
cristalina. Los niños ya no mueren
como moscas; las muchachas se
asean; la limpieza invade el re­
cinto y jardines y huertas fru­
tales praporcionan belleza y co­
mida. A los habitantes que suben
en procesión al cerro, encabezados
por el cura que tiembla de con­
tinuo y de continuo se santigua,
martirizado
por
remordimientos
indescriptibles por haber sido el
mayor responsable del asesinato
del Libertario, el Cristo Redentor
parece acojer con los brazos
abiertos, como queriendo ocultar
con sus brazos lo que todos en el
pueblo, por temor al cura, trata­
ron de ocultar en los días suce­
sivos. Tan solamente un inocente
chiquillo de esa aldea llora al
amigo perdido ; al anarquista pe­
ligroso que con su sabiduría y
tesón, supo traer felicidad y bie­
nes ar a ese lugar hasta entonces
abandonado de la divina caridad.
Juanito, muy a menudo, sube al
cerro y medita sobre el lugar
en donde, para siempre, so extin­
guió
aquel
anarquista « peliroso ». Y mirando hacia la cara
e Cristo, lo que le parece ver es
la sonrisa del Libertario,
que
pudo dar al pueblo lo que ni el
cura ni Dios habían podido darle.
Juanito desde aquel día trágico
guarda el recuerdo de las pala­
bras de su buen amigo, y com­
prende, ahora más que nunca, que
la sabiduría y la solidaridad son
más poderosas que todas las ben­
diciones del cielo.
IB E R O CALO
F IN
Siluetas
^ w w w w w w w w v
i Oh, la critica !
Cuando se critica, debe tenerse
conocimiento de lo que se va a cri­
ticar y formarse un juicio lo más
aproximado posible de lo que se
propone decir o rebatir, los con­
ceptos que el criticado emite pú­
blicamente por los distintos me­
dios de la propaganda moderna.
Mal crítico es aquel que, que­
riendo superar al que critica, se
infiere el mismo el puñal de la im­
popularidad, al intentar, sólo in­
tentar, contradecirle aquellos pun­
tos que le parecen negativos o
dudosos al teorema que defiende.
Lo importante está en saber ata­
car o refutar con pruebas, no con
hipótesis; esto, que parece sencillo,
es demasiado complicado y no to­
dos somos aptos para desenmara­
ñarlo, porque al estar tan enre­
dado se tarda mucho en hallar el
hilo para deshacer el ovillo.
Decimos, pues, que a veces lo
que nos parece de « asombrosa fa­
cilidad », resulta complicadísimo
y tenemos que reflexionarlo antes
que volver a continuar, bajo pena
de sufrir alguno de los « casti­
gos morales » que no quisimos re­
conocer como viables para lo que
nosotros tratamos de desentrañar,
de aclarar, y llegamos hasta la es­
tupidez de consideramos mejor do­
tados en
materia
constructiva
cuando en realidad no lo estamos.
Claro que en esas contradic­
ciones se vislumbra una claridad
alentadora para no caer en el error
de ser pedantes, sino transigentes
para con el adversario.
Criticar no es nada, y es mucho,
si se deja de lado el personalismo
o el exceso de amor propio, y se
va rectamente al objetivo, guar­
dando, para otra ocasión, rencillas,
antagonismos y pasiones; pero se
requiera para esto condiciones es­
peciales, que no todas las perso­
nas poseen, lo que motiva que en
ocasiones sea el criticador criti­
cado.
Se dan muchos caso en que, no
sabiendo uno las causas ni el estado
en que aquel se hallaba cuando
cometió lo que se quiere censu­
rar ahora, se incide en la torpeza
de
anatematizarlo
injustamente,
porque es injusto si se desconocen
los factores que intervinieron en
la preparación y en el hecho mis­
mo.
Sabemos que el humano es el
animal que más veces tropieza con
la misma piedra, por cuya razón
es digno de que no se le apliquen
penas severas o ninguna, siendo
como es la sociedad la causante
de todas las acciones que el hom­
bre ejecuta, sean estas malas o
buenas, equivocadas o acertadas.
Si a esas acciones se las incri­
mina sin limitación de espacio ni
tiempo, se cae en el error de la
exageración, y es entonces cuando
nos damos cuenta de lo injustos
que somos al emitir un juicio nada
más porque no nos han satisfecho
sus declaraciones o sus actos. Par­
tiendo de esta apreciación, debe­
mos antes juzgamos nosotros mis­
mos y reconocer nuestra propia
culpa e equivocaciones, y, una vez
reconocidas, no juzgar a nadie;
pero como el hombre no puede
contener el impulso de la indaga­
ción, investiga por todas partes,
para acabar no siendo nada, por­
que el mismo ha caido también en
la fosa donde cayó el otro antes
que descubrir lo que buscaba, A
ese laberinto vamos a parar todos
los que tenemos el espíritu obser­
vador, sin tomar en consideración
otras cuestiones que las que no­
sotros nos hemos foijjado para
atacar al puesto en causa, sin en­
trar en situaciones, motivos y cau­
sas. Si todos los que critican de
esta manera se miraran antes en
el espejo de la conciencia y se
vieran en él como son interior y
(Suite en page 7.)
UNAMUNO, A LA LUZ DEL RECUERDO DEL LIBRO DE Ml VIDA
Reflexiones de mi hija
Pequeña historia de tres cartas
La figura de don Migue] de
Unamuno
va
engrandeciéndose
dia a día, mientras España entera
acaba de celebrar de manera muy
honrosa el primer centenario de su
nacimiento. Así da a entenderlo
este retomo de la última juventud
no sólo hacia su obra, sino hacia
su vida. No parece sino que algu­
nes de estos chicos inquietos de
la hora más reciente, hinquen sus
raíces tan lejos, que hayan lle­
gado a tutear al ilustre catedrá­
tico de la muy noble Universidad
salmantina
Nada hay en la existencia unamunesca que permanezca inédito
ni desconocido para ciertos comen­
taristas. Sin embargo, con tanto
recuerdo personal, con tanta anéc­
dota, con tanto haberlo estrechado
la mano bajo los claustros de Sa­
lamanca, en los riscos de Fuenteventura, o en pasillos del Con­
greso, lo que está ocurriendo, sen­
cillamente, es que la figura del
complejísimo Unamuno, en lugar
de precisémonos y concretársenos
que es lo que había que llegar
después de tanto estudiarlo y bio­
grafiarlo, se nos escapa de las ma­
nos o, por mejor decir, de la vista
y empieza a convertírsenos en una
cosa que. a fuerza de querer ser
humana, es inhumana.
La
verdad es que Unamuno,
que cohic inteligencia es de las
más importantes del país, era un
hombre. Pero nada más ni nada
menos que un hombre. Es difícil
decir ahora si pensaba en él al
dibujar la figura de « Abel Sán­
chez », aunque a mi, que da
la casulalidad de que, por suerte,
tuve ocasión de tratarle personal­
mente, me de la impresión de
que no se parecen y en el fondo
del fondo de mis opiniones corre
también una que no quiero dejar
escapar : la de que « Abel Sán­
chez » no era precisamente un
hombre, valga la aparente perogullada.
A lo largo de la vida de mi
padre, don Miguel Utrillo, aparece
Unamuno
interfiriéndola en sus
cartas, sus diálogos, y sus en­
cuentros muchísimas veces. En mi
colección epistolar figuraban va­
rias y valiosas cartas de las que han
desaparecido tres. Cosas de la
guerra, como en su tiempo se de­
cía...
Estas cartas habrían sido más
que suficientes para justificar esta
salida de tono mía con rejación
al esfuerzo que realizan, tantos y
tantos, empezando por el Estado,
para reactualizar la figura de don
Miguel de Unamuno y Jugo,. Con
todo, a ellas me referiré más ade­
lante, ya que para no « desen­
tonar » demasiado no tengo más
remedio que acudir a mis recuer­
dos personales, que, entre unas y
otras cosas, empiezan a ser dema­
siados.
Desde luego, el recuerdo que
conservo de Unamuno será impere­
cedero. Está íntimamente ligado a
una cena también inolvidable en
el antiguo restaurante « Botín »,
— ¡ oh manes de Lúculo con sus
cochinillos al horno 1 — en la
cual figurábamos como comensales,
aparte de don Miguel, José María
Sert, mi padre y yo. Miguel Utrillo
y Unamuno acababan de reanudar
su vieja amistad en el camerino
de Enrique Borrás, en el « Es­
pañol », y yo había ido a bus­
carles allí para llevarles al restau­
rante, en donde ya les esperaba
el pintor de la Catedral de Vich.
Sert se quedó al principio bas­
tante sorprendido a la vista de
la indumentaria que ostentaba Una­
muno, y a medida que la cena
avanzó, Unamuno empezó a ani­
marse. Lo primero que se le ocu­
rrió recordar fueron cosas de su
destierro canario. Luego pasó a
ofrecernos una visión bastante ori­
ginal y un poco a lo « isidro »,
de su estancia parisina. Sert, que
era la primera vez que trataba
a fondo a don Miguel — a quien
contempló durante toda la cena a
través de sus muy rabínicas gafas
universalmente conocidas y retra­
tadas —, acabó reconociendo la
enormidad de su talento y, a la
vez, haciendo constar que, en el
fondo se trataba de un hombre de
ideas importantes aunque atrabilia­
rias. Grande siempre en el mejor
El rector d e la Universidad d e
de los sentidos. Es posible incluso
Salamanca.
.— no puedo precisarlo •
— que re­
Particular.
cordase a Coya al hacer esta ob­
servación.
2 - X II - 1906.
Mi querido amigo y colombroño:
A partir de entonces, también yo
fui ele los que estrecharon la mano Hace ya más de un mes que volví
a Unamuno más de una vez. La de esa y eso no puede seguir así,
razón de todo esto radicó en la sin que nos escribamos. Una rela­
amistad realmente íntima e intensa ción como la que ahí trabamos no
que mi padre y Unamuno se pro­ puede disiparse sin más ni más. .Al
fesaron. Esto hizo que lo mismo fin salí sin leerle el resto de las
en mi cerebro que en mi cora­ poesías. Y desde que salí de ésa
zón se forjara alrededor de don he escrito veintinuna más. Esto es
Miguel de Unamuno una imagen un chorro ,y pues estoy en vena lo
pletórica de humanidad. Como el dejo correr. Lo que sí quiero ha­
lector comprobará a renglón se­ cer es precipitar su publicación.
guido, Unamuno se sintió atraído También el « Tratado del Amor
en más de una ocasión por las de Dios » avar.za.
Cuénteme algo de lo que por ahi
artes plásticas. Hubiera podido ser
escultor, y se quedó haciendo ado­ pasa y de lo que hace esa/ gente
rables pajaritas de papel y escri­ que conocí en esas Ramblas y ca­
biendo un trabajo sobre cocotología. fés. Me interesa. Yo de mí, ¿ que
Hubiese podido ser dibujante, y he de contarle ? Mi vida siempre
se quedó haciendo la letra más igual. Y con ganas de volver ahi
enrevesada del mundo, para ex­ pero sin compromisos y de incó­
presar las ideas más inteligentes gnito por así decirlo.
do la tierra, y trazando, un poco
Al excelente Casas mi más afec­
cocctológicamente, las caricaturas tuoso saludo. Y ahora le voy a
más personales —- personales para copiar una de mis últimas poesías,
él, claro — de los personajes, más de un género que no les leí nin­
impersonales de la época.
guna, humorístico. Acaso al prin­
Creo, pues, servir más a la cipio le parezca enigmática. Allá
pequeña historia — que siempre vá :
na tenido su importancia —- con « En torno d e una lámpara,
la reproducción de las tres cartas qu e una mesa votiva toda dora
que poseo, que siguiendo el relato tres sacerdotes doblan sus cabezas
de mis contactos personales con tonsurados brindando las coronas.
Parecen inclinarse en grave rito
don Miguel.
d e incruento saerfiieio, d e sus b a ­
He aquí los textos :
fea s
raras palabras graves
Salamanca, 3 diciem bre 1903.
a veces brotan.
Sr. D. Ai. Utrillo.
Breves frases cortadas,
Mi estim ado amigo y com pa­ palabras misteriosas,
ñero : No entregué mis apuntes y sus manos ofician
al señor N ieto sino com o curiosi­ con extraño misal d e sueltas hojas.
dad, desean do los viese un maestro D e pronto uno su brazo
en el artes d el dibujo, pues no es alza en gesto litúrgico y entona
ese mi oficio ni pasa d e ser en mí cual d e antífona grave una pa[ labra,
más qu e una distracción y una
educación d el sentido. Seguí cursos una_ palabra sola,
$ e dibujo — y eso es natural — qu e es la suprema,
y hasta llegué a pintar al ó leo allá la decisiva ; / bola !
en
mis m ocedades, después lo « / Y d e sólo » los diáconos a
lc o r o ;
aban don é y sólo m e qu eda el to­
mar d e vez en cuando esos apuntes. Y uno con sorna;
Ahora h e vuelto a ello p orqu e se « / Solemne verbum h oc; in anuo
[solum
lo enseño a mis dos hijos mayores.
L a utilidad m ayor qu e saqu é de — fam a d e latinista el hom bre
[goza —
aquella mi educación artística es
somás q u e dibujar o pintar yo, saber nuiquiscotiavit nos verbum
[lem n e ! ».
ver los dibujos y pinturas d e los
dem ás y aunque nunca lie escrito Y volviéndose al rito en él se
[engolfan
sobre eso, m e preocupa bastante
y
tengo
mis
convicciones al los medianeros ante Dios d e espí[ritu henchidos.
respeto. L e prom eto qu e alguna
vez m e ocuparé en « Form a « (1) « Ad m aiorem D el gloriam
d e producciones plásticas y hasta E cclesiaequ e Romanae... »
es fá cil q u e d ecida ordenar las ¡ ruede la bola !
Hay que advertir que solennis,
notas que tengo tom adas — con
numerosos apuntes gráficos — so­ e, en latín, es lo que sólo se
verifica una vez cada año (fiesta
b re el estilo ornamental d e los
solemne) y que una bola de solo
charros d e esta provincia, las figu­
apenas si se da cada año en el
ras qu e hacen, los, recortes en pa­
tresillo. Hacer la « niquiscocia »
pel — guardo algunos hechos a
(niquiscotiare en macarrónico) es
tijera d e las qu e guardan en el
fastidiarle a uno entre tresillistas,
cinto d e m edia vaca; toros en ge­
y el
neral — y las com binaciones de
• Suite en p ag e 7.
chafarrinones y colorines qu e usan
en los antruejos. H e copiado co ­
rriendo por ios pueblecillos y al­
querías bastantes d e los adornos
« S a h y a c L & ia á d a
en qu e encuadran
sus ventanas,
grecas especiales pintadas con añil
chillón. E s un arte popular, tosco
y primitivo, pero q u e se presta
a interesantes observaciones esté­
ticas. Y es gén ero d e « folklore »
d e qu e no sé se haya heóho nada
en España. Añada usted el estila Borracno, siempre borracho,
del adorno qu e en los trajes de Borracho por la mañana
M íanos usan los sastres d el país. y por la tarde, borracho.
Sobre todo esto se pu ede decir
Este general traidor,
algo interesante, buscando la raíz
cuando eruptaba por Radio,
popular d el m odo d e entender la
nunca olvidó de poner
ornam entación d e Castilla.
una botella, a la mano,
Y com o d e esto, d e otras cosas
q u e con las artes plásticas se rocen.
y entre rebuzno y rebuzno,
Aquí en Salamanca, verbigracia, se
el asno bebía su trago.
p u ed e estudiar bien los orígenes del Borracho, siempre borracho.
estilo plateresco o d e plateros re­ Borracho por la mañana
lacionándolo con las labores en fi­ y por la tarde, borracho.
ligrana —- im itadas luego en la
Cuando invadieron Sevilla
blanda piedra d e Villamayor — y
los moros y legionarios,
en relación con el instinto popular
el perverso general
q u e le hablaba. Sólo con esto hay
ordenó a los africanos
para algo.
pasar a la bayoneta
Las poesías las tenía guardadas.
a obreros, niños e incautos
No caben en publicación
caste­
que descansando en sus casas,
llana y com o h e visto varias en
poblaban los barrios bajos.
« Peí i Ploma » (2) por eso las
Y ... terminada su hazaña
m andé.
—como todo buen cristiano—
hizo el signo de ia cruz
Salude al señor Casas y N ieto
en su cara, con la mano.
y m ande com o guste a su almt>.
Aquel día durmió tranquilo
am igo y s.
en su cama de damascos
M iguel d e Unamuno
C errado había la persiana, y
ya m e disponía a abandonar de
puntillas su habitación, cuando mi
bija, qu e yo suponía dorm ida, me
llamó a su cabecera.
— Papa — m e dijo con voz
sum amente grave —_. ¿ crees tú
qu e en este mism a instante liay
muchos niños y niñas qu e se van
a dormir sin haber cenado lo su­
ficiente, y qu e no poseen cam a
d on de acostarse P
I
— No solam ente lo creo, sim>
qu e es Oy seguro, nena — le res­
pondí yo -—. En este preciso m o­
mento, millones y millones d e criaturiüas d e todas las edades se acu ­
rrucan en un rincón d e cualquier
choza o en el seno d e sus ma­
dres, o se extienden bajo cualquier
árbol, sin h aber llevado ai sus b o ­
cas la más pequeña de las m iga­
jas d e pan. L os hay cuyo alimento
consiste en raíces d e arbustos, en
hierbas, y basta en gusanillos e
insectos.
—
¿Y
pueden vivir así ?
—■ Asi viven mientras en sus
débiles
organismos
qu eda
un
aliento. D esgraciadam ente, las pri­
vaciones y la miseria les arrebata
pronto la vida, y son tam bién a
millones los niños y niñas que
m ueren en el mundo, faltos d e lo
indispenusable.
— Si todo el dinero qu e los
hom bres em plean en las guerras y
en las experiencias atóm icas se in­
virtiese en alimentarlos y curarlos,
¿ verdad que no morirían tantos
niños y niñas, papá ? — prosi­
guió mi hija con un tono d e es­
peranza en su voz hasta ahora
triste.
¡¡ Qué triste !, ¿ verdad,
P
Angustiosamente triste, nena.
/ Pobres niños y niñas !
¡ P obre hum anidad entera I
¡ Buenas noches, papá !
¡ Bunas noches, nena !...
Al entornar la puerta m e pare­
ció oiría suspirar.
Ella tam bién,
¡ buena bija mía !, sufre,
tan
joven, d e la desgracia qu e ella tam ­
p oco
pueda
remediar.
Tierna
alm a pura ante la abyeción d e
un mundo corrom pido que anda in­
defectiblem en te a su propia d es­
trucción.
— ¿ No m e contestas, papá P,
insistió aún.
— Sí, nena; es verdad. Si todo
ese dinero qu e se malgasta en
absurdos y en crímenes y en. d e ­
rroches se dedicase a obras hu­
manas y útiles, no sólo los niños
sino los adultos podrían com er to­
dos los días cuanto les apeteciese,
vestir decentem ente y vivir en ca ­
sas, bajo techo seguro y cóm odo.
L a Tierra sería un paraiso d e paz
y d e felicidad si cada uno d e sus
hijos trabajase afanosam ente por
conseguirlas. Sin guerras, y em ­
plean do racionalm ente la riqueza
qu e o frece la naturaleza y la que
el hom bre sabría obtener d e ella,
nada faltaria y nadie am bicionaría
más d e lo qu e con creces le so­
braría.
— Y ya no morirían d e hambrel tantos niños com o dices, y po-
UN HOMBRE
H e recibido cartas de Miguel y
d e su com pañera — una sim pá­
tica y culta andaluza, con más
salero qu e pesetas. L a de ella esi
extensa, am ena y bien escrita —
d e algo le han servido sus estu­
dios —; la d e él cortita, muy cortita — dos cuartillas d e p ap el es­
trecho — y d e trazo inseguro.
M iguel pertenece a esa clase de
com pañeros qu e no se hicieron
apreciar ni por su elocuencia ni
por las cuartillas em borrandas. Mi­
guel era tímido y luihlar le azo­
raba, y com o no tuvo la suerte
d e acudir a la escuela en su niñez,
la adolescencia le sorprendió vir­
gen d e pluma y letra. Pero Mi­
guel poseía —i y p o see aún — lo
qu e falta a muchos hom bres cultos
y engreídos : un corazón
más
grande qu e una pirám ide, una sen­
cillez desconcertante y una vo­
luntad irreductible.
»
porque.
matar «con justicia»
dice Ripalda, no es malo.
Borracho, siempre borracho.
Borracho por la mañana
y por la tarde, borracho.
A la mañana siguiente
como un gran degenerado,
mandó violar las mujeres
de los rojos fusilados,
a sus tropas nacionales
y el saqueo, sin descanso.
Luego asesinó a escritores,
maestros y catedráticos
—por no ser menos que Astray !
que mugió desde un estrado— j
y, sin personal docente,
las escuelas se cerraron.
Empuñó al ñnal el micro,
como a su bastión de mando,
j
y relinchó por las andas,
después de varios gargajos:
;Aquí, un salvador de España! |
La voz era de un borracho.
!
José A. MOYA
— Seria sim plem ente justo y
normal, nena. N adie tiene d e r e ­
ch o a apoderarse d el fruto del tra­
bajo d e su sem ejante, ni a hacer
suyo lo qu e la tierra, e l mar y
el espacio brindan a todos, sin ex ­
cepción ni diferencias. N adie tiene
derecho a ser rico, mientras hayan
pobres, ni nadie a considerarse
libre y fuerte, en tanto existan e s ­
clavos y débiles.
— ¿ Y por qu é no vivimos asi,
si m elar sería para todos p
— Porque el hom bre se ob s­
tina en perseguir su ruina y su
desgracia, poseído por la obsesión
d e qu e lodo cuanto le acontece y
le acontezca son consecuencias
ineluctables d e su propia razón de
ser. El hom bre está convencido de
qu e la am bición, la maldad, el
robo y el asesinato form an parte
d e su substancia; por ello adopta
esas calam idades, y las lleva con ­
sigo hasta la tum ba tom o una fa ­
talidad irrem ediable.
—
papá
—
—
—
—
—
Absorto por la lógica d e su p re­
gunta,
guardé silencio unos se­
gundas. Y en la paz de la habita­
ción en penum bra, racordé nues­
tras conversaciones y com entarios
sobre reportajes d e
televisión o
gráficos d e periódicos.
(o é p a n a
driun dormir en cam as com o la
mía, y tener
juguetes, y saber
leer y escribir, y .,
— ... Y tener basta un piano,
com o el tuyo, o m ejor si ca b e para
inundar sus espíritus d el espíritu
selecto d e qn Mozart,
de
un
Beethoven, d e un B acb, d e un Chopin...
— ¡ Qué bien si todo eso fuese
posible ! — exclam ó mi hija entu­
siasmada. ¡ Seria maravilloso !
'
Pon ser dueño d e dones tan pe­
regrinos, Miguel se captaba — sin
esforzarse — la sim patía y el
aprecio d e quienes trataba por
vez primera. Y fu é por ese cauce
qu e llegó hasta él el hom bre qu e
transformó su vida. M arcelino Périch fu é para Miguel un padre, un
amigo, un com pañero, un hermano,
un maestro. A su lado aprendió
a conocer e l valor d e ¡as letras
y su significación gráfica; con él
(Suite en p ag e 5 >
COMITE d« REDACTION
D « ES rO IR »
Directeur : A. TDEMO
Secrétaire de Rédaction :
F. MONTSENY
Rédacteurs :
P. V. B ER TH IE R , Edouard
BRUNET, Et. GUILLEMAU
A d m in is tr a te u r M . CELMA
Pedro ORTUZAR
Más amenudo de lo que fuera
deseable vemos a los « unitarios >.
insistir en su viejo argumento que
tiende a <■. demostrar » que e!
anarquismo puede y debe valerse
solo, sin necesitar para nada de los
trabajadores. Lo cierto es que un
anarquismo alejado del seno pro­
letario, los hechos nos demuestran
que se resta a sí mismo la mayor
aún la mejor de sus fuerzas, las
que por oti;a parte, contribuye a
dejar en manos de los políticos,
la peor ralea de gentes enemigas
de todo bien social. Desde que en
1948. la C.G.T. de Chile (organi­
zación anarcosindicalista) fue des­
mantelada en aras de la « unidad
de los trabajadores », el anar­
quismo sufre uno _de los peores
períodos de su historia y costará
mucho crear, si se crea, un or­
ganismo que haga las veces de la
C.G.T. Los « visionarios » que
aquel año creyeron hacerle un
bien al movimiento, pasaron a in­
tegrar más tarde la famosa C.U.T
C.H., central unitaria
manejada
por los políticos, y otros centros
<r sindicatos de trabajadores tan
simpáticos como la propia Cen­
tral Unica. El anarcosindicalismo
y con él, el anarquismo, se fueron
a pique. ¡ Bonita forma de va­
lerse a sí mismo !
Malatesta fue quien insufló a
fines del siglo pasado en el seno
de los anarquistas en Chile y otras
parte de América que visitó el gran
teórico-práetico italiano, voluntad
de integración proletaria a los anar­
quistas. Los resultados estuvieron
visibles durante varias décadas y
no pudieron ser, quizás, más óp­
timos. Toda una pléyada de mi­
litantes activos, conscientes y ca­
paces sintieron la influencia di­
resta o indirecta de Enrique Ma­
latesta
Celedonio Enrique Are­
nas, José Dgo. Gómez Rojas, Gre­
gorio Ortuzar, Feo. Briones, Abraham Díaz, Alejandro Escobar Car­
vallo, Julio Rebosio Barrera, Luis
Felipe Villegas, Tolentino Frias,
J.F . Cortés, Roberto Varas, Pedro
Nolasco Arratia, Julio Navarrete
G„ Félix López, Juan 2" Montoya
y tantos otros que sería largo enu­
merar. Una especie de incansable
gigante entre todos ellos lué Pu­
dro Ortuzar, desaparecido
poco
antes del advenimiento del 19 de
julio de 193fi español. Es sobre
este gran talento revolucionario
que deseamos hacer una somera y
tan merecida semblanza recorda­
toria, con el fin de aportar una
prueba más en favor del anar­
quismo volcado en el campo sin­
dical.
El hombre viene al mundo desar­
mado de cuerpo y de mente y
se encuentra colocado frente a la
vida, huérfano de todo apoyo. Más
tarde, las crueles impresiones que
le producen el hambre, el frío, el
dolor y el tremebundo tormento de
la miseria, actúan sobre sus fa­
cultades como el latigazo sobre
la bestia.
V estas sensaciones van des­
pertando, poderosa, aunque lenta­
mente. su torpe inteligencia.
Las fuertes impresiones recibi­
das en los primeros años de la
existencia, trazan un surco imbo­
rrable en el temperamento del ni­
ño. y le hacen notar la injusticia
de los hombres, aunque él no tiene
todavía conciencia exacta del ¿ por
qué ? de este desequilibrio. Si
el niño es un atrofiado, tendrá
que sufrir el escarnio de sus se­
mejantes. Si el niño es normal,
por un instintivo sentimiento será
rebelde; unas veces siguiendo los
más torcidos caminos dará rienda
suelta a sus instintos; y otras —
estas por desgracia, las menos — ,
buscará el sendero del amor, de
la justicia y de la libertad. En
esta última senda, Pedro Ortuzar
fué ejemplar.
El niño no razona : sufre. Siente,
pero no comprende.
El niño ve todo lo perversos
que son los hombres, pero no
acierta a explicarse el ¿ por qué ?
de su maldad.
Al fin. el infante se hace hom­
bre después de haber pasado desde
su niñez por todas las etapas de
la vida del pobre. Después de ha­
ber estado sometido desde su más
tierna infancia al yugo del tra­
bajo. a la indefensa explotación
del amo y al terrible latigazo eletodas las penurias y privaciones
que los niños que pertenecen a
las clases desposeídas tienen que
soportar de parte de los que di­
recta o indirectamente intervie­
nen en sus vidas.
Ese fué Pedro Ortuzar, hasta
el último instante de sus días.
Pedro Ortuzar es un gajo arran­
cado a la más pura cepa prole­
taria.
Ortuzar es el rebelde instintivo
que emprende la marcha por el
áspero camino que lleva a la jus­
ticia y al amor. La comunión con
el pensamiento escrito de los
grandes enamorados de la libertad
-—• entre los que Malatesta, corno
dejamos dicho fué su más fírme
gura •— imprimen en su mente
V sentimiento una fuerza decononocida y le comunican una nueva
energia que va a fecundar la si­
miente
de rebeldía que en él
existe.
Ortuzar se hace rebelde, pero
no como se hicieron rebeldes
tantos hombres : por ambición,
por despecho o por snobismo.
El era un rebelde genuino, puro,
hecho por su propia convicción.
Empero este hombre rebelde, no
se entrega a la especulación filo­
sófica, cuyo campo de siembra es
el tiempo; porque él pertenece al
grupo que los gnósticos han de­
terminado con el nombre de
« Hombres Movimiento ... Pero
como ya se ha hecho carne en él
el claro concepto de que la me­
jor y más grande conquista a que
pueda aspirarse es la libertad, co­
mo el gran Pietro Cori, se hace
predicador de su doctrina.
No obstante, Ortuzar no fué
de esos tribunos adocenados. Ortuzar era un orador. Era el ora­
dor que además de tener el don
de la palabra, tenía la potestad
de
la
elocuencia. ¡ Cualquiera
tiene la palabra ! La elocuencia
es un don que nuestra avara ma­
dre natura hace el honor de con­
cederle a muy pocos. Y es por
eso que en labios de estos pre­
destinados, la palabra es como
un huracán que baja desde las
nubes a conmover las sensibilida­
des de la tierra.
Por haberla vivido, Ortuzar com­
prendía toda la inmensa obscuri­
dad del dolor. Y esa fué la; causa
por la que no se hizo político. No
se hizo político porque sabía que
la política es la ciencia que abra­
zan los audaces y los mediocres.
No se hizo político, porque en su
alter ego había una vóz poderosa
que no cesaba de gritarle que toda
libertad se empequeñece y se pros­
tituye en ese campo. No se hizo
político porque para los hombres
que viven nimbados por ese her­
moso sueño que es la libertad in­
tegral y que simboliza la humana
libertad, el político está . animado
por un instinto de tirano y esa
turbamulta que le sigue
y
se
mueve o ellos mueven, es sólo
un vil instrumento que se agita
movido por un vil sentimiento de
esclavos.
Ortuzar era uno de esos re­
beldes que saben amar la libertad
con todas las fuerzas vehementes
de su corazón. Todavía resuena
en Chrle aquella chispa anécdotica
que tuvo con un policía argentino,
durante uno de sus tantos obli­
gados pasos de frontera :
— ; Hola anarquista; otra vez
te cazo - — díjole el policia que
anteriormente lo había detenido.
Y Ortuzar, con esa rapidez ge­
nial de pensamiento que le era
habitual, le contestó en el acto :
— ¡ Hola, perro de la bur­
guesía; ¿ cuándo terminarás de
irme a la zaga?
Ortuzar se agita, palpita y vive
impelido por la fuerza poderosa
de su temperamento anarquista; y
en un incesante
movimiento de
rendido enamorado, siembra en to­
dos los campos — aún en los
más estériles — la semilla del
amor hacia la libertad. Y en¡ este
su hermoso sueño de sembrador,
nada puede detener su marcha.
Ni hierros, ni espadas: nada lo
atemoriza, avanza siempre, sin im­
portarle las distancias. Abriendo su
generosa mano, como si con ella
pretendiera arrancar el velo denso
que cubre los ojos de las muche­
dumbres irridentas, de esas mu­
chedumbres arrebañadas que si­
guen a los amos como perros v
que aman el azote, les lanzaba
a puñados su palabra clara y ro­
tunda. con un gesto impecable
de creador.
Gritando con toda
la fuerza de sus pulmones — como
él sabía hacerlo —, que la polí­
tica es el buitre que se come las
entrañas de ese Prometeo que es
el pueblo. Sin importarle donde ni
como, en todos los actos donde se
agitaron los oprimidos, ahí estaba
la cálida palabra de Ortuzar, para
animar, orientar y defender a sus
hermanos de clase. Ortuzar no fué
uno más entre esa pléyade de lu­
chadores citados. El fué un hijo
del pueblo que pudo y supo ha­
cer de su clara palabra un arado
de lúa para que penetrara en las
densas tinieblas de la ignorancia
de los explotados. Su falta es boy
y será por mucho tiempo sensible
en grado máximo. Porque ese hijo
del pueblo fué uno de esos raros
ejemplares de hombres que, ha­
biéndose
enamorado ciegamente
de la libertad, vivieron sujetos por
el místico lazo de un inmenso ca­
riño hacia la Idea y ríe un pro­
fundo amor hacia la libertad.
En aquel artista de la palabra
—- él era zapatero —, pero era un
artista de la misma manera que
muchos artistas debían de ser za­
pateros —, jamás hizo entrar la
garrulería mítinesca, como lo ha­
cen tantos habladores que nos tie­
nen abrumados. Nunca, ni en los
momentos más felices de su ins­
piración, dejó a un lado su preo­
cupación docente de idealidad.
Pedro no pertenecía a esa medio­
cridad que grita sin decir nada;
es por eso que él pasó a ser un
símbolo orgulloso e indomable para
los desposeídos.
,
Y debe ser un símbolo para
todos los trabajadores, porque él
era hijo legítimo de de sus propios
méritos : « Homo doce te ipsuin »... Esta sentencia que de­
bía estar escrita en los umbrales
de la vida para que los hombres
la vieran y se ajustaran a ella, fué
para él, algo así como un perí­
metro del que nada lo hizo salir.
Y ese modestísimo zapatero,
a
fuerza de ingentes
sacrificios y
grandes desvelos, se hizo hombre
en la más amplia y alta concep­
ción de la palabra, logrando for­
marse una envidiable cultura en la
que él mismo fué lentamente mo­
delando su tipo de anarquista.
Esa cultura que le permite
adentrarse en la selva solitaria de
la vida para interpretar el susu­
rro de las hojas que juegan con
el viento; esa cultura que lo torna
pensador y lo obliga a lanzar por
la catarata de su garganta ese
incontenible y enorme torrente del
verbo quemante que le da forma
a la Idea; esa cultura es la qye
le permite extasiarse con el trino
de los alados trovadores en el ins­
tante en que abren sus delicadas
alitas para trasmontar las monta­
ñas ebrios de libertad y de infi­
nito.
Esa cultura es la que hace que
este eminente pensador proletario,
viva devorando los pequeños sím­
bolos de las grandes ideas, para
más tarde entregarlos a sus her­
manos de clase, apenas alumbra­
ran los primeros rosados rayos de
la aurora, para entregar a los ex­
plotados todos los secretos que la
noche silenciosa le entregara a su
corazón.
En la lenta carrera de los años
y en sus largas peregrinaciones,
donde quiera que se encontrara,
siempre agitó el mar de su pensa­
miento en enormes olas concéntri­
cas; siempre levantó un torbellino
con el huracán de su palabra que
apoyada por su acción y movi­
miento, obligaba a los hombres a
recogerse en el campo de la me­
ditación.
Por eso hemos dicho que Ortuzar era un símbolo, porque no
sólo era el hombre que constan­
temente bregaba en ei campo gre­
mial o sindical, sino porque él
representaba el esfuerzo perma­
nente y la voluntad tesonera que
tan queridas le fueron también
a Malatesta. Porque él fue la
enorme atalaya que la lucha eli­
giera entre los hijos del pueblo
que le vió nacer, y cuyo magní­
fico haz de luz no vieron los
malvados y' no supieron distinguir
los mediocres, a los cuales des­
preciaba.
Cuando en momentos tan cru­
ciales la sida vino a cobrar su
tributo
—
como lo cobró en
Falaschi, Durruti y tantos otros
héroes gigantescos del acratismo
A los m alogrados e inolvictimas d e los asesinatos
Franco y Antonio López,
víctimas d e los asesinos
fascistas, con profundo d o ­
lor y con ansias vindica­
tivas.
Vuestro gesto viril y libertario,
que el fascismo cobarde y homi[ cida
intenta en vano ahogar con vues[ tras vidas,
es
una
irradiación de
nuestro
f ideario.
Fuisteis a España plenos de opti[ mismo
para salvar la dignidad ultrajada
de un pueblo sojuzgado por la
[ espada,
la cruz,
el crimen y el mundial
[ cinismo.
Jóvenes y ardorosos idealistas,
al plomo de los perros del Estado
respondisteis con plomo destinado
■a las más nobles y bellas con[ quistas.
Caísteis en las garras asesinas
de los viles lacayos del tirano
y soportasteis su trato inhumano
cualcombatientes de una causa
I digna.
V despreciasteis al morir la mofa
de los cuervos de Dios sobre la
1 Tierra,
miserables heraldos de la guerra
y salteadores de la peor estofa.
Y sonando en un mundo de ar[ monía
descubierta la faz y alta la frente,
ante la horda infame y delincuente
repetísteis el «¡Viva la Anarquía!»
Himno de Libertad y desafío
a esa raza maldita de opresores
y de inmundos reptiles, servidores
de un perdulario con aires de pío.
Los traficantes del dolor humano;
estadistas, banqueros y comparsas,
hijos y padres de todas las farsas,
¡nada sabrán de vuestra muerte,
[ hermanos!
Canalla diplomática y artera,
de conciencia metálica y odiosa,
que hace verter la sangre generosa
de la juventud libre y sin fron[ teras.
Pero nosotros os recordaremos,
compañeros de ideal y de batalla;
en nuestros pechos la justicia
[ estalla
mundial — , y pulverizó su pen­
samiento, cerró su mano, aquella
mano leal y' generosa para los
trabajadores. Pero el eco de su
palabra y de su acción, seguirán
repercutiendo en los oídos de to­
dos los conscientes por muchas
generaciones todavía.
Y cuando los que imaginaron
sabores de ambrosía por los tri­
llados caminos « unitarios » re­
conozcan de una vez por todas
lo que significa la limpidez de
actitud hombrista y libre, aban­
donen las nefandas piruetas que
lograron atascar el carro tan brio­
samente movido por Pedro Ortúzar y los más destacados mili­
tantes ácratas del movimiento chi­
leno, los trabajadores, sin duda
alguna, volverán los ojos hacia
esta figura inolvidable que a
grandes rasgos hemos celebrado
y el anarcosindicalismo volverá a
ocupar o a superar el lugar que
un dia dió impulso y vida a la
lucha más recta y grandiosa de
les trabajadores chilenos, en Iquique, en Valparaíso, en Santiago,
en el centro y en el sur de este
teritorio digno de mejor suerte.
F elip e COSMOS.
y pronto a no dudar JU STIC IA
[ HAREMOS.
Hermanos de alma inmensamente
[ altruista:
simbolizáis la España universal
y con dolor profundo y fraternal
os ofrendo mis flores anarquistas.
Raúl CARBALLEIRA
N. de la R. — Canto de cisne
de un poeta vibrante y delicado,
que no tardó en seguir en el m is­
mo sacrificio a los dos compa­
ñeros cuya inmolación glorificara.
Un nouveau Uvre
«
LES
COLLECTIVISATIONS
EN ESPAGNE »
(L’ceuvre constructive de la Revolution espagnole). Editlons CNT.
Prix : 5,50 F. 10 •/• remise á partir
de 10 F. Pour commandes :
« E SPO IR ».
Del libro de mi vida
Reflexiones
de mi hija
I Suite d e la page 4.)
entró en la mansión qu e la más
pura anarquía o frece a los buenos
d e su estirpe, y d e él b eb ió los
sabios consejos vegetarianos y naturistas qu e le salvaron la vida fí­
sica y le estimularon en el amor
d e la humanidad.
En una d e sus últimas, m e d e­
cía Miguel, hablándom e d e Périch : « Nunca h e llorado tanto
com o el día qu e recibí la carta
anunciándome la mala nueva d e su
fallecim iento.
Cuando murió mi
padre no derram é
una lágrima,
al morir mi madre lloré un poco;
más cuando supe la desaparición
de mi maestro, mis ojos no tenían
bastantes lágrimas para calmar do­
lor tan inmenso... ».
C on es e dolor tan inmenso —
y tan sincero —• Miguel no ha c e ­
sado d e ser fiel a las enseñanzas
qu e aquella excepción d e hom bre
qu e
fu é
Périch sem bró en su
alma, en lugar y ép oca oportunos.
En
Barcelona
sigue,
com o
ejem plo entre pocos d e lo qu e es
la bondad y la firm eza d e espíritu;
consecuente consigo mismo y con
unos ideales de los qu e no a b d i­
cará jamás, a tal extrem o se con ­
funden am bos. El eligió d e la
Anarquia la niás bello, lo más se­
lecto, lo m ás idóneo a su tem pera­
m ento dulce y com prensivo. Y esa
belleza y tanta bondad d e carácter
se reflejan en U¡ luz d e su ojos,
en la eterna sonrisa d e sus la­
bios.
Allí
continúa
Miguel, fiel a
nuestro ayer, fiel a su Maestro,
y fiel, sobre todo a su com pañera
y a su hijita adoradas, por quienes
trabaja sin tregua, sin descanso,
todos los dias d e la sem ana, sin
concederse d e lunes a domingo,
un corto lapso d e reposo físico.
F eliz en la desgracia d e un ré­
gimen q u e le arrebata las fuerzas
por tanto luchar por la existencia,
Miguel lo es, sin em bargo. Huér­
fano d e cariño ostensible y d e con­
descendencia muda, siem pre soñó
con prodigar lo qu e a él le fa l­
laba y d e lo qu e él era fuente
inagotable. Su mujer y Su niña
acaparan su atenció-n y su so­
siego. Y si las on ce horas d e la­
bor cotidiana fuesen insuficientes,
Miguel trabajaría quince o diacioáho, m aldiciendo la bota qu e le
esclaviza más pensando en los dos
seres desvalidos qu e le aguardan
en casa...
¡ Bueno y valiente Miguel, a b ­
negado y sencillo, desinteresado
y humano ! Encarnación viva del
amor hecho hom bre, qu e en dos
lineas vacilantes sabes decir el más
herm oso y profundo d e los poem as.
Andrés
MARTINEZ.
UN RATO DE BUEN HUMOR
SAETAS ROJAS
No hace muchos dias hemos leído
en una revista que durante el
transcurso del siglo presente, o
sea 65 años, solamente en los
países
latino-americanos se han
pronunciado 86 pronunciamientos.
Hagamos cuentas : 780 meses
suman los 65 años que, repartidos
por los 86 golpes de Estado dan
el resultado escalofriante de una
« revolución » cada nueve meses.
Exactamente el tiempo de la ges­
tación para llevor un ser a la
vida.
Y en un solo dia, cada nueve
mes es y ¿ cuántos seres no perecen
por no dicidimos a dar el golpe
de Estado final con una verdadera
Revolución ?
A
Que lo acepten los académicos,
que los hombres de letras hagan
mutis en vez de decir alguna cosa
sobre la complicada literatura,
tiene un pase porque ellos poseen
estudios superiores y no se pro­
nuncian nunca en favor da aque­
llos que solo hemos aprendido el
abeoéi. Pero que en nuestros me­
dios, en los medios obreros, se
emplee un lenguaje intrincado,
lleno de palabras « técnicas »,
que a veces no las entiende más
que quien las ha inventado —
como las de Samblancaf, por ejem­
plo — y que algunas veces tam­
bién, para adorno de los párrafos,
son reproducidas de otros escrito­
res sin saber apenas lo que quie­
ren deeir, no dá facilidades de
entendimiento al humilde lector.
Suele pasar lo propio con los
anagramas' que hqy, al parecer, lu
cen mucho. Se emplean, según se
dice, para abreviar, pero como que,
habiéndose puesto tanto de moda
y
e x i s t i e n d o
tantos
lo más corriente es de que nadie
los entiende, a renglón seguido se
aclara lo que quieren decir con
todas las letras. ¡ Vaya abrevia­
tura I Si no se hiciera así, como
sea que el lector no ha podida
llegar aún a los sesos del escri­
tor, acabaria por decir, como aque­
lla maña de Madrid : « No me
vengas con fideos que es comida
enredosa ».
A
E l hombre de la cabeza —
quizá la más esférica del planeta
— que gobernó siete años en el
país de los Urales, antes de que
le echaran de su mandato, hizo
unas declaraciones a unos parla­
mentarios nipones, ¿ para asus­
tarles ? i para protegerles ? (¿?),
diciendo que estaba en posesión
del arma más potente del mundo.
Que solamente' al pensar en sus
efectos causaba horror. ¿ Qué es­
pera pues ?
Los americanos del norte, no
tan'redondos de la cabeza pero si
muy cuadrados, que no se arre­
dran ante ninguna amenaza, se to­
maron la cosa a guasa y se lan­
zaron al contraataque diciendo que
se trataba de una bomba de pro­
paganda.
Si contrariamente a las suposi­
ciones norteamericanas se tratara
de algún artefacto que tuviera que
surtir, centuplicados, los efectos de
la bomba de la Catedral de los
Siete Santos, de Sofia, en 1919, que
pulverizó una gran série de tragapanes, seguramente no faltarían co­
laboradores.
Siglo XX. ¡ Oh siglo XX !
¡ Los galeotes del ideal pensába­
mos dejar un mundo nuevo !
Sí, es nuevo, casi desconocido,
pero al revés de lo que imaginá­
bamos. Dejamos machos que se
peinan como las hembras y mu­
jeres que se arreglan como los
hombres. Cabello azulado, blanco,
rúbio, negro, maizado, rojizo y pla­
teado. Como una especie de « tra­
pero ». Un trapo para cada dia
de la semana.
Fuman, beben, gastan pantalón
y por las ciudades veraniegas mar­
chan
semidesnudas por las vías
más céntricas. Por las playas an­
dan con una o cero piezas, lu­
ciendo el garbo, o bien usan bi­
kini ¡ Bikini, para burlar el nom­
bre que los rascanubes hicieron
célebre convirtiendo aquel lugar
en un cementerio en el 1945. Antes
bailaban la bomba atómica.
¡ Ah 1 y los hombres haciendo
sport de comercio o comercio dbl
sport continúan dándole al balón.
¡ Qué desengaños - sufridos !
Pero todavía ~hay clases y es­
peranzas. Puede llegar un segundo
renacimiento.
*
Quedarán montañas de libros es­
critos sobre lo que fué el exilio
español y la guerra civil de Es­
paña. Generaciones futuras tendrán
necesidad de crear en las biblio­
tecas un catálogo aparte. Toda la
literatura ciue contienen, con el
tiempo, tendrá un deshielo convir­
tiéndose en un riachuelo de lá­
grimas y sufrimientos para ir a
arar al rio grande, al mar general
e todas las ludias. Porque, ¿ qué
fue España en su épica guerrarevolución de 1936-39 sino un epi­
sodio más do los muchos habidos
desde Espartano ? Entonces, a que
viene evocarlo tanto ?
Muchos países concentran
su
pensamiento recordando el pasado,
dormidos en sus laureles olvidando
el momento presente y el porve­
nir. Francia, por ejemplo, se con­
tenta y consume recordando al
corso, a una reina caprichosa y
despilfarrona, y al corta cabezas
de últimos del siglo XV III. Ingla­
terra con su Cronwell, los Estados
Unidos norteamericanos,
cultivan
el recuerdo de Washington y no­
sotros no olvidamos nuestro ensayo
corectivista como si ello fuese una
cosa nueva en el mundo.
Mientras, después de treinta años,
la pata militar que pisó El Pardo
aún no se ha levantado, nosotros
seguimos todavía con el recuerdo
sin haber encontrado la fórmula
que dé la solución a un equili­
brio de fuerzas. No sé quien dijo
una vez — puede ser que fuéra­
mos varios — cuando se discutía
sobre el problema de la reunificación de nuestra organización en el
exilio, que no por muchas uniones
que se hicieran se resolvería nada.
El establecimiento de la normali­
dad en España, dejando ya de
una vez los recuerdos aparte, es
una acción de armas. De dentro
y de fuera. No hay otra solución.
f Tan difícil es encontrar un ge­
neral ? El pueblo en la calle
diría el resto.
(Suite d e la p ag e Z.)
su amor a la libertad, removia los
que leen los secretarios de los tri­ cimientos de una sociedad hecha
bunales. De pie, serena la mirada, y sostenida por los que nacieron
frente a los que habían violado la con alma de siervos.
libertad, a los que oprimían al
siendo mama no puede ser papa pueblo y lo diezmaban, se en­
No se puede ser Parsiíal y po­
mañana y dueña del Vaticano ? contraban los que pretendían li­
bertarlo. Y en sus discursos y ma­ lítico a la vez. Por eso Francisco
nifiestos
clandestinos expresaban Ascaso repudiaba la política, base
su protesta hombres de la talla principal del autoritarismo en to­
¡
Hoy
la cinecia
adelanta de un Samblancat, de un Urales, das sus formas. La política es un
que es una barbaridad ! — decía de un Felipe Aláiz o de un Oro- animal sin entrañas y nuestro héroe
tenía sus entrañas quemadas por
cierto da un boticario de Lava- bón Fernandez.
piés — con lo que estamos de
Y aquellos tribunales compuestos el fuego de la reivindicación pro­
acuerdo. No puede ser más bár­ de viejos zorros jurídicos, tras el letaria y humana. En la pública
baro de lo que es el adelanto de deliberando de rigor, en el que la asamblea, lo mismo que en el
la ciencia. Está estudiando la for­ acusación de los señores fiscales grupo de afinidad o donde quiera
ma de destruir, en unas horas, lo pesaba mucho más que la razón que actuase, la combatía sin nin­
que se ha construido durante veinte y la justicia, aquellos tribunales gún miramiento, fuera quien fuese
siglos de civilización.
« serios » acordaron aplicar las su interlocutor. Y era muy capaz
de romper su relación afín hasta
Se marcha como los cangrejos más bárbaras penas a lo más bon­
con aquel « compañero de car­
en todos los sentidos,. Por ejemplo, dadoso del cenetismo y del acratel » que insinuase en su presen­
el idioma Esperanto que, ense­ tismo en España. Y por si ello
ñado en las escuelas primarias, fuera poco, la ley de fuga salía en cia la posibilidad de una entente
en no importa qué problema eco­
como lengua auxiliar, facilitaría el defensa de los malandrines. Allí
nómico o social que no fuese ba­
se
repitió
el
caso
de
los
Mártires
entendimiento de todos los seres
sada en la acción directa. De ahí
del planeta, sin tener necesidad de Chicago, corregido y aumen­
para ello de hacer ningún nuevo tado. En efecto : el anarquismo en que fuera uno de los más decidi­
presupuesto, extraoficialmente
es España se pobló de mártires con dos opositores de « los 30 », de
los Jurados Mixtos y del « voto
boicoteado.
Sin embargo en el anterioridad al 19 de julio. De
para las izquierdas con el fin de
mundo se hablan mil lenguas di­ nada servían las manifestaciones
impedir el triunfo de las dere­
ferentes. Solamente en Europa se de obreros que se agolpaban a las
chas ». i Acaso la izquierda como
hablan ciento veinte, veintinueve puertas de los tribunales o de las
la derecha
gubernamentales —
de ellas tan solo son útiles para mazmorras exigiendo una justicia
que so pisoteaba impunemente en preguntaba Francisco a los olvida­
diez millones de habitantes.
dizos — , na representa los mismos
La Biblia, para ser umversal­ el seno de una República de tra­
abusos de las derechas con sus demente conocida, ha tenido que ser bajadores... sin trabajo; ni el sen­
criaciones, los destierros, los tri­
traducida en siete cientos idiomas. timiento de solidaridad colectiva
bunales jurídicos o militares, la
Pese a todo hay que ver lo que siempre despiertan los graneles
corrupción judicial, el asesinato del
dolores
o
las
injusticias
en
el
alma
que se corre y adelanta... ¡Pronto
de los pueblos. No en vano son­ pueblo, el tormento de los pro­
llegaremos a la luna !
reían los « cruzados » a la sombra cedimientos de la justicia preven­
de aquellos gobernantes capaces tiva o criminal, la ley de fugas,
de cometer semejantes « errores ». la censura, la usura, la represión
en todas las cosas y en especial
Entre los literatos y periodistas,
La orgullosa y vengativa Juno del
derecho de asociación
?
cuando se quiere estigmatizar a intentando ahogar a los sobrevi­
¿ Acaso los treintistas o los filoun régimen de terror, se abusa de vientes troyanos para impedir que
treintistas se habían olvidado ya
la frase : « La paz de los cemen­ se cumpliera la voluntad de las de Casas Viejas, Castilblanco, y
terios » cuando mejor seria decir Parcas, es pequeña ante el intento Arnedo, del Parque
de
María
¡ viva la paz de los muertos ! de aquellos retardatarios que pre­ Luisa, de la Felguera, o de la
I Guerra a los cementerios !
tendían ahogar con la cárcel, la crucifixión de Asturias en 1934 ?
No habiendo podido estar en persecución ¡y las torturas el ger­ ¡ Fueron tantos los imborrables es­
armonía, en vida, con todos los men que ya tenía vida. Las acu­
cenarios de sádica represión gu­
que en ellos yacen, después de saciones y las condenas, y la forma
bernamental contra los trabajado­
muerto quisiera tener un terreno como los defensores de la libertad res y el sufrido pueblo español... !
y
la
justicia
eran
represaliados,
ge­
aparte, con la misma inscripción
El fuego de sus palabras que
que tiene al pié de su tumba, en neraron la popularidad de los anar­
soplaba el viento de la pasión por
Oslo, el filósofo y
dramaturgo quistas en el sentido de acepta­
todo lo libérrimo y las tumultuo­
Enrique Ibsen : « Si vienes a vi­ ción y obsecuencia hacia los hom­ sas reuniones a que ellas dieron
sitarme no te acerques. Habla bajo. bres y mujeres quq habían sabido lugar, le produjeron un efecto
interpretar sus sentimientos, pres­
No me despiertes ».
tigiándolos y mereciendo de la pú­ contrario al esperado : fueron causa
Antonio VIDAL.
blica opinión el tácito reconoci­ de enemistades y hasta de repu­
Hyéres. Hogar de los Pobres.
miento de ascendiente, de influen­ dios. hacia su clarividencia men­
Julio 1965.
tal, cuando él buscaba sólo armo­
cia y hasta de autoridad moral.
En alas de este prestigio y de nía y comprensión, aunque también
esta popularidad se elevaban ha­ le ganaron el acendrado cariño de
cia el infinito los sueños de Fran­ militantes como Buenaventura Ducisco Ascaso. La C.N.T. llegó a rruti — quien derramaría lágrimas
ser para el gobierno como una es­ de dolor ante su cadáver abatido
pada de Damocles. Y con sus en la toma del Cuartel de Atara­
aciertos — y también sus erro­ zanas — , de Eúsebio Carbó y de
tantos otros que lo estimaban do­
res — , su idealismo, sus sueños,
tado de cualidades incomparables
de sentimiento, de pensamiento y
acción.
A
Y vino el asalto al Cuartel de
Atarazanas. Era el 20 de julio de
1936, de madrugada, cuando la
ráfaga de una ametralladora fas­
La idea no es mía. La oí por factor geográfico es sin duda al­ cista le destrozó el cráneo donde
por vez primeral en el Centro de guna otro poderoso
aglutinante atesoraba la belleza de sus eleva­
Estudios de la calle St-Denis. Es que crea una comunidad de rela­ dos conceptos de profundo amor
muy posible que las entidades tu­ ciones, de intereses ¡y es además por sus semejantes. En la ciudad
vieran alli otro nombre, pero lo el núcleo que permite la más ele­ Condal, como un Etna, el volcán
que menos importa es la palabra. vada representación de la persona de los anhelos de liberación que
Vayamos, pues, a lo esencial.
humana porque para ello basta bullía en el pecho de nuestro inol­
vidable compañero
se
apagaba
La concepción libertaria de la con su presencia.
abruptamente, dejando una estela
sociedad tiene dos bases. El sin­
Sin embargo no existen orga­
dicato en lo económica y el mu­ nismos que en la vida ciudadana de sentimiento indescifrable entre
nicipio libre en la organización de ejerzan parecio-a función a la del los « hijos del pueblo » que» jamás
se borrará, ¿ Cómo mostrases in­
la vida ciudadana. La magnífica sindicato en lo económico.
diferente ante el dolor proletario ?
herramienta que el sindicato re­
El municipio de origen estatal
presenta se evidencia en todos los puede tomar y ejecutar sus deci­ Y rompiendo con la marsellesa de
órdenes. Capaz de movilizar gran­ siones, sin que una oposición sana todas las rebeliones que él tanto
había contribuido a despertar en
des masas, es además el crisol y permanente ponga en tela de
donde se forman las conciencias juicio su actuación, canalice vo­ el espíritu de los trabajadores, su
obreras, el arma de lucha por ex­ luntades. organice campañas y a holocausto, poseyó ¡a virtud de ace­
lerar el ritmo de los corazones de
celencia y más allá de todo esto través de todassus
actividades,
una estructura viviente de la nueva modele las conciencias y haga sur­ cuantos le habían seguido en el
organización de la economía, dis­ gir las personalidades aptas y vo­ combate de aquel amanecer ju­
puesta a cada momento a entrar luntariosas, capaces inmediatamente liano, y con el denuedo que solo
en funciones y asegurar la conti­ y sin fallos de hacer de las Enti­ tienen los que escuchan con el
oido del pecho el grito de an­
nuidad del proceso económico.
dades de acción urbana los futuros gustia que arranca a las entrañas
Cierto que al sindicato también Municipios Libres.
el dolor colectivo, fué tomado el
se le pueden hacer reproches, pero
Visiones muy teóricas parecerán cuartel, principal baluarte del fas­
estos van dirigidos más bien a su estas; visiones que solo
cierta cismo. Y aquella conquista que fué
uso y orientación, que al orga­ práctica con sus inevitables tan- gloriosa, puede afirmarse que se
nismo en sí.
teos podrán consolidar. Pero vi­ le debe a él que tan cara le costó.
Pero, aparte las deficiencias ci­ siones al fin, que
aparecen tan Y el hombre que había luchado por
tadas, por su propia constitución, realizables que
bien valdría la la libertad de los esclavos del sa­
la acción de los sindicatos es li­ pena de estudiarlas de cerca. Para lario, tuvo en el último instante
mitada y hay funciones y perso­ que al menos en nuestro exilio tan la rápida visión del triunfo de los
nas (ancianos, inválidos...) que es­ estéril, a través de tanta inercia débiles sobre los acaparadores de
capan al marco sindical.
y de tantos desgarrones.
pueda la fuerza bruta, de la revolución
sobre la reacción en suma. Fué
El municipio libre es el segundo esbozarse alguna base sólida que
por eso que murió como mueren
concepto libertario de unidad so­ cimente las viejas y siempre nue­
los verdaderos héroes : con la
cial que agrupa las personas, no vas esperanzas.
sonrisa en los labios.
EM ILIO .
ya según su labor creadora, sino
según su lugar de residencia. El
Paris. Julio de 1965.
C osm e PAULES.
Í
/Zibteá úpinióneS
Dejamos a muchos arrastrasables, como fantoches, represen­
tantes de Estados. A generales,
ministros de Educación Nacional,
y a burgueses y aristócratas con
carteras de Ministerios de Trabajo.
Todas ellos llevando funciones de
cosas que no entienden ni tienen
la más pequeña noción. A doctores
como jefes de gobierno, dejando
vacíos en los hospitales, clínicas y
sanatorios, donde tienen que acu­
dir zapateros y ortopédicos para
que los enfermos puedan tenerse
de pié, y puntilleros o matarifes
para que los pacientes acaben de
sufrir.
Desde hace algunos años la re­
ligión católica se encuentra bajo
reinados de papas que dicen que
quieren
aproximarse a la clases
más modestas del pueblo para re­
mediar su situación de esclavitud
y se celebran para ello, moderni­
zando el sistema antiguo de « a
puerta cerrada », concilios obis­
pales, arzobispales y cardenalicios
dando entrada a los mismos, co­
mo observadores, a sus « herma­
nas » i esposas o hijas ?, las cu­
carachas. Hoy todavía, por ser
una innovación son mudas. No
cantan. Solo escuchan, rezan y
apenas. Otro dfa hablarán y más
adelante — no sería extraño —
« paparán ».
A los incrédulos nos será indi­
ferente y a los creyentes les será
igual, pues lo mismo les dará estar
protegidos por un papa que por
una mama. ¿ No hay reinados femininos ?
Por qué la mujer
F ran cisco ASCASO
Entidades de acción urbana
LA REVOLUTION DES VALEURS
(Suite d e la page ])
par ces nouveaux venus dont la
source d 'origine n’a aucon rapport avec les sources cependant
acceptées dans tous les temps
passés.
Des centres nouveaux d’approvisionnement en matière première apparaissent soudainement, la
plupart du temps plus accessi­
bles que les centrés primitifs et,
pour cette raison, sont la cause
de la dlsparition de ces sources
— cependant aussi vieilles que le
monde — et cela en quelques années et pour un grand nombre
de matières.
La
transformation
actuelle
s’accentue, dépasse méme ces objectifs cependant et déjà déroutants.
Qui n ’a entendu, vanté, chanté,
louangé, porté aux nues, le « génial artisan français » dont las
miains prestdgieuses eníantalent
des chefs-d’oeuvre de beauté, de
flnesse ? Depuis un certain temps,
cependant, le progrés a écarté ces
valeurs qui flrent longtemps la
richesse de réglons entièrcs et
cela pendant des siècles. Les spécialisations individuelles et régionales pour lesquelles tant de guer­
res, tant de misères, tant de crimes ont eu lieu, ces valeurs qui
furent admises et reconnues comme une évídence méme — et fort
justement d'allleurs — par des
dizaines de générations successi­
ves, s’évanouissent sans transaction au souffle puissant du pro­
grés.
Les valeurs se déplacent, telle
est la constatation des temps ac­
tuéis. De très vieilles, orgueilleuses de leur solidità plusieurs
fois séculaire, ayant bravé vents
et marées, bourrasques et tempétes, gisent maintenant, lamen­
tablement inútiles, rldiculement
impuissantes et vieillies, víctimes
d’un passé à jam ais révolu. La
conception de la production a
complètement renversé les événements et les organisations cepen­
dant si solidement ancrés dans les
habitudes et les moeurs et de la
collectivité et de l’individu.
Les mains hábiles de l’artisan
étaient indubitablement nécessaires, indispensables, irremplaçables
pour dònner au produit ce fini
devant lequel s’extasiaient profa­
nes et connaisseurs. C’est le tra vail personnel passé autour d'un
objet, d’un seul, d’un unique. qui
faisait la valeur supérieure de cet
article. Ces soins tout particuliers
permettaient sa qualité supérieure
sur le grand nombre. Nombreux
encore sont les ouvriers dont la
réputation de « maitre d’oeuvre » était justement établie dans
ce domaine dans leur jeune.-se.
C’est dire la persistance encore
récente de oonceptions plusieurs
fois centenaires.
De nos jours — et depuis peu
alors — un renversement radical
a eu lieu : c ’est la multiplicité
qui fait la qualité. Renversement
in o u ï! Révolution grosse de conséquence ! Toute la révolution
actuelle — la révolution industrielle, la révolution économique,
la révolution sociale s’inspire au
fond de ce bouleversement, de ce
chambardement. E t l ’un des plus
curieux paradoxes de l’actualité
qui en est cependant si fèrtils,
réside dans le fait que ce sont
les conservateurs sociaux — capi­
talistes et bourgeois — qui en
reconnaissent
l’immense portée
inédite et radicalement chirurgicale, engendreuse de « monde
nouveau » et les progressistes
sociaux — les révolutionnaires —
qui, l’ignorant, passent à còté de
moyens — des seuls moyens efflcaces — leur assurant dés main­
tenant les possibilités d’anéantissement d’un régime croulant et
l ’instauration immédiate de son
successeur.
LA QUALITÉ
PAR LA QUANTITÉ
Car la révolution actuelle de
l’économie — qui perturbe à mort
le régime qui ne reconnait de
droits qu’à l'économie en niant
’es besoins du social — terrasse ce
régime privé de bases stables,
immuables, « granítiques ». Les
bases ébranlées font choir le ca ­
pitalisme. La qualité obtenue dès
maintenant par la quantité, la
qualité, fonction du plus grand
nombre, du toujours plus grand
nombre, cause la révolution éco­
nomique
et
indique
l'avenir,
l’avenir de l'économie. Cette for­
mule nouvelle, cette simple fo r­
mule qui semble si innocente par
sa brièveté méme, entrame une
dégringolade gigantesque de tout
ce qui existe, de tout ce qui a
existé. C’est le renversement to­
tal de toutes théories et de toute
production.
En effet. Jusqu’alors — et en
vertu de tout ce qui précède —
nous avons vu que les rapports
entre hommes étaient basés, de­
puis le commencement de l’humanité, sur la rareté du produït. La
valeur essentielle, initiale, était
la pénurie. Le progrés techniquement, candidement et sans penser à mal, jette à bas la formule
ancestrale, raison d’étre des di­
zaines et des centaines de milliards d’étres humains qui ont
vécu, travaillé, peiné, souffert et
joui de la vie sur ce globe tir raque depuis que des circonstances diverses ont fa it apparaítre
l’humanité. La valeur nouvelle est
on ne peut plus opposée : c’est
l’abondance, abstraction faite des
consldérations — ou des conjonctures — momentanées, essentiellement partlculières et de duréc
relativement brève, qui caractéri■■ent les années « m aigres» actuelles.
La base de l’économie future —
ímmédiatement future, car elle
a déjà supplanté nombre de rap­
ports dans quantité de cas —
c’est la quantité. En raison de
cette nouvelle conception — née
du progrés industriel — il ne peut
plus naitre d'industries de petite
envergure : pour étre viables, il
leur faut naitre géantes. Ceci
supposerait, si nous transplantions
ce phénomène sur un autre plan,
la dlsparition de la première enfance pour sauter sans transition
aucune de l’enfantement méme
à l ’adolescence. Les stades du
nouveau-né, du bébé, des perío­
des infantiles et au-delà, sont
supprimés. L ’enfant nait àgé de
20 ans !
Il est évident que cette éventualité — naturellement impossi­
ble dans ce domaine — exigerait
une refonte totale et de nos conceptions et de nos organisations.
C’est toute l ’éducation, c ’est tout
’e lent travail d’assimilation —
du bébé à l’àge inclu — qui serait
mis en cause. C’est aussi la révision radicale des notions éoonomiques établies
qui
s’imposeraient : vètements, nourriture,
habitation, etc. En un mot, un
monde passé serait forcément à
rejeter Ímmédiatement, un monde
nouveau à créer de toutes pièces. Eh bien ! c’est ce qui se
passe actuellement par ces naissances industrielles géantes : une
révision complète est non seulement souhaitable — les souhaits
et les voeux furent de toutes les
èpoques — ce qui ne motiverait
pas, par conséquent, l’emploi des
termes innovation et renverse­
ment — une révision est done non
pas souhaitable, ce qui est insufflsant, mais s’impose par la
nature méme des faits, qu’on le
veuille ou non.
Un exemple nous est foum i par
l’industrie de l’automobile. In ­
dustrie inévitablement progressiste en ce sens qu’elle recherche,
fu ’elle doit toujours rechercher
l’utilisation la meilleure des m atériaux — des matériaux anciens
et nouveaux — et des conceptions nouvelles des forces de la
nature canalisées par le génie
humain. En d’autres termes, sa
raison d’étre réside dans une évolution continuelle du progrés, et
dans son application pratique.
Ceci suppose alors une vue d ’ensemble du produit — l’auto —■
englobant toutes les formes in­
dustrielles de la confection. P ratiquement, cela revient à cons­
truiré un nombre considérable
d’ateliers spécíalisés, puisque l ’usine doit, pour pouvoir suivre le
progrés mouvant e t
constant,
construiré et assembler les pièces
les plus disparates, en provenance d’industries diverses et paríois
antagonistes. Mais ceci exige également la construction d’immen­
ses bureaux d’études, oü de nom­
breux ingénieurs et dessinateurs
tracent les plans détaillés d’un
produit en perpétuel changement.
Chose plus significative encore,
la création d'un laboratoire, immense et doté des demiers perfectionnements de la technique,
oü pensent et ceuvrent de nom­
breux savants, éminents et recherchés, devient indispensable.
Or, tout ceci est impossible à la
petite industrie, à la petite usine.
La plus grande usine produirà,
produit l’article le meilleur, la
qualité supérieure parce qu’elle
dispose « du plus grand bureau
d’essai, d’études et le plus grand
laboratoire ». Tout se lie, s’enchaine. Le savant — à l’inverse
de ce qui s’est toujours passé
jusqu’à une époque récente — le
savant isolé est impuissant ou
presque. Les découvertes sensa-*
tionnelles sont le résultat d’efforts
collectifs des savants du monde
entier. Les découvertes « indivi­
duelles » sont, ou mortes ou insignifiantes en valeur réelle, révolutionnaire. C’est le laboratoire le
plus grand du monde qui fera,
qui fait, forcément, la plus gran­
de découverte du monde.
Les recherches entreprlses pour
la désintégration de l ’atome, tant
recherchée, nous le prouve, si toutefois nous avions besoin de preuves. L'aiguillon-guerre, l’absolue
nécessité des divers belligérants
d’avoir à triompher sur l’adversaire, a exacerbé les recherches
collectives, monstrueuses, quan­
titatives. Le monde entier n ’a
été qu’un laboratoire fiévreux en
vue de découvrir les moyens
gigantesques, l’invention invisible,
sans parade possible, qui assurera
la victoire. Le but recherché fut
atteint par les pays dotés des
laboratoires les plus grands, des
moyens les plus grands, du per­
sonnel le plus nombreux. Nous
posons comme vérité évidente,
n ’exigeant nulle
démonstration,
que la désintégration nucléaire
n’eut atteint le degré de ses connaissances
actuelles, que plus
tard, beaucoup plus tard, si les
recherches eussent resté confinées
parmi les chercheurs Isolés, ou
insufflsamment groupés.
Le « gigantisme » est done
une nécessité naturelle, quoique
perturbatrice. E t s’11 est indis­
pensable, il est également — et
heureusement — générateur de
notions nouvelles, de possibilités
heureuses pour l'hum anité puis­
que le produit le meilleur sera
celul fabriqué en plus grand
nombre.
Marcel LEPOIL.
(A suivre).
Le crépuscule
des gouvernemenfs
(Suite d e la page 8.)
ment ou serait balayé par le dynamisme résultant de la libre
association et la reconnaissance
de la compétence. La constitution
de l ’une e t la reconnaissance de
l’autre étan t choses nature’les,
l'autorité de la contrabate n ’aurait plus à intervenir et la li­
berté
individuelle
serait
une
réalité.
L ’impossibilité actuelle de gouverner qui se constate pour tous
les gouve-nements et sous tous
les climats confirme le bien-fondé
d'une telle prédiction.
DU GOUVERNEMENT
A L’ANARCHIE
I e s morceaux des E tats démantelés par la guerre et la décomposition de l’économie ont été
rassemblés dans le but de les
faire revivre comme autrefols; lis
ne font que vivoter. Des constitutions polítiques nouvelles volent
le Jour, qui tendent à permettre
de gouvemer. Mals celles-cl, aussitót ratiflées, laissent paraitre dans
l’application
les
contradlctions
dont elles fourmillent. Au moment
de les appliquer le législateur ne
peut cacher qu’elles portent en
elles les germes de leur propre
destruction, e t les gouvemements
sont des objets de plus en plus
frágiles.
Le capitalisme étant complète­
ment discrédité auprés des mas­
ses, il ne reste plus, pour que
s’effondrent du méme coup toutes
les institutions oppressives. qu’à
détruire complètement l’illusion
parlementaire et gouvernementale, soigneusement entretenue par
les marxistes ou apparentés. C’est
à ce prix que la révolution est
possible.
Après l’expérience de 1936 en
Espagne (participation de mili­
tants sincères à des combinaisons
polítiques dans le but de servir
la révolution), expérience qui devait étre faite pour que soit
irréfutable la thése anarchiste du
non-gouvernement, il n’est plus
permis — il n’est plus excu­
sable — d’accorder un crédit,
aussi petit soit-il, aux expédients
gouvernementaux, méme en période exceptionnelle.
...Et s’il se trouvait des raisonneurs pour nous expliquer —
par le jeu d’une dialectique que
nous leur laissons — que dans
l’intérét de l’anarchisme il est des
secteurs politiques avec lesquels
des compromis de caractére prétenduement révolutionnaire sont
souhaitables, quúls sachent, ces
éléves indignes, qu’ils prennent
Unamuno, a la luz del recuerdo
(Suite fie la pae<- 4.)
Basta por hoy
Un abrazo de Miguel Unamuno.
E l rector de la
Universidad de Salamanca
Particular.
Febrero 07.
Sr. don Miguel Utrillo •„
Mi querido amigo : Aunque
no me ha Ud. contestado aún —
hoy 15-11 — a la que le escribí
ahí le presento a mi amigo Mr.
Royal Tayler, afiieionado, como us­
ted a cosas de arte. Sé que se en­
tenderán. Procúrele relaciones y
hágale grata y provechosa su es­
tancia en ésa.
Y escríbame.
Es su amigo,
Miguel de Unamuno.
La circunstancia de que en una
de las cartas figure una composi­
ción poética que, no quiero in­
sistir pero me parece, como digo,
que permanece inédita, me lleva
de la mano a recordar a sus bió­
grafos y antologistas que, en el
número correspondiente al mes de
diciembre de 1903 de » Peí i
Ploma », mi padre insertó otras
poesías de Unamuno que tampoco
me arriesgaría demasiado en afir­
mar que han sido recopiadas. Ya­
cen en este magnífico « corpus »
del arte y de la literatura del no­
vecientos. Yacen y esperan...
Como el lector ba podido obser­
var, estas tres cartas son intere­
santísimas y desde luego, muy de
Unamuno. En particular la pri­
mera. posee un enorme valor auto­
biográfico. La segunda gracias a
los versos, hasta divertida. Y la
tercera, a pesar de su brevedad,
dió origen más tarde, a una amis­
tad excelente, que unió para siem­
pre a mi padre con Mr. Royal Tay­
ler, un norteamericano naturali­
zado más tarde francés, autor, en­
tre otros libros, de uno sobre Es­
paña, sencillamente admirable y
titulado « Spain, a Study o her
life and Arts » y, también, de los
mejores especialistas del mundo en
arte bizantino.
Miguel V TR ILLO .
(Publicado en « La Vanguar­
dia », Barcelona, del 26-2-1965).
(1) Revista qu e dirigía m i p a ­
dre, don Miguel Utrillo, y aún no
superada en calidad tipográfica y
por su contenido.
(2) Revista qu e crearon mi p a­
dre — qu e la llegó a escribir to ­
talm ente — y Ramón Casas, que
la ilustró tam bién, durante va­
rios números, él solo, con sus años
hoy, insuperables dibujos al car­
boncillo.
position aux cótés des ennemls
de la révolution.
Le capitalisme se perd dans ses
contradictions. Les gouvemements
qui ne donnent rien et demandent beaucoup, s’effondrent sous
le poids de leur inutilité e t de
leur incompétence. Us en sont à
leur crépuscule. Un crépuscule
qui doit préluder à la Révolu­
tion de laquelle surgirá la libre
Fédération.
Au delá de cette perspectíve,
aucune solution ne s’offre plus à
l’humanité.
Place,
maintenant,
au non-gouvemement : à l’Anarchie !
Henry BOUYE.
Siluetas
(Suite d e la p ag e 3.)
exterionnente, seguro que no lo
harían, sino que criticarían para
enmendar posibles o probables
nuevos errores.
Se han visto en el curso de
nuestra existencia casos de verda­
dera responsabilidad cívica, en
donde los autores se han compor­
tado como verdaderos incultos al
rehuir intervenir en asuntos de su
propia incumbencia,
dejando a
merced de los irresponsables todo
aquello que pudo ser evitado.
No queremos hacer recordar a
nadie lo que pasó en tal época,
en tal lugar y en tal año, porque
no nos gusta hacer de confidentes,
puesto que si tal hiciéramos se­
riamos indignos de llamarnos lo
que nos llamamos. No estamos en
este plan. No somos tan bajos.
No nos valemos de la delación para
desacreditar a este o aquel que
no nos es simpático. Sólo inten­
tamos inquirir, indagar lo que en
un principio nos pareció sospe­
choso, para después poderle cri­
ticar o censurar, no con el interés
del policia, sino con el de hom­
bre.
Nosotros opinamos que es así
como se llega a formar un juicio,
lo más exacto posible de lo que
vamos a censurar. Claro que todo
esto requiere su tiempo, y a veces
se pierde la ocasión, siendo esto
preferible a la calumnia, ya que
todo lo que se desconoce y se critica
lleva en si el sello de la difama­
ción, puesto que es una suposi­
ción o maldad, no una verdad
comprobada.
Pero en el mundo moderno, en
este mundo de la velocidad y de
las comodidades supérfluas, no se
para mucho tiempo en la reflexión
v se juzgan las cosas al ritmo ace­
lerado de la aviación a reacción,
resultando lo que resulta y como
resulta. Todo esto es natural que
no ocurra de otra manera al com­
probarse eficazmente lo uno y lo
otro, y de manera global todo.
Hqv no se vive como ayer y
mañana no se vivirá como hoy;
siendo esto una exactitud matemá­
tica, el pensamiento sufre la misma
transformación sino cuenta con el
pleno convencimiento de que no
ha cambiado nada que le haga
resolver los problemas sociales de
otra manera.
No hay que criticar por capri­
cho o sistema, sino optar por los
conocimientos que nos inducen a
poner en evidencia lo que ha de
ponerse,
fijándose
siempre
en
nuestra condición y no en la de
los otros, para más tarde señalar
las faltas cometidas. Lo sistemá­
tico sólo conduce al descrédito, no
a la verdad.
Nuestras observaciones no pue­
den ser otras que las aqui
manifestadas, porque lo hemos
visto con los ojos, no de la pasión,
sino de la exactitud, y seguiremos
enjuiciando la crítica como un fac­
tor de valor importantísimo para
el hombre y la sociedad, siempre
que posea imparcialidad y sentido
común, que es lo principal para
saber criticar sin ánimo de perso­
nalizar en nadie, y si el de acla­
rar lo que exista de dudoso en los
conceptos vertidos.
MINGO.
Echos... de Presse
UN DES PLUS G R A N O S
FLEA UX DU MONDE. — Pour le
maintien de toutes les armées et
leur besoin que de dépenses inú­
tiles qu’il ne íaut pas oublier de
dévoiler le plus cautement possi­
ble ! Ainsi les divers pays dépensent, en collaboration, des m illiards; pour la Prance, avec sa
forcé de frappe les dépenses deviennent astronòmiques; mais ce
qui est plus cynique, alors que
cette forcé utilisée peut avoir
pour la population française des
conséquences les plus désastreuses,
le gouvernement prévoit pour quelques-uns de ses participants et
privilégiés des abris secrets, et
máme pour des avions k utiliser.
Voilà le tltre d’une Information ;
DANS LES A BR IS SEC R ETS DE
LA FORCE DE FRAPPE
FRANÇAISE...
25 « MIRAGE IV » CHARGES
DE BO M BES ATÒMIQUES
Quant k la population, elle peut
crever, dans une trés grande partie, sinon toute;; cela Importe peu
et ce qui ne fera pas l ’ombre
d’une doute, car en comparaison
de ce que possédent en armes nucléalres les ennemls éventuels de
la France, que ce solent les U.S.A.
(surtout, n ’est-ce pas !...) ou l’U.
R.S.S., ce ne seront les quelques
bombes atòmiques françaises qui
pourront faire grand mal à un
de ces pays, en supposant qu’elles
arrivent à destination, mais plutót attirer la foudre et provoquer l’anéantissement de la popu­
lation et la vitrification du territoire par les bombes ennemies.
E t alors en supposant que les
personnalités abritées à Tavernes
et ailleurs, adm ettant qu’elles
échappent aux explosions, comment et combien de temps pourront-elles vivre, les produits à
consommer étant détruits ou inutilisables ? Je ne sais si ces per­
sonnalités réfiéchissent à ce qui
peut les arriver; si non il reste à
constater qu'elles sont atteintes
de folie, ce qui n’en est pas moins
dangereux.
Cela se confirme par les derniers actes m alfaisants des <gou­
vernements français, en se débarrassant des déchets des divers
engins nucléaires.
En déversant
l’hypérite, malgré la soi-disant
étanchéïté des containers, dans
la mer du Nord, le golfe de Gascogne, et le golfe du Lion en
Méditerranée, les poissons sont
empoisonnés, ce dont les humains
ne peuvent tarder à en subir les
conséquences.
E t la fabrication de la forcé
de
frappe
française continué,
malgré íes avertissements et protestations d’un nombre de savants
competents en la m atière; ils ne
manquent pas d’ajouter qu’elle ne
peut étre qu’inopérante et de plus
dangereuse pour la population
française; aussi lorsqu’un monsieur qui n ’est nullement antimilitariste émet son opinión que
la presse du 1 juin 1965 reproduit, j ’estime utile de la repandre :
« LA FORCE DE FRAPPE
FRANÇAISE SERA INCOMPLETE
E T IN UTILE »
afïirme M. Maurice BERTRAND,
conseiller à la Cour des comptes.
PA R IS.
« Une panoplie atomique incomplète est iiratile, car
il n ’existe pas de défense atomique partidle, mais seulement totale : c’est le seul véritable argu­
ment contre la forcé de frappe
française car la « crédibilité » en
une telle forcé n’existe pas », a
notamment déclaré, au Club des
Jacobins, à Paris, M. Maurice B ertrand. conseiller-référendaire à la
Cour des comptes. »
Dans mon réquisitoire contre les
armées (je recomíais que cela en
est un) j ’estime bon de relever
les compliments et congratulations que les gouvernants se font
entr’eux mème si auparavant ils
ont été adversaires. Ainsi il est
de notoriété publique que Franco
a été le còmplice d’Hitler. H ne
pouvait en étre autrement; que le
dictateur du peuple espagnol montra sa reconnaissance au gouver-
nement assassin que fut Hitler
qui fit mitrailler le peuple espa­
gnol, cela est à constater. Mais
ce qui dépasse les bornes est que
le grand ennemi que fut de
Gaulle contre Hitler fasse, actuellemlnt, le flagorneur vis-à-vis de
Franco. Sans vouloir remonter
trop loin, je me contenterai de
présenter une preuve récente en
donnant un court entrefilet d’un
article publié dans « La Dépéche
du Midi », du 12 mai 1965 :
« PAS ÇA !
par Georges GUILLE,
sénateur de l’Aude
Le journal « Le Monde », du
7 mai 1965, a rapporté les commentaires que — sous de gros titres — la presse espagnole n’a
pas manqué de consacrer aux récents entretiens du president de
Gaulle avec l'am iral Nieto Antufiez, ministre de la marine de
i< tras los montes e».
Ce dernier, en quittant l’Elysée,
a falt, aux correspondants des
journaux ibèriques, les déclarationg
suivantes :
« Les chaleureuses paroles dont
le président de la Républlque
française s’est servi pour parler
de PEspagne et du Caudillo m’ont
réellement ému. Au moment des
adieux, il insista encore et me
dit : « Transraettez au général
i' Franco ma profonde admiration
« pour le grand róle historique
« qu’il .a joué et pour tout ce qu’ll
« fait actuellement pour l’Espa(( gne. »
J e n ’en finirais pas à relever
les méfaits de tous les gouver­
nants et de leurs castes militaires.
Mais à cóté des usages pour lesquels les militaires sont employés,
certains
hommes
officiels
ou
non, vantent des bienfaits rendus
par des forces armées; ce qui me
paraít abusif et pour cause. En
période de paix (relative, s’entend) les militaires peuvent rendre Service; voyons ce qu’il en
est. Des calamités surviennent :
ouragans, cyclones, tremblements
de terre, éruption volcanique, in­
cendies de foréts, accidents de
montagne et autres, on fa it appel
aux militaires; mais alors, s’il n ’y
avaít pas de militaires, ne réagirait-on pas contre ces calamités ?
C’est insensé de pouvoir penser
ainsi. Ce n ’est pas une raison
parce que les pompiers sont organisés militairement que tenant
compte de leur utilité, ils ne pourraient agir selon les besoins, au­
trement qu’en militaires; d’ailleurs dans des endroits oü il n ’y
a pas eu e t oú, mème actuelle­
ment, il n ’y a pas de corps de
pompiers, les populations ne restent pas inactives devant un in­
cendie ou une calamité.
De mème en mer, les pécheurs
civils, ou équipages de bateaux ci­
vils n'atterident pas les militaires
pour organiser des secours selon
les besoins, et ce n ’est pas parce
qu’ils ont été militaires qu’ils
agissent, c ’est par nécessité et so­
lidari té naturelle.
Que j ’aborde, succinctement, le
problème de la circulation, qui en
l’époque actuelle et suivante est
et deviendra de plus en plus angoissante. Ce sont des policiers,
qui sont des militaires : gendar­
mes, agents de ville ou C.R.S.
qui règlent la circulation, parfois
trop souvent de façon autoritaire
suivie de sanctions, plus ou moins
justifiées. Mais si un jour, l ’organisation sociale se transforme
plus librement, que les humains
se soient débarrassés des castes
militaires ainsi que des policiers,
parce qu’étant plus compréhensifs.
ils agiront plus rationnellement,
ne peut-on admettre que des ci­
vils. avec eompétence, et sans autorité remplacent les policies, pour
une bonne circulation ?
De mème sur les p 1 a g e s ,
oü de n o m b r e u x
estivants
s’éfcruitent, il y a des maitres
baigneurs et secouristes éventuels
civils qui remplissent bien leur
róle; ce ne sont pas des mili­
taires qui peuvent mieux agir.
Alors, quelle utilité ont les mili­
taires de plus que les civils ?
Aucune, ce me semble !
LE C R E P U S C U L E
d es gouvernem ents
UN
P R EJU G E
TENACE
Les rapports humains sont faussés par une foule de préjugés. Cer­
tains de ceux-ci disparaissent rapidement pour faire place à
d’autres, plus conformes, plus
adaptés aux nécessités de l ordre
établi.
H en est cependant qui sont
ancrés dans les moeurs au point
de résister à l’épreuve du temps
malgré ce qu’ils ont d’absurde.
Parmi ces derniers il faut s’arrèter tout particulièrement à un,
qui tient une place de choix et
dont les conséquences, dans les
faits, sont incalculables
c ’est
celui par la gràce duquel tant de
bons esprits, dans un monde qui
se dit évolué, demeurent persuadés que le principe gouvernemental
est bon; que seule la méthode
selon laquelle il est appliqué de­
termine les résultats qu’on peut
en attendre.
L ’absurdité du èystème n’est
pourtant plus à démontrer; et
ceux-là mème qui ont l’expérlence
de l’exerclce du pouvoir ou ambltlonnent de gouverner ne se font
généralement pas beaucoup d’illusions sur les vertus créatrices de
l’appareil gouvernemental ni sur
ses possibilités de coordonner les
diverses activités humalnes.
La guerre de 1939 et les événements qui l’opt précédée ont illustré ce dont sont capables les gou­
vernements. SI le capitalisme, en
tant qu’ineptie économique, est k
l’origine d’un tel cataclysme, le
gouvernementalisme y est, lui aus­
si, pour quelque chose.
L ’E tat est l’expression juridique
du droit de propriété. done du
privilège économique. - Le gouver­
nement constituant le pouvoir exéentif qui met la juridiction au Ser­
vice de la classe dominante; il
s’ensuit que mème s’il se dit progressiste ou « révolutiònnaire »,
ii se confond avec elle et ne peut,
quoi qu’en disent les magiciens du
socialisme d’Etat, étre l’instrument
d’une transformation profonde de
la société. (Pauvre Révolution,
sur ce thème, que d’absurdités
sont dites en ton nom !)
L ’expérience russe ne prouvet-elle pas que socialisme d’E tat est
synonyme de capitalisme d’E tat
dans lequel le privilège économi­
que est détenu par une certaine
catégorie de fonctionnaires ?
L’IM PO SSIBLE ST A B IL IT E
GOUVERNEMENTALE
Le déroulement de la guerre,
lorsque les armées allemandes déferlèrent sur l’Europe, m it à nu
la fragilité de l’appareil gouver­
nemental dans chaqué pays envahi
oü, au moment de l'invasion, le
gouvernement s’effondra. Du mème
coup, toute l’autorité de l ’E tat
s’effritait. Le temps que l’administration de l’occupant militaire
s’installàt, la France (pour ne
parler que d’elle) vécut sans gouvemement et, souvent sans pólice.
(Et la population ne s’en portait
pas plus m al...).
Le mème phénomène s’est répété à quelques variantes près, lors
de la capitulation de l ’Allemagne.
La différence fut qu’il y eut de
l’inquiétude durant l ’invasion tandis que l’allégresse et i ’espoir
bien calmés depuis), caractérisent
la fausse « libération » qui suivit.
Le gouvernement russe sentit lui
aussi chanceler son pouvoir. Qui
ne se souvient des discours angoissés de Staline, proclamant « la
patrie en danger » lorsque les
troupes allemandes étaient près
de Moscou et que les paysans
ukrainiens n ’opposaient pas à l ’in­
vasion la barrière de poitrines
qu’exigeait la stratégie militaire ?
(N’est-ce pas à ce moment précis
que l’E tat russe restitue à la
religión constituée, pour s’assurer
son appui, une partie de l’autorité
que la révolution de 1917 lui avait
enlevée ?).
Du cóté de l’axe (Allemagne,
ltalie, Japón) les gouvernements
s’abímèrent rapidement dans la
défaite militaire, mais la cause de
leur chute réside aussi dans le fait
Journal Imprimé sur les presses de la
SO CIETE GENERALE D’ IMPRESSION
A teliers : 61,
rué des
Amidonniers
--------T O U L O U S E
---------
qu’ils ont voulu trop gouverner.
lis ont dépensé en quelques années
des sommes d’énergies que des
gcuvernéments plus sages, mais
non moins dangereux, eussent à
leur place dépensé en de múltiples
dècades.
C’est pour vouloir trop gouver­
ner que le fascisme stalinien est
amené à tenir, en Russie, tout un
peuple sous le joug à grand renfort de pólice ! C’est pour la mème
raison que le systéme de Franco
— si systéme il y a — continué
á faire gémir l’Espagne pour autant qu’il dispose encore d’assez
de brutes pour le servir et de
profiteurs pour désirer sa conserv ation !
Dans les nations d’Amérique du
Sud oü las coups d’E tat spectaculaires sont à la mode, chaqué gou­
vernement nouvellement installé
veut gouverner plus que son prédécesseur et tous, les uns comme
les autres, connaissent une durée
éphémére.
En Chine, aujourd'hui : deux
gouvernements se com battant l’un
á l’autre ne parviennent qu’avec
peine à maintenir leur pouvoir
respectif, qui menace de tomber
en ruines.
Aux Etats-U nis, l’apparente atabilité gouvernementale due k la
Constitution (qui fait du président
de la Républlque le chef du gou­
vernement) ne saurait tromper
l’observateur objectif. II n ’y a pas
renversement, en bloc, du gouver­
nement, mais le chef de l’E ta t —
le président — clrange ses minis­
tres comme bon lui semble. II n ’y
a done pas stabilité. Lá comme
ailleurs, le gouvernement est dépassé par les événements.
En Angleterre oü la pratique de
la démocratie est déjá vieille, le
gouvernement est également do­
miné par la situation. Passant
tour à tour des mains des libéraux à celle des conservateurs ou
des socialistes, il se débat dans
l’instabilité au milieu des problémes les plus simples sans parvenir à les résoudre.
En quelque pays que ce soit, le
gouvernement « fort » est celui
qui gouverne le plus; le gouverne­
ment « faible » celui qui gouverne
le moins. Le premier masque son
instabilité au moyen de la dictature politique, le deuxiéme, au
contraire, fait des concessions polí­
tiques. Mais tous deux souffrent
du méme mal ; l’impossibilité de
gouverner.
LE GOUVERNEMENT
E T SES DEFENSEURS
Au-dessus de ce qui pourrait les
différencier dans le détail (dé­
mocratie, dictature politico-militaire, ou « du prolétariat ») tous
les gouvernements ont un trait
commun : leur incapacité totaie
à harmoniser la production et la
circulation des produits de toute
nature avec les besoins des popu­
lations qu’ils prétendent administrer. Us ne parviennent pas à réaliser cet équilibre entre l’effort
et la satisfaction du besoin, qui
signiflerait que la question sociale
est résolue par la liberté économique de tous.
Après une guerre qui avait ba­
layé
tan t
de
gouvernements,
affaibli tant d’Etats et grandement discrédité la fiction politi­
que, était-on en droit de penser
qu’une «re
de compréhension
allait s’ouvrir et la foi dans les
vertus gouvernementales décliner
rapidement. L ’ouragan qui balayerait
le
gouvernement
en
mème temps que la fonction patronale était-il done si près de
nous
Les événements qui suivirent
la chute de l’hitlérisme se chargérent de démontrer qu’un tel
optimisme eut été déplacé. Les
armées allemandes, après leur
capitulation. étaient k peine hors
de cause qu’il ne fut plus ques­
tion, dans chaqué pays ayant subi
l’invasion, que de trouver quelle
serait la meilleure forme de gou­
vernement. Chaqué peuple « li­
bére » se lança à la recherche
d’une constitution politique de­
vant contenir les grandes lignes
de la structure d’un E tat « rénové ». La Constitution étant la
réglementation de l’exercice du
pouvoir, il en fallait bien une
qui permit de bien gouverner !
Depuis l’Italie jusqu’á la F ra n ­
ce, en passant par les Balkans et
la Pologne. on ne parla plus,
durant plus d’un an, que de référendums et de Constitutions. Les
peuples manquaient de gouverne­
ments légitimes; il fallait bien
qu’ils s’en donnassent ! Du moins
est-ce lá ce que s’empressent de
leur enseigner tous les faiseurs
de systéme...
Néanmoins, à la faveur de la
guerre et malgré les artífices
employés pour cacher la décomposition d’institutions párimées,
les peuples ont
généralement
compris que le capitalisme ne
pouvait assurer la paix, pas méme
la « paix sociale ». Une autre
chose fut sentie, mais non analysért(: que les gouvernement»,
avec leurs contradictions e t de par
leur nature, n ’étaient pas en me­
sure de résoudre les grands problèmes se posant k eux. La valeur
du principe gouvernemental deven-ait douteux. C’est alors que les
hommes politlques — ceux de
gauche surtout — mirent tout en
oeuvre pour les revaloriser. Toute
leur propagando fít ressortir la
responsabilíté du capitalisme dans
le désordre économique mondial
et le conflit armé qui en résulta.
Ces nouveaux messies entreprirent une croisade « anticapitaliste », aflirm ant que les gouverne­
ments qui s’étaiervt faits les serviteurs du capitalisme devaient
disparaitre et étre remplacés par
d’autres,
lesquels travailleraient
à sa disparition Progressive. Ainsi
la cause populaire serait servie
et le capitalisme menacé dans
son existence méme. II ne restait
plus qu’á faire de bonnes Consti­
tutions, à bien voter, pour avoir
de bons gouvernements; et le régime du profit serait battu en
brèche... (Comme s ’il était possi­
ble de dissocier les intéréts du
gouvernement de ceux du privi­
lège économique !). C’est de main
de m aitre qeu tous les charlatana
de tribune, se livrant à leur prestidigitation
familière,
s’efïorcèrent de faire admettre tant bien
que mal cette contre-vérité.
Quoi qu’il en soit, le doute plañe
désormais sur la toute puissance
de l’elixir gouvernemental;
et
quand bien méme les campagnes
Electorales feraient se déplacer de
grandes masses d’électeurs, il n ’en
demeure pas moins que le jour oü
jaillira l’étincelle révolutionnaire,
l’énergie populaire sera d’autant
plus grande que ce doute se sera
développé. Dès à présent, du seul
fait que ce doute existe, l’évolution des sociétés entre dans une
nouvelle pirase, et la Révolution
voit augmenter ses chances.
LE GOUVERNEMENT
DOIT D ISPA RA ITRE
Issu des parlements ou des
corps d’Etat, le gouvernement puise ses éléments en dehors de la
vie de la communauté, dont il
ne peut étre, par conséquent, un
moyen
d’expression.
Pas
plus
qu’un agent d’exécution. Appelé à
s’immiscer dans des activités économiques et sociales avec lesquelles il n 'a aucun lien naturel et
desquelles il ignore tout, il ne
peut que compliquer tous les problémes en alourdissant l’appareil
administratif. Cette vérité est teliement évidente qu’íl manifesté le
désir d’en atténuer les effets en
prenant de plus en plus en considératipn, aujourd’hui, les avis des
organisations syndicales et des di­
verses associations — expressi on
directe de la volonté populaire.
Mais les avis recueillis, dans
cette piètre contrefaçon du fede­
ralisme économique, après avoir
été passés au crible des diverses
administrations étatisées sont dépcuillés de leur contenu et per­
dent, au moment utile, toute leur
signification premiére.
Cette
tentative
de mélange
d’étatisme et de fédéralisme est
vaine et ne sauvera pas le gou­
vernement. Il n ’y a pas de demimesure. Ou l’E tat prolongera ses
jours sans le fédéralisme, ou le
fédéralisme s’instaurera sans l’Etat.
C’est à cela que pensait le
théoricien anarchiste lorsqu’il assurait, bien avant nous, que l’atelier remplacerait le gouvernement.
Cette formule, lourde de sens dans
sa simplicité, revenait k dire qce
l’autorité de l’Etat, du gouverne­
ment, de la contrainte et de l’in compétence
s’effacerait
fatale-