#80 NOVEMBRE 2014 LE GUIDE DES MEILLEURS PLANS LATINOS OMARA PORTUONDO & ROBERTO FONSECA 24 & 25 NOVEMBRE 2014 | 20 H | ALHAMBRA NOUVEL ALBUM LA GRANDE DAME DE LA MUSIQUE CUBAINE EST DE RETOUR AVEC MAGIA NEGRA, UN NOUVEL ALBUM SUR LEQUEL ELLE REVISITE SON TOUT PREMIER ALBUM SOLO PARU IL Y A MAINTENANT 56 ANS. EPAULÉE PAR LES MUSICIENS DE L'IMMENSE PIANISTE CHUCHO VALDÉS ET DE NOMBREUX ARTISTES INVITÉS, OMARA PORTUONDO NOUS OFFRE UNE RELECTURE PUISSANTE ET MODERNE DE CE CHEF-D'ŒUVRE INTEMPOREL. LATIN-JAZZ, MAMBOS, RUMBAS, REGGAETON, CETTE NOUVELLE VERSION DE MAGIA NEGRA TRANSCENDE SANS NOSTALGIE LES STYLES ET LES ÉPOQUES. UN NOUVEL ALBUM ET UN CONCERT À NE MANQUER SOUS AUCUN PRÉTEXTE, AU MÊME TITRE QUE CELUI D'UNE AUTRE LÉGENDE MUSICALE ÉGALEMENT DE PASSAGE DANS LA CAPITALE EN CE MOIS DE NOVEMBRE, LE GRAND CHANTEUR POÉTIQUE ET LIBERTAIRE PACO IBÁÑEZ. ENVIE D’UNE SÉANCE DE CINÉMA ? CE MOIS-ÇI, DEUX PROPOSITIONS S’OFFRENT À VOUS. EN PREMIER LIEU, CAÑADA MORRISON, LE PREMIER FILM DU JEUNE RÉALISATEUR ARGENTIN MATÍAS LUCCHESI QUI SUIT LES PAS DE LILA, UNE FILLETTE DE 12 ANS CHERCHANT DÉSESPÉRÉMENT UN PÈRE QU’ELLE N’A JAMAIS CONNU. APRÈS PLUSIEURS PISTES INFRUCTUEUSES, C’EST LA MAÎTRESSE DE SON PENSIONNAT QUI L’AIDERA À MENER CETTE QUÊTE. UN FILM QUI RAPPELLE QUE, DANS LA VIE, LE CHEMIN EMPRUNTÉ COMPTE AU MOINS AUTANT QUE LE BUT À ATTEINDRE. EN SECOND LIEU, ET MAINTENANT ?, LE NOUVEAU FILM DU PORTUGAIS JOAQUIM PINTO QUI, PAR LE BIAIS D'UN DOCUMENTAIRE INTIMISTE ET POIGNANT, SE PENCHE SUR SA PROPRE VIE DE RÉALISATEUR TOUCHÉ DE PLEIN FOUET PAR LE VIRUS DU SIDA. UNE VÉRITABLE ODE À LA VIE ! L’ÉQUIPE DE QUE TAL PARIS ? Editorial Sortons latino ! RDV musique Coin culture Evasion Bonnes adresses n° #80 - Novembre 2014 - Dépôt légal à parution - ISSN en cours QUE TAL PARIS? magazine mensuel, fait partie de la coopérative d’activités et d’emploi Coopaname (SCOP SA à capital variable - RSC Paris B 448 762 526 - SIRET 448 762 526 000 60 - Siège au 3-7, rue Albert Marquet - 75020 Paris) DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Stéphane Veyer · RÉDACTRICE EN CHEF : Esther Sànchez Auladell CHEFS DE RUBRIQUE : Elena Paz Pérez (culture), Didier Delarue (musique) · CORRECTION : Alain Kontzler, Nicolas Ruellet. ONT COLLABORÉ À CE N° : Claire Branchereau, Sébastien Camps, Isabel Calvo, Sophie Francisque, Hug Garcia, Florent Jarosz, Elisabeth Jousselme, Jérôme Le Saux, Cintia Piña, Mireia Pou, Thierry Teodoro. CONCEPTION GRAPHIQUE : Raquel Muñoz · RÉALISATION : Corinne Leconte Peñaherrera PHOTOS : DR, Ricardo Espinosa-reo (Consejo de Promoción Turística de México), Agència Catalana de Turisme, Carlos Pericás PUBLICITÉ : [email protected] IMPRESSION : L’ Artésienne - 62800 Liévin · DISTRIBUTION : Denis Moulin ( [email protected] ) Nous déclinons toute responsabilité en cas de changement de programmation/horaires/prix... des informations fournies dans notre revue. Nous nous excusons, par avance, de tout désagrément. www.quetalparis.com > Des idées, des envies, des commentaires... écrivez-nous à [email protected]. Suivez-nous sur... 04 06 16 26 28 Novembre LE CHOIX DE LA RÉDACTION 2014 Mer 5 CINÉMA « HISTORIA DEL MIEDO » Sam 8 EXPO « CRUZ-DIEZ EN NOIR ET BLANC » Lun 10 CONCERT « PACO IBÁÑEZ » Théâtre des Champs-Élysées CONCERT « RAÚL PAZ » Le Trianon Sam 22 THÉÂTRE « LA IMAGINACIÓN DEL FUTURO » Théâtre Jean-Vilar Vitry-sur-Seine 94400 04 05 SORTONS LATINO ! THÉÂTRE « LA MAISON DE BERNARDA ALBA » Mer 19 CINÉMA « CAÑADA MORRISON » Jeu 20 DANSE « SOY DE CUBA» La Cigale Théâtre de Ménilmontant Maison de l’Amérique latine Ven 21 Sam 15 Dim 23 CINÉMA « ET MAINTENANT ? » Lun 24 CONCERT « OMARA PORTUONDO » L’ Alhambra Mar 25 CONCERT « FLAVIA COELHO / CHE SUDAKA » Théâtre Jean-Vilar Vitry-sur-Seine 94400 Sam 29 FLAMENCO « GUADALUPE TORRES / JOSÉ MALDONADO » Café de la Danse Festival Don Quijote Concerts Raúl Paz Omara Portuondo Divine, sublime, légendaire... Si ces qualificatifs définissent à merveille la grande dame de la musique cubaine, ils ont paradoxalement tendance à nous éloigner de leur réalité objective. Par le biais d’une mise en abyme spectaculaire, les premières mesures de son nouvel album nous rappellent avec beaucoup d’à-propos leur sens profond : en guise d’introduction, venus du fond des âges, les échos de son tout premier album enregistré il y a maintenant 56 ans résonnent quelques secondes avant de laisser le champ libre à leurs versions réactualisées. 56 ans. Une éternité au regard d’une carrière. Une éternité au regard d’une vie. Enregistré en 1958, à l’heure où le régime dictatorial de Batista vit ses dernières heures, Magia negra est depuis longtemps entré au Panthéon de la musique cubaine. Omara Portuondo nous en offre aujourd’hui une relecture moderne et audacieuse, se permettant de spectaculaires escapades tant du côté du latin jazz, avec l’incandescent Caravana, que du côté des musiques urbaines, avec la présence du chanteur de reggaeton El Micha sur l’hypnotique Oguere. C’ est sur la scène de l’Alhambra aux côtés de son ancien complice du Buena Vista Social Club, le génial pianiste cubain Roberto Fonseca, qu’elle viendra défendre ce tout nouvel album studio. Divine, sublime, légendaire... et immanquable. [ LES 24 & 25 NOVEMBRE 20H ] > Entrée 30 € 06 07 RDV MUSIQUE L’ Alhambra 21, rue Yves Toudic 75010 Paris M° Jacques Bonsergent 01 40 20 40 25 www.alhambra-paris.com Raúl Paz a beau être retourné à La Havane en 2010, il n’en reste pas moins le plus français des chanteurs cubains ! Avec pas moins de 200 000 disques écoulés et des centaines de concerts aux quatre coins de l’hexagone, l’auteur de Mulata (2003) et d’Havanization (2010) est parvenu à tisser au fil des ans une relation privilégiée avec le public français. Dans la foulée de son nouvel album, l’enthousiaste et métissé Ven ven paru il y a tout juste quelques mois, le chanteur cubain entame une grande tournée française qui passera, pour un soir, sur la scène du Trianon. Au programme, cuivres muy calientes, rythmes urbains et salseros ravageurs et vibrations positives à tous les étages ! Véritable concentré d’énergie et de bonne humeur, Ven ven est l’un de ses essais discographiques les plus aboutis. Il nous tarde de découvrir sa transposition en live ! Bienvenido a casa, Raúl Paz ! [ LE 21 NOVEMBRE 20H ] > Entrée 35 € Le Trianon 80, bd Rochechouart 75018 Paris M° Anvers 01 44 92 78 00 www.letrianon.fr Tromboranga Flavia Coelho Depuis la sortie de Bossamuffin fin 2011, Flavia Coelho vit un véritable conte de fée ! Grâce à un cocktail musical euphorisant, combinant à foison harmonies brésiliennes, jamaïcaines et africaines, la pétillante chanteuse brésilienne est parvenue à fédérer un large auditoire, sensible à son message positif et à son énergie débridée. Un véritable succès public, comme en témoigne son récent passage sur la mythique scène de l’Olympia et le très bon accueil critique dont a fait l’objet Mondo meu, son tout nouvel album studio. Sur scène, Flavia Coelho est un véritable phénomène, à tel point que l’on peut parfois légitimement se demander comment un si petit bout de femme peut charrier un tel torrent d’énergie ! Un concert sous haute tension, puisque vous pourrez également retrouver en première partie l’explosif combo alterlatino Che Sudaka, dont la furia scénique n’est plus à démontrer. [ LE 25 NOVEMBRE 20H ] > Entrée 7.50 - 12.50 € Théâtre Jean-Vilar 1, pl Jean-Vilar 94400 Vitry-sur-Seine RER C Vitry-sur-Seine 01 55 53 10 60 www.theatrejeanvilar.com Amateurs de salsa, cette belle soirée va vous emmener jusqu’au bout de la nuit ! Dès 20 heures, vous pourrez vous initier à la salsa colombienne avec la danseuse Maritza Arizala. Une heure plus tard, place à la musique, avec pas moins de quatre DJ’s venus de France, du Pérou, de Colombie et du Venezuela. À 22 heures, la solide formation Tromboranga montera sur scène pour distiller une salsa dura authentique et taillée pour la danse. Considérée par bon nombre de DJs comme l’une des formations les plus affûtées du moment, Tromboranga compte dans ses rangs des musiciens aguerris, comme ses deux fondateurs vénézuéliens, Joaquín Arteaga et Freddy Ramos, déjà membres de Bloque 53. Ils seront rejoints sur scène par le percussionniste Orlando Poleo, bien connu du public parisien ! Et si après plus de deux heures de concert, il vous reste de l’énergie à revendre, pas de panique, les DJ’s reviennent... [ LE 22 NOVEMBRE 20H ] > Entrée 25 - 30 € Centre évènementiel de Courbevoie 7, av Aristide Briand 92400 Courbevoie / Gare de Bécon les Bruyères 07 58 78 96 72 www.ville-courbevoie.fr MÁRCIO FARACO CAJUEIRO Nouvel album disponible UN AIR DE DOUCE ÉTERNITÉ AURÉOLÉ DE REFLETS DE SAMBA, DE MILONGA ET DE JAZZ. Concerts 10 décembre 2014 New Morning • Paris 14 mars 2015 La Valette du Var (83) 12 mai 2015 Chassieu (69) 13 mai 2015 Montluçon (03) harmonia mundi MUSIQUES ACTUELLES worldvillagemusic.com Concerts Plaza Francia Avenida Brasil Après une édition de septembre explosive, avec dans le rôle de l’artificière en chef la sémillante rappeuse Karol Conka, la plus brésilienne des soirées parisiennes remet le couvert avec une nouvelle programmation toute aussi alléchante. Dès 20 heures, rendez-vous au Club de la Bellevilloise pour danser les grands classiques du Samba de Raiz interprétés par Sambatida Perfeita. Entre deux sets, vous pourrez même vous initier à la samba en compagnie de Timbò, danseur et chorégraphe de grand talent ! À 22 heures, les DJs prennent le relais avec DJ Antal, patron du label néerlandais Rush Hour, qui vous fera partager quelques-unes des pépites de sa gargantuesque collection de vinyles, Guillaume et Lekin de l’excellente web radio Le Mellotron, sans oublier l’indispensable DJ Tom B, sans lequel les soirées Avenida Brasil ne seraient pas ce qu’elles sont. A bailar ! [ LE 15 NOVEMBRE 20H ] > Entrée 10 - 13 € La Bellevilloise 19-21, rue Boyer 75020 Paris M° Ménilmontant 01 46 36 07 07 www.labellevilloise.com [ LE 1ER DÉCEMBRE 20H ] > Entrée 36.30 € La Cigale 120, bd Rochechouart 75018 Paris M° Pigalle 01 49 25 89 99 www.lacigale.fr Paco Ibáñez [ LE 10 NOVEMBRE 20H ] > Entrée 5 - 68 € Théâtre des Champs-Élysées 15, av. Montaigne 75008 Paris M° Alma-Marceau 01 49 52 50 50 www.theatrechampselysees.fr 08 09 RDV MUSIQUE C’ est l’une des très belles surprises de ces derniers mois. Plaza Francia, la rencontre entre Catherine Ringer et deux membres fondateurs de Gotan Project, a tenu toutes ses promesses et a enfanté un premier opus, A new tango song book, qui fait d’ores et déjà parti des sommets discographiques de l’année. Sur scène, Plaza Francia a de suite bluffé son monde en s’affirmant comme un véritable groupe et non comme une simple collection de talents. Le magnétisme d’Eduardo Makaroff aux guitares, le flegme de Christoph H. Müller aux machines et les impeccables Romain Lecuyer et Facundo Torres à la basse et au bandonéon, tout fonctionne à la perfection. Quant à Catherine Ringer, son interprétation sobre et profondément habitée du répertoire tanguero fascine. Son bonheur d’être sur scène, au sein de Plaza Francia, est évident. Écouter Paco Ibáñez, c’ est se replonger avec émotion dans les écrits des grands poètes sud-américains, Alfonsina Storni, Pablo Neruda ou Rubén Darío, mais aussi des plus illustres poètes espagnols comme Alberti, Góngora, Lorca et Miguel Hernández. Écouter Paco Ibáñez, c’ est se l’imaginer sur scène, accompagné de sa guitare, toujours vêtu de noir, aussi enthousiaste que pétri d’humilité. Écouter Paco Ibáñez, c’ est inscrire pour toujours dans son cœur ces vers intemporels qui nous parlent de justice, de liberté, d’humanité. Le grand Paco Ibáñez est de retour à Paris dans le cadre somptueux du Théâtre des Champs-Élysées pour fêter son 80e anniversaire et le cinquantenaire de la publication de son tout premier essai discographique. Courrez l’applaudir, à vous en écorcher les mains. Lucas Santtana En signant l’artiste brésilien Lucas Santtana, l’atypique et prestigieux label parisien No Format ne s’y est pas trompé : il vient tout simplement de mettre la main sur l’artiste qui, à lui seul, synthétise les joyeuses mutations d’une scène musicale brésilienne en pleine effervescence. Depuis Sem nostalgia (2011) et O deus que devasta mas também cura (2012), ses deux premiers opus distribués en Europe, le jeune quadra jouit d’une popularité et d’une aura sans égale. Gageons que ce nouvel album ne fera que les conforter. À l’écoute de Sobre noites e dias, un constat majeur s’impose : le bahianais est parvenu à synthétiser sur un seul et même album son immense savoir-faire acquis au fil de ses précédentes productions. Tandis que Let the night get high rappelle immanquablement les déflagrations dub et urbaines de 3 sessions in a greenhouse (2006), Mariazinha Morena Clara verse davantage dans les bricolages tropicalistes et baile funk d’Eletro ben dodô (2000). Et que dire de Human time, somptueuse rêverie pop invoquant dans un même élan les esprits conjoints de Tom Zé, Pink Floyd et Philipp Glass ? Ce titre aurait pu figurer en bonne place sur O deus que devasta mas também cura où les télescopages entre écriture pop et samples de musique classique étaient légion. Dense et foisonnant, Sobre noites e dias révèle toutes les facettes de cet immense artiste, plus que jamais incontournable. [ SOBRE NOITES E DIAS ] No Format / Sony Music [ LE 3 DÉCEMBRE 19H30 ] > Entrée 12 - 19.80 € Café de la Danse 5, pg Louis Philippe 75011 Paris M° Bastille 01 47 00 57 59 www.cafedeladanse.com Albums Marcos Valle & Stacey Kent The Budos Band Cette formation new-yorkaise flirte depuis dix ans avec la perfection. Contrairement à leurs cousins du Souljazz Orchestra, qui ont progressivement ouvert le spectre de leurs influences musicales vintages aux sonorités éthio-jazz, latines et caraïbes, The Budos Band est resté fidèle à une formule afro-funk éprouvée, laissant ses butinages soul et latins s’exprimer au travers de ses projets satellites (Los Sospechos, Menahan Street Band...). Si les rythmiques implacables et les cuivres ravageurs sont bien au rendez-vous de ce quatrième opus, quelque chose a radicalement changé, comme en témoigne le sombre et tourmenté The sticks, traversé par d’épiques solos de guitare électrique. C’ est officiel, la formation de Staten Island a décidé de braconner sans vergogne le rocker chevelu sur les terres de Led Zeppelin et de Black Sabbath. Cachez vos vestes en cuir et coupez-vous les cheveux. Vite. [ BURNT OFFERING ] Daptone Records / Differ’ant 10 11 RDV MUSIQUE Quand l’un des plus emblématiques auteurs-compositeurs brésiliens de la seconde moitié du XXe siècle rencontre l’une des chanteuses de jazz les plus en vues de ces quinze dernières années, les attentes sont forcément immenses ! Captées lors d’un concert à Rio de Janeiro à l’occasion des 50 ans de carrière du maestro, les 14 chansons d’Ao vivo remplissent haut la main leurs promesses. Soutenus par un excellent sextet, parfait de maîtrise et de sobriété, Marcos Valle et Stacey Kent s’en donnent à cœur joie. Dans une esthétique qui n’est pas sans rappeler les plus belles heures du prestigieux label américain Verve, Marcos Valle et Stacey Kent enchaînent les classiques, comme le bucolique et aérien The face I love, l’incontournable Summer samba ou l’émouvant La petite valse, entêtante ritournelle poétique interprétée, en français, par Stacey Kent. Une classe folle. [ AO VIVO ] Sony Music France Ricardo Lemvo & Makina Loca Du Star Band de Dakar à El Sabor International, de l’Orchestra Boabab à Africando, la salsa africaine, c’est déjà toute une histoire, dont le congolais Ricardo Lemvo fait lui-même partie depuis près de 20 ans. La rumba SoYo, son sixième album studio, nous transporte aux confluences des rythmes afro-cubains, du soukouss et de la rumba congolaise. Chaud comme une boîte de nuit d’Abidjan au plus fort de l’été, ce nouvel opus distille son lot d’ondes positives et une irrépressible envie de danser. Difficile de rester de marbre face au son montuno classieux de Santo António do Zaire ou au soukoussmerengue fiévreux de Rumba SoYo ! La Makina Loca joue juste et Ricardo Lemvo, comme à son habitude, fait preuve d’une versatilité remarquable, tant au niveau du spectre de styles abordés que du nombre de langues chantées, pas moins d’une demidouzaine au total. Muy caliente. [ LA RUMBA SOYO ] Cumbancha / PIAS RENCONTRE AVEC... Omara Portuondo [ CHANTEUSE CUBAINE ] QTP- Vous sortez ces jours prochains votre nouvel album studio, Magia negra. Comment le décririez-vous ? OP- Il s’agit d’un disque réactualisé avec la participation de grands artistes que j’admire et respecte profondément. Dans Magia negra, il y a des chansons qui ont marqué à jamais ma carrière musicale. Vous replonger dans des chansons que vous avez enregistrées il y a 56 ans a du faire remonter en mémoire tout un tas de souvenirs... Oui, bien sûr ! Magia negra était un projet très spécial. C’était mon premier album solo. À l’époque c’était un disque très moderne. C'est un vrai cadeau de chanter à nouveau ces chansons, avec de nouveaux invités... Ces deux versions de Magia negra ont été enregistrées dans des contextes historiques et politiques très différents. Quel regard portez-vous sur le Cuba d’hier et celui d’aujourd’hui ? Le premier Magia negra a été enregistré dans un moment de l’Histoire d’une grande complexité. Aujourd’hui les choses ont beaucoup changé, mais une chose perdure : la musique n’a pas de frontières. En clin d’œil, l’album s’ouvre avec la version de 1958 de Magia negra, avant de laisser place à celle de 2014... Cet album, c’est une façon pour vous 12 13 RDV MUSIQUE de transmettre vos racines musicales aux nouvelles générations ? Tout à fait. Ces chansons de toujours, sont revisitées et présentées à une nouvelle génération qui vit une époque bien différente de ce que nous avons connu en 1958. De nouvelles sonorités apportent une touche de modernité. Sur Oguere, le métissage entre les années 50 et les années 2010 est total, avec la présence du chanteur de reggaeton El Micha sur une instrumentation 100% latin jazz... Ceruto, le producteur, a conçu et dirigé tout l’enregistrement. C’était le bon moment pour donner à ces chansons un son plus actuel... et un vrai plaisir de pouvoir compter sur l’une des figures incontournables du reggaeton local. Comment s’est déroulé le travail en studio avec les musiciens et les différents invités, comme El Micha, le brésilien Ivan Lins ou le chanteur Luis Carbonell, malheureusement disparu depuis ? Chacun apporte une touche très spéciale sur chacun des morceaux. J’ai une grande admiration pour Ivan Lins et je suis ravie d’interpréter avec lui No puedo ser feliz. De même pour El Micha, qui partage une chanson avec Luis Carbonell. En concert les 24 et 25 novembre prochains sur la scène parisienne de l’Alhambra, vous serez accompagnée par le pianiste Roberto Fonseca, que vous avez connu très jeune, au sein du Buena Vista Social Club... Oui, je suis vraiment heureuse de pouvoir partager cette tournée de présentation de Magia negra avec mon cher Fonseca. C’est un pianiste très talentueux, mais aussi très travailleur. Sur scène, il a une force impressionnante et je me sens très à l’aise accompagnée par son piano. Parmi la nouvelle génération de chanteurs et musiciens cubains, lesquels appréciez-vous vraiment ? Beaucoup ! À commencer par Roberto Fonseca, mais aussi Guajirito Mirabal, trompettiste et petit-fils de mon cher Guajiro Mirabal, également Janet Valdez... Notre pays a une profonde tradition musicale. Les nouvelles générations sont très compétentes et respectent énormément nos racines, notre musique traditionnelle cubaine. Avez-vous un souvenir, une anecdote de concert qui vous tient particulièrement à cœur ? Plein ! Je devrais les écrire dans un livre : les blagues entre musiciens, les surprises, les scènes incroyables... UN BON PLAN À LA HAVANE Se perdre dans les coins de la ville, la sentir, l’écouter. Saborearla con gusto UN LIVRE QUI VOUS A MARQUÉ Les poèmes de Nicolás Guillén. Cents ans de solitude, de mon cher García Márquez. UNE CHANSON INOUBLIABLE Il y en a tellement ! Depuis Siboney à 20 ans, La sitiera... ce serait injuste de n’en citer que quelques-unes. Chacune est spéciale, pour beaucoup de raisons. VOTRE COIN DE PARADIS Ma famille OMARA PORTUONDO EN TROIS MOTS Passion, illusion et beaucoup de musique Concerts Sílvia Pérez Cruz Sa première apparition parisienne en 2013 au festival Au fil des voix avait fait sensation. Ce soir là, pas un souffle, pas un murmure ne venait troubler la prestation de la jeune chanteuse catalane qui, du haut de sa petite trentaine d’années, hypnotisait un public parisien tombé corps et âme sous le charme de ses chansons délicates, nostalgiques et raffinées. C’ est sur la scène du Théâtre des Abbesses, aux côtés du guitariste Raül Fernandez Miró, que Sílvia Pérez Cruz viendra nous interpréter les chansons de son excellent premier album, 11 de Novembre, mais aussi celles de son second opus, Granada, sorti il y a quelques mois en Espagne et dont on espère une diffusion prochaine de ce côté-ci des Pyrénées. À la croisée du folk, du jazz, des chants traditionnels catalans et des habaneras, la musique de Sílvia Pérez Cruz est unique. Ne la manquez pas. [ LE 29 NOVEMBRE 17H ] > Entrée 14 - 19 € Théâtre des Abbesses 31, rue des Abbesses 75018 Paris M° Abbesses 01 42 74 22 77 www.theatredelaville-paris.com Bach Flamenco Jean-Sébastien Bach a souvent eu l’honneur d’inspirer les projets les plus fous. Passées à la fin des années cinquante par le prisme du jazz-swing grâce au Trio Play Bach, puis par les entrailles d’un synthétiseur modulaire en 1973 grâce au projet Play-on Bach de Walter Carlos, les compositions baroques du célèbre musicien allemand ressuscitent aujourd’hui sous une forme pour le moins inattendue. Porté par la chorégraphe Verónica Vallecillo et Raphaël Perraud, soliste à l’Orchestre National de France, le spectacle Bach Flamenco nous propose une rencontre entre suites pour violoncelle et danse flamenca. De ces deux univers n’étant pas censés se rencontrer nait un spectacle audacieux où, contrepoints, codas, compás et palos marchent à l’unisson. Un spectacle atypique qui ravira autant les amateurs de musique classique que les inconditionnels de la danse flamenca. [ DU 27.11 AU 29.11 19H30 ] > Entrée 12 - 18 € Théâtre Clavel 3, rue Clavel 75019 Paris M° Pyrénées 09 51 84 94 18 www.theatre-clavel.com Agenda SAMEDI 1 > Yemaya la Banda [salsa] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 10-13 € > Véronique Herman Sambin [jazz world] Sunside 75001 · 21H · 22-25 € > Encuentro Místico [salsa] L’Entrepôt 75014 · 21H30 · 10 € > World Zone DJ’s [clubbing World] Alimentation Générale 75010 22H · 10 € DIMANCHE 2 > Peña Abierta [banquet festif & música] Théâtre de Verre 75018 12H · 7-16 € > Zabumba [bal brésilien] Alimentation Générale 75010 20H · 10 € LUNDI 3 > Santiago Downbeat Ska Jazz + RKK mix [m. chilienne & dj] Comedy Club 75010 · 20H · Gratuit > Birds on a Wire ft Dom la Nena [folk] Le Trianon 75018 · 20H · 32-38 € MARDI 4 > Akalé Wubé [éthio-jazz] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 15 € MERCREDI 5 > Arto Lindsay [M. Brésil] New Morning 75010 · 20H30 · 26 € > René Lacaille [f. Villes des Musiques du Monde] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 12-16 € > Arat Kilo [éthio-jazz] Alimentation Générale 75010 20H30 · Gratuit JEUDI 6 > Amparo Sánchez [m. folk espagnole] La Boule Noire 75018 · 19H30 · 18 € er 14 15 RDV MUSIQUE > Ed Motta [funk Brésil] Le Hangar 94200 · 20H · 14 € > Antonio Placer & Jean-Marie Machado [chanson du monde] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 12-16 € VENDREDI 7 > DJ Dolores & Banda Sonora [m. électro-nordeste] La Bellevilloise 75020 19H30 · 15.60 € > Raúl Barboza & Zé Luis Nascimento [chamamemusette] Le Hangar 94200 · 20H · 12 € > La Nouba Flamenca [m. arabo-andalouse] Institut du Monde Arabe 75005 20H · 13.80-28.60 € > Antonio Placer & Jean-Marie Machado [chanson du monde] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 12-16 € SAMEDI 8 > W. Farinango & D. Mancero [m. Équateur] Maison de M.A.I 75010 · 20H · 11 € > Ed Motta [soul-funk Brésil] New Morning 75010 · 20H30 · 27 € € > Harold López-Nussa [latin-jazz] Sunset 75001 · 21H · 25-28 € > Salsos + [salsa] L’Entrepôt 75014 · 21H30 · 10 € DIMANCHE 9 > Contradanza XXL [milonga] La Bellevilloise 75020 · 17H · 10-12 € LUNDI 10 > Paco Ibáñez [m. espagnole] Théâtre des Champs-Élysées 75008 · 20H · 5-68 € > Kabbalah + RKK mix [m. ÉlectrOriental & dj] Comedy Club 75010 · 20H · Gratuit MARDI 11 > Pink Martini [m. rétro-swing] Les Folies Bergère 75009 20H · 40-65€ MERCREDI 12 > Zaza Desiderio Project [latin-jazz] Baiser Salé 75001 · 21H30 · 10-15 € JEUDI 13 > Ninon Valder & Nicolas Brizuela [m. populaire argentine] Baiser Salé 75001 · 19H · 17-22 € VENDREDI 14 > E. Sy Kennenga [f. Banlieues Tropicales] Canal 93 93000 · 20H · 15-20 € > Cumbia Ya ! [bal colombien] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 13 € > Perera Elsewhere & Fumaça Preta [f. How to Love] Petit Bain 75013 · 20H30 · 12 € SAMEDI 15 > Roda do Cavaco & Samba Club [samba] Cabaret Sauvage 75019 19H · 13.80 € > El Hijo de la Cumbia [cumbia new roots] Salle Pierre Scohy 93600 19H · 15-22 € > Celso Machado [guitare brésilienne] L’Odéon 93290 · 19H · 6-9 € > Acapulco Gold [ska reggae latino] La Brasserie du Théâtre 75017 20H · Gratuit > Avenida Brasil [soirée brésilienne] La Bellevilloise 75020 · 20H · 13 € > Orlando Poleo [salsa] L’Entrepôt 75014 · 21H30 · 10 € > Oy & Debruit [f. How to Love] Petit Bain 75013 · 22H · 12 € DIMANCHE 16 > Tamboral [bal afro-colombien] Alimentation Générale 75010 20H · 5 € LUNDI 17 > Donia Massoud + RKK mix [m. Égypte & dj] Comedy Club 75010 · 20H · Gratuit > Gren Semé [maloya évolutif] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 12 € MARDI 18 > Raúl Paz [m. cubaine] Théâtre de l’Alliance Française 75006 · 20H30 · Gratuit sur réservation > Lillabox [world pop] Sunset 75001 · 21H · 14-16 € MERCREDI 19 > Feria de Ménilmontant [bal sévillan] La Bellevilloise 75020 · 19H · 15-18 € > Mônica Passos [m. Brésil] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 10-15 € > Yom [f. Jazz & Klezmer] Espace Rachi 75005 20H30 · 22-27.50 € € JEUDI 20 > Soy de Cuba [spectacle cubain/jusqu’au 7/12] La Cigale 75018 · 20H · 27/67 € > Manuel Delgado [flamenco] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 15 € € > Omara Portuondo & Roberto Fonseca [m. cubaine] Espace Carpeaux 92400 20H45 · 31.90 € > Kevin Reveyrand & Eric Seva [world-jazz] Baiser Salé 75001 · 21H30 · 15-20 € VENDREDI 21 > Raúl Paz [m. cubaine] Le Trianon 75018 · 20H · 35 € > Enrique Iglesias [variété latine] POPB 75012 · 20H · 51-73 € > Aziz Sahmaoui & Niño Josele [m. Méditerranée] Institut du Monde Arabe 75005 20H · NC > Helado Negro [électropop latine] Alimentation Générale 75010 20H30 · 5 € SAMEDI 22 > Soirée Salsa avec Tromboranga [m. salsa & dj’s] Centre Événementiel de Courbevoie 92400 · 20H · 25-30 € > Carmen París [f. Don Quijote] Café de la Danse 75011 · 20H · 22 € > Tony Allen [afrobeat] Canal 93 93000 · 20H · 15-20 € > Emanuele Nico Berardi [m. latin-world] Maison de M.A.I 75010 · 20H · 7-10 € > Becots de Lappa [samba old school] Les 3 Arts 75020 21H · 5 € > Flavia Coelho [m. Brésil] La Ferme du Buisson 77700 21H · 14-17 € > Tropical Mamita [clubbing World] Alimentation Générale 75010 22H · 10 € DIMANCHE 23 > Flavia Coelho [m. Brésil] Espace Marcel Pagnol 95400 16H · 6.70-8.40 € > Carmen Hernández [m. Colombie] Théo Théâtre 75015 · 19H · 10-14 € LUNDI 24 > Omara Portuondo & Roberto Fonseca [m. cubaine] Alhambra 75010 · 20H · 30 € > Tal Ben Ari + RKK mix [chants Méditerranée & Dj] Comedy Club 75010 · 20H · Gratuit MARDI 25 > Omara Portuondo & Roberto Fonseca [m. cubaine] Alhambra 75010 · 20H · 30 € > Flavia Coelho & Che Sudaka [m. Brésil] Théâtre Jean-Vilar 94400 20H · 7.50-12.50 € > Flo [jazz world] Sunset 75001 · 20H · 14-16 € > Fleurs Noires [tango] Studio de l’Ermitage 75020 20H30 · 12-15 € MERCREDI 26 > Rodrigo y Gabriela [duo folk-latino mexicain] Zénith 75019 · 20H · 42 € > Céu [MPB] New Morning 75010 · 20H30 · 24 € > Razia Said [m. World] Sunset 75001 · 21H30 · 13-16 € JEUDI 27 > Bach Flamenco [m. & danse classique et flamenco] Théâtre Clavel 75019 19H30 · 12-18 € > L’Oscar Delgar [tango] L’Entrepôt 75014 · 21H30 · 10 € SAMEDI 29 > Sílvia Pérez Cruz [world-folk] Théâtre des Abbesses 75018 17H · 14-19 € > Trio Gabriel Vallejo [tango] Le 59 Rivoli 75001 · 18H · Gratuit > Ocho Y Media [salsa ponctuelle] La Flèche d’Or 75020 19H30 · 14 € > Guadalupe Torres [f. Don Quijote] Café de la Danse 75011 · 20H · 25 € > La Imilla MC [hip-hop bolivien] Maison de M.A.I 75010 20H · 7-10 € > Catia Wernek [jazz Brésil] Duc des Lombards 75001 20-22H · 30.80 € > Madera Suena [musique latino-américaine] Péniche El Alamein 75013 21H · 15-18 € > Susheela Raman [m. World] Paul B. 91300 · 21H · 15-20 € DIMANCHE 30 > Malavoi [f. Banlieues Tropicales] Canal 93 93000 · 17H · 22-25 € > Carmen Hernández [m. Colombie] Théo Théâtre 75015 · 19H · 10-14 € > Roda do Cavaco [roda de samba] Studio de l’Ermitage 75020 19H30 · 10 € Cinéma Et maintenant ? Cañada Morrison Le film s’ouvre sur une fillette se tenant au pied d’une grande antenne au milieu d’un paysage désertique. Elle est en train de récupérer la petite plaque métallique d’identification de l’engin qu'elle gardera soigneusement... C’ est en effet la seule piste pouvant l’amener à retrouver son père. Lila, 12 ans, vit avec sa mère dans une zone montagneuse dépeuplée de la région de Córdoba en Argentine. Interne dans un pensionnat rural, elle n’a d’intérêt ni pour les cours ni pour ses camarades. Sa véritable obsession, c'est de rencontrer son père. Contre l’avis de sa mère, Lila décide de le rechercher et pour cela, convainc sa maîtresse de l’aider dans cette quête. Elles entreprennent alors ensemble un voyage qui changera leurs vies. Pour porter cette histoire émouvante, le jeune réalisateur Matías Lucchesi a choisi une actrice surprenante, qui nous avait déjà marqués par son interprétation dans El premio : la fascinante Paula Hertzog, qui campe cette fille déterminée et courageuse, capable de tout pour retrouver son père. Un film aussi touchant que captivant. [ SORTIE LE 19 NOVEMBRE ] Cañada Morrison, de Matías Lucchesi (Argentine, 2014 · 1H41) 16 17 COIN CULTURE Le cinéma portugais est en plein essor ! Dans les pas du doyen du cinéma, Manoel de Oliveira, qui a « toujours » été là, João Pedro Rodrigues (Mourir comme un homme) et Miguel Gomes (Tabou) sont peut-être les représentants les plus emblématiques du nouveau cinéma lusitanien. Joaquim Pinto, qui présente Et maintenant ?, en fait également partie. Ingénieur du son et producteur dans les années 80, il travaille avec De Oliveira, Monteiro et même Téchiné. Début des années 2000, atteint du sida, il arrête tout. C’ est suite à un nouveau traitement expérimental que Pinto décide de tourner ce journal intime. Pendant un an, il filme sa vie à la campagne, où il vit avec son mari Nuno et leurs quatre chiens. Nous sommes ainsi les témoins privilégiés d'un documentaire brillant, intimiste et sensuel sur l’amitié, l’amour, la vie, la survie et le temps qui passe. [ SORTIE LE 19 NOVEMBRE ] Et maintenant ? de Joaquim Pinto (Portugal, 2013 · 2H44) Dvd Cinéma Les hommes ! De quoi parlent-ils ? [ EN VENTE LE 18 NOVEMBRE ] Les hommes ! De quoi parlent-ils ? de Cesc Gay (Espagne, 2012 · 1H35) Croyez-vous à la crise de la quarantaine ? En cas de doute, consultez Cesc Gay et les protagonistes de son dernier film, huit hommes quadragénaires face à un conflit majeur : la crise d’identité masculine. Les hommes ! De quoi parlent-ils ? est un film choral mené à la perfection par des comédiens de la dimension de Ricardo Darín, Eduard Fernández et Javier Cámara, tous en quête de réponses sur leur avenir. Enfermés dans leur mutisme et incapables de partager leurs doutes, tous tentent de trouver leurs chemins. Tel un puzzle, le scénario se déploie au travers de différentes histoires ayant toutes un même fil conducteur : la relation émotionnelle médiocre que les hommes entretiennent avec eux-mêmes. Un film très drôle, à redécouvrir en DVD. Cristeros [ EN VENTE LE 17 NOVEMBRE ] Cristeros, de Dean Wright (Mexique, 2011 · 2H23) 18 19 COIN CULTURE Entre 1926 et 1929, le Mexique vit l’une des époques les plus sombres de son histoire. Un conflit terrible oppose les paysans qui souhaitent défendre leurs pratiques religieuses à l’État mexicain, férocement anti-catholique. Apparaissent alors les Cristeros, ces milliers des personnes qui, au début de façon locale et spontanée, puis coordonnés par le général Enrique Gorostieta, se soulèvent contre le président Calles et l’armée. Le film lève le voile sur une page méconnue de l’histoire mexicaine, vue à travers le regard d’un garçon de 13 ans qui s’enrôle chez les Cristeros. Un casting exceptionnel pour cette production mexicaine : Andy García, Eva Longoria, Peter O’Toole, Rubén Blades... Le DVD inclut une émission spéciale consacrée aux Cristeros. Historia del miedo Jorge Cedrón Jorge « el Tigre » Cedrón était un cinéaste argentin, militant péroniste. Son film le plus connu est Opération massacre, tiré du livre de Rodolfo Walsh, l’une des victimes les plus notoires de la répression militaire. Cedrón et sa famille fuirent la dictature militaire en 1976 et s’installèrent en France. En 1980, le réalisateur trouva la mort dans des circonstances mal définies dans les locaux de la police judiciaire parisienne. 30 ans plus tard, sa fille, Lucía Cedrón, également réalisatrice (Agnus dei), décide de rassembler les films de son père en vue d'une grande rétrospective. Pour cela, elle a restauré les copies originales qui étaient éparpillées dans différents pays. Avec le soutien de l’Institut National de Cinéma argentin, elle les a réunis dans un coffret qu’ elle nous présentera à Paris au Lucernaire. Venez nombreux ! [ JUSQU’AU 1ER NOVEMBRE 19H ] > Entrée libre Le Lucernaire 53, rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris M° Notre-Dame des Champs 01 45 44 57 34 www.lucernaire.fr C’ est l’été à Buenos Aires. Dans cette ville aux multiples visages, deux mondes s’affrontent, une banlieue chic hyper sécurisée et un terrain vague où campent la misère et les détritus. La nuit, sous la chaleur écrasante, les aboiements de chiens errants, les coupures de courant à répétition et les nuages de fumée incontrôlés poussent les habitants à se confronter à leurs peurs les plus primaires. Le jeune réalisateur argentin Benjamín Naishtat a choisi la peur comme protagoniste de son premier long-métrage. Une peur qu’il considère comme la conséquence directe de la violence sociale en Argentine et dans la plupart de l’Amérique latine. Un film qui révèle l’étrange cohabitation entre riches et pauvres dans les quartiers nord de Buenos Aires... et nous fait réfléchir aux causes profondes du sentiment d’insécurité inhérent à nos sociétés contemporaines. [ SORTIE LE 5 NOVEMBRE ] Historia del miedo, de Benjamín Naishtat (Argentine, France, 2014 · 1H20) Livres Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur Pour Isabel Emporté il y a deux ans par un cancer alors qu’il n'était encore âgé que de 68 ans, Antonio Tabucchi nous a laissé à titre posthume un bien énigmatique roman. C'est en 1996 que l’immense écrivain italien, dont l’œuvre est traduite dans le monde entier, a achevé la rédaction de Pour Isabel. Il avait conçu cet ouvrage comme un mandala : chaque chapitre dessine un cercle dans lequel Tadeus, le protagoniste principal, rencontre une nouvelle personne ayant connu Isabel. La vie de cette dernière, qui a disparu depuis plusieurs années, est ainsi dépeinte au travers du regard de différents témoins. Tadeus, son ami, la recherche à Lisbonne, à Naples, en Suisse et même à Macao. Un magnifique récit, poétique et spirituel, que Bernard Comment, le traducteur français de Tabucchi nous décrit comme « la pierre angulaire de l’œuvre » de l’auteur italien. [ ANTONIO TABUCCHI ] Pour Isabel (Gallimard), traduit de l’italien par Bernard Comment > 160 pages · 15.90 € 20 21 COIN CULTURE « Pourquoi l’escargot est-il si lent ? » Cette question innocente a été posée un jour de promenade par un petit-fils à son grand-père, Luis Sepúlveda (Le vieux qui lisait des romans d’amour). Le papi écrivain a répondu à l’enfant comme il se doit, avec un récit, beau, drôle et touchant, joliment illustré par Joëlle Jolivet. Pour sa deuxième incursion dans les livres de jeunesse, l’auteur chilien a choisi l’histoire d’un escargot souhaitant connaître les raisons de sa lenteur. Contre l'avis de ses camarades, il entreprend un voyage au cours duquel il croisera la route d'un hibou mélancolique, d'une tortue pleine de sagesse et de fourmis très organisées. Cette escapade révèlera à l’ escargot aventurier son grand courage et lui permettra de sauver ses amis de la destruction des hommes. Un beau livre, pour les grands et les petits. [ LUIS SEPÚLVEDA ] Histoire d’un escargot qui découvrit l’ importance de la lenteur (Métailié), illustrations de Joëlle Jolivet,traduit de l’espagnol (Chili) par Anne-Marie Métailié > 96 pages · 12.50 € Tout est silence « La bouche n’est pas pour parler. Elle est pour se taire ». Cette consigne effrayante s’impose à tous les habitants d’un petit village de la côte galicienne, rongé par le trafic de drogues. Dans cette commune devenue l’une des plus importantes plaques tournantes d'un puissant réseau criminel, trois adolescents suivent la mauvaise voie... Leur chemin croise celui de Monsieur Mariscal, un capo qui veut exercer son contrôle sur tout. Grâce à une prose vibrante, le galicien Manuel Rivas nous décrit une fiction fondée sur un contexte bien réel : les changements qu‘ont vécu les villages côtiers en Galice frappés par le trafic de stupéfiants. Manuel Rivas, poète et romancier, est l’un des écrivains les plus réputés de la littérature européenne contemporaine. Il est l’auteur du Crayon du charpentier et La langue des papillons, tous les deux adaptés au cinéma. [ MANUEL RIVAS ] Tout est silence (Gallimard), traduit de l’espagnol par Serge Mestre > 304 pages · 22 € Spectacle Soy de Cuba Voyager à Cuba sans sortir de Paris ? C’ est possible ! Après le succès lors de son passage l’an passé, le spectacle Soy de Cuba revient dans la capitale pour déployer toutes les couleurs, l'énergie et la joie de vivre de l’île caribéenne. Inspiré de la vie de la danseuse Ayala Yanetsy Morejón, le spectacle raconte l’histoire d’Ayala, originaire de Viñales, dans la province paysanne de Pinar del Río, ville dans laquelle elle vit paisiblement aux côtés de ses grands parents. Un beau jour, la jeune femme quitte sa famille et les plantations de tabac pour se rendre à La Havane avec une idée en tête, se rendre au célèbre club Soy de Cuba dans lequel se retrouvent les musiciens et les danseurs de tout le pays. Dans cette version inédite, conçue par le compositeur et légende de la scène musicale cubaine Rembert Egües, vous retrouverez une troupe de 14 jeunes danseuses et danseurs cubains accompagnée d'un orchestre débordant de rythmes ensoleillés. Cette comédie musicale nous offre un beau panorama des variations de la musique cubaine. Au programme, mambos, rumbas, salsas, reggaeton et jazz afro-cubain ! Les chorégraphies, parfaitement accordées aux chants, se succèdent montrant la technique et la sensualité de danseurs hors pair. Un magnifique spectacle qui a obtenu 5 étoiles au festival Fringe d’Édimbourg en 2011. Bienvenidos a Cuba ! [ DU 20.11 AU 7.12 ] > Entrée 27 - 67 € La Cigale 120, bd de Rochechouart 75007 Paris M° Anvers / Pigalle 01 42 64 49 40 / www.lacigale.fr 22 23 COIN CULTURE Théâtre La imaginación del futuro Après son passage au festival d’Avignon, la jeune troupe chilienne de La Re-sentida présente pour la première fois en Île-de-France une pièce sur le dernier jour de la vie de Salvador Allende. Le 11 septembre 1973, Allende, président socialiste du Chili démocratiquement élu, prononce son dernier discours public et annonce qu'il refuse de démissionner et de fuir le Palacio de la Moneda. Quelques instants plus tard, il se donne la mort pour ne pas se rendre aux militaires d’Augusto Pinochet. Dix-sept ans de dictature s’en suivront. La compagnie La Re-sentida revisite avec audace l’histoire de cette journée fatidique : et si Salvador Allende avait été entouré d’une équipe de conseillers en communication politique ? Aurait-il pu en être autrement ? Une pièce trépidante, qui se défait sans complexe de l’idéalisation habituelle de la figure d’Allende. [ LE 22 NOVEMBRE 21H ] > Entrée 7.50 - 12.50 € Théâtre Jean-Vilar 1, pl Jean-Vilar 94400 Vitry-sur-Seine RER C Navette gratuite (Châtelet) 01 55 53 10 60 www.theatrejeanvilar.com La maison de Bernarda Alba « Silence ! » Voici le dernier mot de la pièce de Federico García Lorca La casa de Bernarda Alba. Un simple mot qui contient toute la violence et la force dramatique de ce qui sera la dernière œuvre théâtrale de l’écrivain de Grenade. La compagnie La Traverse revient avec cette pièce poignante et chargée de sens. Suite à la mort de leur père, Bernarda impose à ses cinq filles célibataires huit années d’enfermement. Dans une construction dramatique implacable où l’intensité des échanges entre ces femmes va crescendo, Lorca met en scène l’enfermement, la frustration, la violence des rapports et des sentiments trop longtemps contenus, mais aussi la révolte et le désir de liberté. La casa de Bernarda Alba, achevée en juin 1936, est une pièce de guerre, comme si cette maisonnée concentrait entre ses murs toute la tension de l’Espagne de l’époque. Immanquable ! [ JUSQU’AU 25.11 ] > Entrée 10.50 - 21 € Théâtre de Ménilmontant 15, rue du Retrait 75020 Paris M° Gambetta 01 46 36 98 60 www.menilmontant.info Expos Festival Eduardo Chillida [ JUSQU’AU 20.12 ] > Entrée libre Galerie Art Concorde 63, rue de Penthièvre 75008 Paris M° Miromesnil 01 45 62 00 44 www.art-concorde.com On connait Eduardo Chillida comme l’un des sculpteurs espagnols ayant le plus fort rayonnement international. Jusqu’à fin décembre, vous pourrez admirer une série de ses livres illustrés, des ouvrages qui depuis leur présentation à Madrid en 2007, n’ont fait l’objet d’aucune exposition. Rosa Regàs, directrice générale de la Bibliothèque Nationale d’Espagne, a qualifié ces livres de « constellation esthétique ». Elle souligne aussi l’importance des livres d’artistes dans la création d’Eduardo Chillida ; à ses yeux, loin de les voir prendre une place secondaire dans sa production, il faut au contraire y trouver le reflet de chacun des pas qui ont marqué l’évolution de son œuvre. Cruz-Diez [ DU 5.11 AU 31.01.15 ] > Entrée libre La Maison de l’Amérique latine 217, bd Saint-Germain 75007 Paris M° Solférino 01 49 54 75 00 www.mal217.org 24 25 COIN CULTURE C’ est le mois de la photo et la Maison de l’Amérique latine nous invite à découvrir l’œuvre photographique de l’artiste cinétique Carlos Cruz-Diez. Cruz-Diez en noir et blanc nous montre une facette inédite de l’artiste franco-vénézuélien. Contrairement aux apparences, chez Cruz-Diez, la photographie est une vraie passion qu’il a développée au cours de ses nombreux voyages et déplacements. Vous pourrez admirer plus de 60 clichés pris entre 1947 et 1975, des barrios de Caracas à Paris, de New York en passant par El Masnou, à côté de Barcelone. Des images qui aident à comprendre l’influence de son œuvre photographique sur ses premières compositions de peinture abstraite. Un clin d’œil complice à l’un des grands théoriciens de la couleur. Venez nombreux ! FLAVIA COELHO Aitor Ortiz Avis aux photographes, amateurs ou passionnés de photo ! L’ espagnol Aitor Ortiz présente au 104 Intromisiones, une série de clichés de son œuvre issus de différentes époques. Depuis la série Destructuras, amorcée en 1995, Ortiz utilise la photographie comme un outil de documentation, d’analyse, d’exploration et de transformation de l’espace architectural. Le photographe manipule nos capacités de perception et nous interroge sur ce que nous voyons et comment nous le voyons, jusqu’à séparer l’objet de l’image qu’il projette. Bilbao, sa ville natale, est de ce fait un laboratoire photographique qui lui permet de montrer l’interaction entre la lumière et l’architecture et de découvrir un nouvel espace urbain. Suite à cette recherche, le musée Guggenheim le choisit en 1995 pour documenter photographiquement la construction du bâtiment de Frank Gehry. Une expo lumineuse ! [ DU 5.11 AU 4.01.15 ] > Entrée libre Le 104 5, rue Curial 75019 Paris M° Riquet 01 53 35 50 00 www.104.fr reggae, hip hop, world MARDI 25 NOVEMBRE 20H Festival Don Quijote Ça y est ! Toujours fidèle à son rendez-vous avec le public parisien, le festival Don Quijote, référence de la culture hispanique, fait son grand retour. Début des festivités dès le 22 novembre avec la chanteuse Carmen París qui vous dévoilera dans Ejazz con Jota sa fusion originale de jazz et de musiques populaires espagnoles. Pour sa 23e édition, le festival met l’accent sur le théâtre hispanique et les auteurs qui ont fait sa notoriété. Vous retrouverez sur scène des pièces emblématiques du théâtre espagnol tel que Fuenteovejuna, une adaptation très contemporaine du texte de Lope de Vega par la Cie Obskené ou Clásicos cómicos, entremeses de burlas de Calderón et d'autres auteurs, mis en scène par le Teatro Corsario. Et bien sûr, le grand Federico García Lorca, revisité par la compagnie bolivienne Diritambo. Le théâtre portugais sera aussi de la partie avec la pièce Peregrinação dans laquelle la compagnie Teatro Lafontana nous relate les péripéties de Fernão Mendes Pinto, un explorateur portugais né en 1510. Venue également du Portugal, la troupe Teatro de Chapitô nous présente une version comique de la célèbre pièce de Sophocle Édipo. Ne manquez pas non plus la vision poétique et critique de la société espagnole d’Alberto San Juan, fondateur de la talentueuse compagnie Animalario, dans Retrato de un joven capitalista español. Nous y serons ! [ DU 22.11 AU 20.12 ] > Entrée 6 - 25 € Café de la Danse / Espace Beaujon / Théâtre 13 (Paris) Centro Cristino Garcia (La Plaine Saint-Denis) 01 48 28 79 90 www.festivaldonquijote.com CHE SUDAKA rock alternatif latino www.theatrejeanvilar.com THÉÂTRE JEAN-VILAR VILLE DE VITRY-SUR-SEINE 101 55 53 10 60 À 10 MN DE PORTE DE CHOISY OAXACA Sur fond de cumbia, ce mois-ci le QUE TAL vous emmène faire une virée dans l’État d'Oaxaca, au sud du Mexique. Au programme : sauterelles grillées, sites pré-hispaniques et poisson frais face à l’océan. 26 27 EVASION Vous avez déjà bien goûté les tacos et quesadillas parisiens et êtes presque un professionnel de la nourriture mexicaine. Mais le tlacoyo (celui qui, en plus, est saupoudré de sauterelles, les célèbres chapulines, et de fromage), c’ est une première. D’ailleurs vous n’arrivez même pas à le prononcer ! C’ est normal : vous êtes au marché Benito Juárez, à Oaxaca, la ville la plus indienne du Mexique. Ne vous laissez pas perturber par les cris des vendeurs, les odeurs des fleurs et les morceaux de cumbia crachés par les postes de radio : avalez donc cette crêpe garnie et filez. Vous avez une ville à visiter. Premier arrêt, le zócalo d’Oaxaca. Planté, comme tout bon zócalo, d’arbres, de bancs, de mariachis et de bâtiments coloniaux, il est plein à craquer le dimanche. Et il est juste à côté du couvent Santo Domingo, un incontournable. S’il ne paie pas de mine vu de l’extérieur, l’intérieur du couvent et sa chapelle battent des records en matière de dorures et peintures. Ébloui, vous en redemandez, et c’est là que se profile devant vous le musée d’art pré-hispanique Rufino Tamayo. La collection exposée là par ce grand peintre mexicain vous donnera un aperçu de l’empreinte qu’ont laissée les indiens zapothèques et mixtèques sur la ville et ses habitants, encore aujourd’hui. Vous n’avez, pour approfondir, qu’à flâner ensuite au fil des rues organisées en damier et décorées de graffitis, lesquels vous raconteront l’histoire plus récente de la ville et de ses manifestations contestataires. Vous pouvez aussi vous arrêter au musée des cultures d’Oaxaca. Après une halte au marché de l’artisanat des femmes, où vous trouverez tissus et bijoux typiques, faites un détour par la Michoacana, sans conteste le meilleur marchand de glaces du pays ! MONTE ALBÁN / MITLA Oaxaca est encore plus belle de loin. Après dix minutes de « combi », vous arrivez à Monte Albán, l’un des plus beaux sites pré-hispanique du Mexique, situé à 400 m au-dessus de la ville. Il y a 2 500 ans, il était habité par les indiens zapothèques, puis mixtèques. Aujourd’hui, recouvert de verdure, il s’articule entre plusieurs pyramides particulièrement bien conservées, des tombes et des terrains où l’on jouait jadis a la pelota. Une fois ses fresques et ses statues photographiées, mettez le cap vers Mitla. Ce petit village indien était autrefois, lui aussi, une grande cité zapothèque. Aujourd’hui, vous y trouverez des ruines splendides et un marché artisanal qui vaut le détour notamment pour ses tissus. LA COSTA Pour vous rendre à Puerto Ángel, sur la côte d’Oaxaca, le trajet en « combi » est un peu plus long. Heureusement, le chauffeur a une bonne vieille cassette de cumbia qui traîne et ça vous plaît. Presque à regret, vous descendez à Puerto Ángel. Il est tôt, et les pêcheurs sont en train de rentrer. Un vrai spectacle pour vous, qui pendant ce temps, prenez un café dans un des petits bars, planté face à l’océan. Ce village tranquille n’est qu’une agréable mise en bouche avant votre prochaine destination : Mazunte. Des falaises découpées, des vagues énormes et des paillotes où le poisson frais se mange les pieds dans l’eau. Restez à l’ombre, mettez de la crème, et dans vos oreilles, de la cuuuuuumbia ! FICHE PRATIQUE SE RENSEIGNER : www.visitmexico.com À ECOUTER : la cumbia électro de l’Instituto Mexicano del Sonido (album México mágico) À LIRE : le roman de la célèbre romancière mexicaine Elena Poniatowska sur une indienne d’Oaxaca, La vie de Jesusa. À FAIRE : Musique dans les cimetières, festins sur les tombes et fleurs tous azimuts... En novembre, le Mexique fête ses morts, et cela n’a rien à voir avec notre Toussaint. Laissez-vous tenter par une tête de mort en sucre ! Resto Tradition Actuar en español Recette Panellets Chez Eusebio Ateliers de théâtre ouverts à tous ceux qui désirent s'immerger dans l'univers d’auteurs hispanophones et jouer en espagnol. Voici la recette de panellets, le gâteau typique de La Toussaint en Catalogne, car c’est le 1er novembre qu’on les déguste. Nous vous proposons la recette traditionnelle à base d’amendes et de pignons, mais sachez que si vous vous rendez en ce moment à Barcelone, vous retrouverez une grande variété de panellets : au chocolat, café, pistache, orange, coco et même au coing ! Les lundis de 19h30 à 22h au THÉÂTRE DE VERRE Paris 18 - M° Marx Dormoy La fête des morts 28 29 BONNES ADRESSES INGRÉDIENTS ( X 4 ) • 150 g de patate douce • 150 g de pignons de pin • 170 g de poudre d’amandes • 1 jaune d’œuf • 130 g de sucre • un zeste de citron moulu • 1 l d’eau 1. Dans une grande casserole, faire cuire la patate douce à feu doux, pendant 20 minutes environ. Retirer du feu et laisser refroidir. 2. Éplucher la patate douce et dans un bol, l’écraser à l’aide d’une fourchette jusqu’à l’obtention d’une purée. Ajouter le sucre et le zeste de citron moulu. Bien mélanger. 3. Ajouter le jaune d’œuf et la poudre d’amandes et mélanger à nouveau tous les ingrédients. Vous pouvez utiliser un mixer pour avoir une belle consistance. Avec la pâte, faire des boulettes de la taille d'une noix et les déposer sur une assiette plate. 4. Prendre une bonne poignée de pignons de pin et placer une boulette de pâte dessus. Serrer fort pour enfoncer les pignons dans la pâte de façon à obtenir une boule entièrement recouverte de pignons. 5. Dans un plateau à four, faire cuire les panellets pendant 15 minutes à 180°C jusqu’à ce que les pignons soient bien dorés. Les sortir du four et les laisser refroidir sur une grille. Ca y est ! Vous avez des panellets typiques pour épater la famille ou les amis. Une façon originale de fêter le premier week-end de novembre. CONTACT Luis Peñaherrera 06 75 69 57 26 [email protected] via.expresa.free.fr © William Herrero Eusebio est une référence incontournable de la cuisine espagnole à Paris. En 1996, lui et sa femme avaient ouvert une belle table dans le XVe, avenue Félix Faure. Quelques années plus tard, ils déménagèrent dans le nord de la capitale, pas loin de la place Clichy. Aujourd’hui, après avoir fermé boutique pour retourner dans sa Galice natale, Eusebio s’est décidé à revenir en France et à reprendre un ancien restaurant espagnol dans le coin de la Motte-Picquet, à deux pas du siège de l’Unesco. Quelle histoire ! Mais tous ces déménagements n’ont pas changé d’un poil l'essentiel : la cuisine d’Eusebio ! Il vous propose les meilleures spécialités espagnoles : gambas à la galicienne (16.50 €), calamars en su tinta (à l’encre avec son riz, 17.50 €) et une délicieuse paella (19.50 €) que vous aurez du mal à oublier une fois goûtée. Vous pourrez également choisir parmi une kyrielle de tapas : anchois marinés, chorizo, jamón serrano, queso manchego, croquettes de morue, pimientos del piquillo... (8.50 €). La carte des vins propose de bons crus ibériques, surtout en provenance de la région de la Rioja et de la Ribera del Duero pour les vins rouges (Faustino V, 36 €, Fuentespina, 32.50 €), sans oublier la sangría (pichet 50cl, 11.50 €). Para chuparse los dedos ! Chez Eusebio 14, rue Miollis 75015 Paris M° Cambrone / Ségur 09 50 33 04 03 Lundi - Samedi : 9H - 15H / 18H - 00H Si vous n’avez jamais trop accroché avec Halloween et que vous en avez déjà assez des citrouilles, sorciers et autres zombies, nous vous proposons de fêter la Toussaint à la mexicaine ! Commencez par vous rendre à l’Autel des morts communautaire installé dans l’Église de Saint-Merri près de l’Hôtel de Ville, pour déposer vos offrandes. Découvrez aussi à Saint-Merri l ’exposition photographique Visions de la mort. Si vous avez des enfants, ils seront ravis de participer le samedi 1e novembre à l’atelier de maquillage spécial fête des morts au restaurant Itacate. Le soir venu, ce sera la fiesta au restaurant Bésame mucho ! Au programme DJ, boissons, déguisements et plats mexicains. Le dimanche 2 novembre, pour clôturer les festivités, vous pourrez assister à la projection de La légende de Manolo de Guillermo del Toro. Feliz fiesta de los muertos ! [ DU 29.10 AU 8.11 ] www.fêtedesmortsàparis.com www.theatredeverre.com Abonnement JE M’ABONNE ET JE SOUHAITE RECEVOIR LE CADEAU* SUIVANT CD Omara Portuondo CINÉMA X 2 Histoire de la peur EXPO X 2 CD Les mayas, un temps sans fin Marcos Valle & Stacey Kent CINÉMA X 2 DVD Cañada Morrison Les hommes ! De quoi parlent-ils ? * Dans la limite du stock disponible. Les informations que vous nous communiquez ne feront l’objet d’aucune divulgation à des tiers. NOM : PRÉNOM : ÂGE : ADRESSE : VILLE : CODE POSTAL : E-MAIL : TÉLÉPHONE : Pour recevoir QUE TAL PARIS? pendant un an, envoyez ce bulletin, accompagné d’un chèque de 35 €, libellé à COOPANAME / QUE TAL PARIS? à l’adresse suivante : QUE TAL PARIS? Service Abonnement 40, rue de Torcy 75018 Paris
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